INTERVIEW – Quelque 200 candidats aux muscles affûtés repartent à l'assaut des obstacles de "Ninja Warrior" dès le 2 janvier à 21h05 sur TF1. Christophe Beaugrand fait le point pour LCI sur les nouveautés et les conditions de tournage particulières de cette nouvelle édition.
Vous ne le verrez jamais tester une épreuve car il "n'en a pas le droit". Christophe Beaugrand mérite pourtant lui aussi le titre de Ninja Warrior. Car il faut une certaine souplesse pour glisser du divertissement pur à l'actualité. "Je suis spécialiste en grand écart ", s'amuse-t-il. Quand il n'est pas à la tête du Brunch de LCI le week-end, le journaliste redevient un animateur heureux de faire sourire les téléspectateurs.
Dès le samedi 2 janvier à 21h05 sur TF1, il retrouvera Denis Brogniart, Iris Mittenaere et les 200 candidats de la saison 5 de "Ninja Warrior". Un programme aussi sportif que familial qui accueille cette année "un nouvel obstacle démentiel". Présentations.
Se dépasser face à des obstacles qu’on pense insurmontables : "Ninja Warrior", c’est une métaphore de 2020 ?
C'est un peu en effet une jolie métaphore de l’année qu'on vient de passer, qui est compliquée mais que nous avons réussi à surmonter malgré les nombreux obstacles sur notre chemin. Dans "Ninja Warrior", on propose aussi de nombreux obstacles mais c’est pour se divertir et pour s'amuser. Je vous rassure, il n’y a rien d’anxiogène dans l’émission ! C'est au contraire un bon moyen de penser à autre chose pour commencer cette année qui arrive.
L’émission entame sa 5e saison ce samedi 2 janvier. C’est un cadeau d’anniversaire de TF1 pour vos 44 ans ?
Je ne crois pas que ce soit fait exprès (il rit). Si on est diffusé dès le 2 janvier, c’est une conséquence du coronavirus. On n'a pas pu enregistrer l'émission comme on le fait habituellement au printemps pour une diffusion pendant l’été. On a heureusement pu avoir une fenêtre de tir pour tourner au mois de septembre. C’est la première fois qu’on propose ce programme en hiver donc on espère que le public sera au rendez-vous. En tout cas si les téléspectateurs qui lisent cette interview ont envie de me faire un cadeau, regardez "Ninja Warrior" ! Une belle audience pour mon anniversaire, je serais ravi ! (il rit)
Quelles nouveautés avez-vous concoctées pour maintenir intact l’intérêt des téléspectateurs ?
On a un nouvel obstacle démentiel qui s'appelle la Tour d’acier et qui va désormais se dresser avant les murs. C’est une gigantesque construction de 12 mètres de haut sur le port de Cannes, avec des escaliers immenses qui font penser à ceux dans Alice au pays des merveilles. Car pour monter douze mètres, il y a six marches ! C’est un truc de dingue avec un filet et des anneaux. Un enfer pour les bras ! Honnêtement, le niveau pour cette saison 5 est encore plus redoutable. On a un nouveau chronomètre qui va forcer les participants à réussir une partie du parcours dans un temps imparti. On a aussi plus de récompenses. Un candidat qui franchira le méga mur à la première tentative remportera 5000 euros et une place en finale. Les meilleurs de chaque demi-finale bénéficieront d’un joker qui leur donnera le droit de recommencer s’ils tombent sur un obstacle en finale.
On a galéré pour trouver les bons gels hydroalcooliques pour les candidats, parce qu'il ne fallait pas qu'ils aient les mains glissantes
Christophe Beaugrand
Un nouvel obstacle a aussi été créé par un téléspectateur, non ?
Oui, on avait lancé un appel aux idées. C’est celle de Dorian, un élève ingénieur de 18 ans originaire de Savoie, qui a été retenue. Il nous a envoyé la description et le dessin, il avait même construit une petite maquette de son "Cylindre inversé". Sur le tournage, il n’a pas voulu le tester mais il a vu les candidats tomber. Il n'est pas impossible qu’on retrouve cette épreuve dans des éditions étrangères de "Ninja Warrior" à l'avenir.
Des participants emblématiques comme Phil Güd et Jean Tezenas Du Montcel font leur retour cette saison. D’autres personnalités tenteront-elles de conquérir le mur ?
Vous verrez des candidats de "Koh-Lanta" et le patineur Gwendal Peizerat. Mais on a finalement assez peu de personnalités. L'intérêt de cette émission, c'est de laisser leur chance aux anonymes qui deviennent ensuite des héros.
Comment s’est réorganisé le tournage en temps de Covid ?
Désormais avec Denis Brogniart, on est séparés par une plaque de plexiglas. On ne peut plus se taper dans la main comme on le faisait régulièrement quand un candidat réussissait un exploit incroyable. Tout était extrêmement organisé. Il y avait des tests PCR tous les jours, toutes les réunions des équipes de production ont eu lieu en visio. J’ai surtout vu ma chambre d’hôtel pendant dix jours (il rit). C’est même là qu’on se faisait maquiller pour éviter de se croiser dans les loges. On a eu de la chance de tourner à un moment où on pouvait avoir du public, qui est masqué mais on commence à avoir l’habitude de voir des masques partout.
