POLÉMIQUE - La nomination de Roman Polanski dans plusieurs catégories dont celles de la meilleure réalisation et du meilleur film a fait réagir Marlène Schiappa qui s'est interrogée sur "le message que l'Académie des César souhaite envoyer aux femmes". Le ministre de la Culture, Franck Riester, a lui déclaré que l'Académie est libre de ses choix.
La nomination de Roman Polanski au César 2020 divise la classe politique. Le réalisateur autrichien est en lice pour douze prix avec son thriller historique sur l'affaire Dreyfus avec Jean Dujardin, notamment dans les catégories reines de la meilleure réalisation et du meilleur film. Face à lui, Nicolas Bedos, Eric Toledano et Olivier Nakache ou encore Arnaud Desplechin. Si le président de l'Académie des César Alain Terzian a affirmé que son instance ne devait pas "avoir des positions morales", la nouvelle a fait réagir la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes.
Marlène Schiappa a estimé mercredi sur RTL que "le monde du cinéma français n'avait pas terminé sa révolution" en matière de violences sexistes et sexuelles. "Je m'interroge sur le message qui est envoyé, manifestement le monde du cinéma français n'a pas terminé sa révolution en ce qui concerne les violences sexistes et sexuelles", a-t-elle lancé. "Il y a deux ans encore, j'étais à la cérémonie des César et elle était placée sous l'égide de #Metoo avec une célébration de la valorisation des femmes, de leur parole, de leur liberté dans le monde du cinéma, quel est là le message que l'Académie des César souhaite envoyer aux femmes ?", a-t-elle insisté.
Le ministre de la Culture Franck Riester a lui aussi réagi à la nomination. L'Académie des César est "libre de ses choix et de son mode de fonctionnement", a-t-il affirmé mercredi dans un communiqué. "Il ne me revient pas d'intervenir dans sa procédure de nomination, ni de définir les conditions d'éligibilité des films", a poursuivi le ministre tout en rappelant son engagement contre les violences sexistes et sexuelles. "Un artiste est un justiciable comme les autres", a-t-il souligné dans son communiqué.
Roman Polanski "nie absolument" les récentes accusations de Valentine Monnier, qui l'accuse de l'avoir frappée puis violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait 18 ans, comme il l'avait déjà fait par l'intermédiaire de son avocat. Cette nouvelle affaire survenait alors que Roman Polanski a été accusé d'agressions sexuelles par d'autres femmes ces dernières années, pour des faits prescrits. Il est en outre sous le coup de poursuites de la justice américaine depuis 1977 pour relations sexuelles illégales avec une mineure.
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