César : "Roman Polanski n'a pas encore pris de décision définitive", réagit sa communicante

Publié le 26 février 2020 à 8h12, mis à jour le 26 février 2020 à 9h26
César : "Roman Polanski n'a pas encore pris de décision définitive", réagit sa communicante
Source : AFP

CÉSAR 2020 - Ce sont deux des protagonistes les plus en vue de la 45e cérémonie des César. Alors qu'Adèle Haenel se rendra à la soirée, la communicante de Roman Polanski nous affirme que ce dernier "n'a pas encore pris de décision définitive". En début de semaine, Adèle Haenel s’est insurgée dans le "New York Times" contre les 12 nominations de "J’accuse", le dernier film du cinéaste, accusé de viol par plusieurs femmes.

Réagissant aux informations dont nous faisions état, sur la base de plusieurs sources concordantes, mercredi matin, c'est une autre source de l'entourage proche de Roman Polanski qui décide de temporiser. Anne Hommel, la communicante du réalisateur, insiste : "A l'heure où nous parlons, il n'a pas encore pris de décision définitive". 

Cette 45e cérémonie des César se déroulera dans un climat particulièrement tendu. Le 29 janvier dernier, l’annonce des 12 nominations de "J’accuse", le dernier film du cinéaste franco-polonais consacré à l’affaire Dreyfus, avait suscité une vague de protestations jusqu’au sein de la classe politique.

 "Le fait qu’on aille applaudir une personne qui est accusée de viol par plusieurs femmes, je trouve cela choquant", avait déclaré dès le lendemain Marlène Schiappa sur notre antenne. La secrétaire d’Etat aux droits des femmes faisait notamment allusion au témoignage de la photographe Valentine Monnier qui avait affirmé en novembre dernier, dans les colonnes du "Parisien", avoir été violée par le cinéaste à Gstaad, en Suisse, en 1975. Mais aussi aux différentes accusations qui ont émaillé la carrière du cinéaste, à commencer par l’affaire Samantha Geimer qui a entraîné sa fuite des Etats-Unis vers la France en 1978.

"Je serai indignée de voir une salle entière debout en train d'applaudir" Roman Polanski, affirme Marlène SchiappaSource : TF1 Info

S'il se rend à cérémonie vendredi, Roman Polanski, 86 ans, devrait être entouré de plusieurs des comédiens de "J’accuse", un film qui a réuni plus d’1,5 million de spectateurs en salles. Sa compagne Emmanuelle Seigner bien sûr. Mais aussi Jean Dujardin, l’interprète du commandant Marie-George Picquart. Tout juste de retour du Kenya, où il vient d’achever le tournage du troisième volet des aventures d’OSS 117 sous la direction de Nicolas Bedos, il est en lice dans la catégorie meilleur acteur face à Roschdy Zem, Daniel Auteuil ou encore Vincent Cassel.

Au cours de la soirée, Roman Polanski aura toutes les chances de croiser la route, et peut-être aussi le regard d’une certaine… Adèle Haenel, en lice pour son rôle dans "Portrait de la jeune fille en feu" de Céline Sciamma. Après avoir accusé en novembre dernier le réalisateur Christophe Ruggia d’attouchements et de harcèlement sexuel lorsqu’elle avait 12 ans, dans un entretien accordé au site Mediapart, la comédienne s’était faite discrète  depuis dans les médias.

Ce mardi, elle a fait un retour fracassant en accordant un entretien au New York Times dans lequel elle estime que "récompenser Polanski, c’est cracher au visage des victimes". Son entourage a confirmé à LCI.fr qu’elle serait bien présente vendredi à la salle Pleyel. Si elle l’emporte – elle est notamment opposée à sa partenaire Noémie Merlant – son discours de remerciements risque d’être l’un des moments forts de la première cérémonie depuis la démission surprise du conseil d’administration de l’Académie des César, le 13 février dernier.

A sa tête depuis 2003, le producteur Alain Terzian a en effet décidé de jeter l’éponge, miné par les critiques récurrentes sur sa gestion, avec en point d’orgue une pétition signée par 400 personnalités du monde du cinéma français, parue dans Le Monde le 10 février. Quelques jours plus tôt, il avait pourtant annoncé l’entrée de plus 700 femmes dans le collège des votants afin d’atteindre la parité dès 2021. Insuffisant pour calmer la grogne, renforcée par sa gestion du cas Polanski. "Les César ne sont pas une instance qui doit avoir des positions morales", avait-il déclaré à l’annonce des nominations.

En sera-t-il autrement à l’avenir ? Après s’être vu confier une mission de médiation face à la crise, le Centre National de la Cinématographique (CNC) se réunira ce mercredi matin pour désigner un président chargé d’assurer l’intérim à la tête des César. Et préparer la réforme de l’Académie en s’inspirant, pourquoi pas, du fonctionnement des Oscars, dont la direction a pris des mesures en faveur de la diversité depuis plusieurs années déjà. Elle a également évincé Roman Polanski en mai 2018, dans la foulée des révélations de l'affaire Weinstein. Cette personnalité, qui pourrait être une femme, aura sans doute un aperçu de l’étendue de sa mission dès vendredi soir…


Jérôme VERMELIN

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