C’est un parcours très tactile. Tous les obstacles ont-ils été nettoyés entre chaque passage de candidat ?
Le tournage a été long parce qu'effectivement les obstacles étaient nettoyés. Pour la petite anecdote, on a galéré pour trouver les bons gels hydroalcooliques pour les candidats. Parce qu'il ne fallait pas qu'ils aient les mains glissantes. Il a fallu en trouver un qui soit efficace sans laisser les mains poisseuses. Chacun s'est adapté, y compris la ville de Cannes qui était très heureuse d’être à nouveau l’hôte d’un grand évènement.
C'est aussi pour mon père, mort d'un cancer il y a 20 ans, que je vais participer à "Stars à nu"
Christophe Beaugrand
Vous êtes suivi par près d’un million de personnes sur Twitter, réseau social qui est capable du meilleur comme du pire. Quels conseils pourriez-vous donner aux utilisateurs qui ne savent plus s’y retrouver ?
C'est très compliqué de donner des conseils. Je pense qu'il faut se méfier. Sur Twitter, il y a des gens qui sont dans la critique de bonne foi, avec qui on peut discuter même si on n'est pas d'accord. Et puis, il y a des gens qui ont juste envie de pourrir la vie et d’écrire n'importe quoi. Ceux-là, il faut les bloquer. Je le fais dès qu’on arrive dans l'insulte ou l'invective. C'est un réseau social qui charrie énormément de haine et qui, en même temps, est passionnant. Certains me demandent pourquoi je suis encore sur Twitter. Mais ce n’est pas à moi de partir. Je pense que c’est aussi à Twitter de réussir à faire le ménage et à enlever tous les fachos divers et variés. On l'a vu encore avec les messages immondes publiés lors de l'élection de Miss France.
Vous vous déshabillerez début 2021 dans "Stars à nu" après avoir refusé de participer à la première émission. Qu’est-ce qui vous a fait dire oui à la deuxième ?
J’avais dit non car je ne me sentais pas à l’aise avec l'idée, même si le concept de l'émission est formidable. Pour tout vous dire, j'avais peur que sur les réseaux sociaux ce soit hyper violent. Après la diffusion, j'ai vu que les téléspectateurs avaient perçu l’émission d’une manière extrêmement positive. Arthur, qui produit le programme, a réussi à me convaincre. On a trois semaines pour préparer un strip-tease qu’on fera sur la scène du Lido. C’est l’occasion de parler du cancer, de rencontrer des malades et des médecins. C’est très particulier comme expérience. Ça te remue. Tous les participants ont été touchés parfois de très près par le cancer. Moi, j'ai perdu mon papa il y a bientôt 20 ans. J'avais 24 ans, il en avait 53. C'est aussi pour lui que je l'ai fait. Je me suis dit que s'il avait fait des analyses plus tôt, peut-être qu’on aurait pu le sauver. C’est à la fois un divertissement parce que vous allez vous marrer et en même temps, vous allez apprendre des choses. C’est un divertissement intelligent et ce n'est pas si souvent.
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Vous avez un projet de livre en écriture. Que pouvez-vous nous en dire ?
J'ai un projet de livre sur mon petit garçon Valentin, qui est né le 9 novembre 2019. Sa naissance a complètement changé ma vie. J'avais commencé à écrire des petites choses pour moi, pour lui raconter l'histoire familiale, pour se souvenir de comment les choses s'étaient passées. Je suis marié avec un garçon, on a eu notre petit garçon grâce à une mère porteuse aux États-Unis. Les éditions Plon m’ont contacté. Je suis à fond dessus depuis quelques semaines, je n’en suis qu’au début et le livre ne sortira sans doute qu’en octobre de l’année prochaine. Je pleure beaucoup en écrivant parce que je raconte un peu de ma jeunesse, l'acceptation de mon homosexualité et la façon dont, au début, je pensais que je n'allais jamais devenir papa. Ce désir d’enfant et ce combat peut parler à beaucoup de gens. Après, ça me permettra aussi de mettre un peu les choses au clair sur la gestation pour autrui. Si on peut aider à normaliser les choses et à faire que les familles homoparentales et leurs enfants ne soient pas montrés du doigt à l'école, c’est formidable. Ça fait partie du devoir qu'on peut avoir quand on a une notoriété d’essayer de faire bouger les choses dans les combats qui nous tiennent à cœur.
Vous animerez le "Grand bêtisier du 31" avec Karine Ferri sur TF1. On peut vous souhaiter quoi pour 2021 ?
Il n'y a pas grand-chose à me souhaiter. Franchement, je ne me suis jamais senti aussi bien qu'aujourd'hui donc ce que j'aimerais simplement pour 2021, c’est qu'on sorte enfin de cette période terrible de coronavirus pour de nouveau pouvoir échanger, se retrouver en famille, entre amis, faire la fête. Mais en attendant, je continuerai d'être là pour vous informer sur LCI, pour vous divertir régulièrement sur TF1 et pour essayer de passer des moments et de positiver surtout.