COURS DE RATTRAPAGE ACTE II – A l'occasion de la Semaine de la langue française et de la francophonie, qui se tient jusqu'au 20 mars, Metronews vous propose une nouvelle fournée d'expressions très courantes à l'oral, qui constituent néanmoins des fautes de français. Heureusement, Jean-Joseph Julaud, ancien professeur et auteur de nombreux ouvrages sur le français, est là pour rétablir le bon usage de la langue.
Si vous êtes capable de dire : ''Ceci dit malgré qu'il soit méchant voire même insupportable, la vérité vraie, je l'aime bien'', cet article est fait pour vous ! Avec l'aide de Jean-Joseph Julaud, auteur de nombreux ouvrages sur la langue française, metronews a sélectionné une nouvelle dizaine d'expressions qui écorchent les oreilles de tous les professeurs de français.
► J'en ai assez de ces cours de français. Ceci dit, ça ne peut pas me faire de mal.
Dans le pronom démonstratif ''ceci'', le ''ci'' annonce ce qui va être dit, ''ceci dit'' n'a donc aucun sens contrairement à ''cela dit'', qui fait bien référence à ce qui vient d'être dit.
► Ce chien est gros, voire même obèse.
''Voire même'' est un pléonasme. Oubliez cette expression et contentez-vous de mettre votre chien à la diète, voire au régime.
► Malgré qu'il pleuve, je suis partie me promener.
La locution ''malgré que'' a beau être populaire, elle n'en est pas moins incorrecte. Il faut utiliser à la place ''bien que'' ou ''quoi que'' : ''bien qu'il pleuve, je suis partie me promener''. Par contre, on peut dire : ''malgré la pluie, je suis partie me promener''.
► Suite à mon article, il est devenu excellent en français.
L'expression exacte est ''à la suite de'' : ''à la suite de mon article, il est devenu excellent en français''.
► La vérité vraie, je suis en train de travailler !
Aucune indulgence pour cette forme d'insistance. La ''vérité vraie'' n'est rien d'autre qu'un pléonasme.
► Il parle mal français. Du coup, elle s'est énervée.
Visiblement, elle ne vaut pas mieux que lui. Malgré sa popularité, ''du coup'' est un vilain tic de langage. On peut la remplacer par ''par conséquent'' ou ''à la suite de quoi''.
► Un espèce de sale type
Il faut accorder l'article avec le nom, espèce étant féminin il faut dire : ''une espèce de sale type''.
► J'ai mal à mon pied.
L'adjectif possessif est inutile puisque vous ne pouvez pas avoir mal à un autre pied que le vôtre. La phrase correcte est donc : ''j'ai mal au pied'', ''j'ai mal au coude'', ''j'ai mal à la tête''...
► Il a pallié à son absence.
Pallier est un verbe transitif direct. On ne pallie jamais à quelque chose, on pallie quelque chose. Il a donc pallié son absence.
► A la base, je pensais avoir raison.
La base représente l'origine de quelque chose. A la base ne peut donc pas être employé dans le sens de ''d'abord'' ou de ''dans un premier temps''. De même, on ne dit pas ''c'est basé sur'' mais ''c'est fondé sur''.
► Il s'est énervé tout d'un coup.
Tout d'un coup correspond à un seul coup : ''j'ai avalé cet éclair au chocolat tout d'un coup''. Pour parler d'instantanéité, il faut dire tout à coup : ''Il s'est énervé tout à coup''.
► Comme même
Non, non et non, ''comme même'' n'existe pas, pas plus que ''combien même''. La seule et vraie expression est : ''quand même'' ! De même, il faut dire saupoudrer et non soupoudrer et on va chez l'orthodontiste et pas chez l'orthodentiste.
► Comme de par hasard
Cette expression est vraiment bizarre : par hasard suffit largement.
Vous en voulez encore ? Plongez-vous dans ''50 Questions autour du français'', de Jean-Joseph Julaud, éditions First, 14,95 euros.
Et encore plus ? Inscrivez-vous sur le
site dédié
à la ''Dictée pour les Nuls'', écrite par Jean-Joseph Julaud et lue par Xavier Darcos, qui se tiendra au Salon du Livre de Paris, le samedi 19 mars de 12 à 13 heures sur la Scène littéraire
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