ON ADORE – En voulant raconter la vie fantasmée de Céline Dion, l’humoriste signe un film pas tout à fait comme les autres qui transpire la bienveillance. Un régal de bout en bout, porté par un casting très attachant, à découvrir dès ce mercredi 10 novembre au cinéma.
L’idée avait de quoi surprendre. Non pas que la vie de Céline Dion ne soit pas digne d’un film. Mais Valérie Lemercier était-elle l’artiste adéquate pour écrire, réaliser et tenir le premier rôle d’un biopic qu’on aurait pu imaginer caricatural ? Étonnamment, oui. Un grand oui, même.
Les doutes qui pouvaient exister ont totalement disparu au moment du générique de fin. Près de 14 mois après avoir découvert Aline, on n’a rien oublié de cet étrange mélange de satisfaction heureuse et de larmes torrentielles versées à l’issue d’une dernière scène d’une grande puissance émotionnelle. Comme l’impression d’avoir découvert un ovni inattendu qui transporte autant – et parfois plus – qu’un concert de la chanteuse canadienne.
Le récit n’est jamais aussi poignant que quand il dresse le portrait de la femme derrière l’artiste
Aline n’a rien d’un film "ordinaire", comme le chante Céline Dion dans une reprise de Robert Charlebois qu’affectionnait particulièrement René Angélil. Aussi drôle que touchante, déroutante et kitsch parfois, la partition fictive de Valérie Lemercier déborde de tendresse pour le destin unique de la petite dernière d’une fratrie de 14 enfants devenue l’une des plus grandes chanteuses de l’histoire. Son héroïne a tout de la grande Céline. Sauf son nom. Les grandes étapes de la vie de la diva québécoise défilent à l’écran. Sans que jamais la réalisatrice ne cède sa place devant la caméra. De 6 à 50 ans, c’est elle qui incarne son personnage grâce à la magie de la technologique. Un choix audacieux qui, s’il perturbe de prime abord, finit par nous emporter.
De son premier passage chez Michel Drucker à la résidence de Las Vegas, la carrière d’Aline Dieu se déploie au rythme des plus grands tubes de Céline Dion qu’interprète avec subtilité la chanteuse Victoria Sio. Car si Valérie Lemercier partage la silhouette longiligne de la diva, elle n’en a malheureusement pas la voix. Les morceaux n’apparaissent pas dans l’ordre chronologique, et alors ? La musique n’est jamais là comme bruit de fond, mais vient au contraire appuyer le récit. Un récit qui n’est jamais aussi poignant que lorsqu'il dresse le portrait de la femme derrière l’artiste. Celle qui "tombe en amour" de son producteur Guy-Claude alors qu’il est bien plus vieux qu’elle. Celle qui peine à tomber enceinte et enchaîne les rendez-vous médicaux. Puis celle qui doit dire adieu à l’homme de sa vie.
Sous les diverses perruques d’Aline, Valérie Lemercier détonne. Tantôt mutine, tantôt femme fatale. Mais toujours entourée d’un binôme en or idéalement casté. Les Québécois Sylvain Marcel et Danielle Fichaud sont parfaits en Guy-Claude et en Maman Dieu tous deux surprotecteurs de leur Aline. C’est ensemble qu’ils ont monté les marches du Festival de Cannes où le film a été très chaleureusement accueilli cet été après plusieurs reports en raison de la pandémie. C’est ensemble qu’ils porteront au cinéma cette fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion à qui ne pouvait pas être rendu plus bel hommage.
>> Aline de et avec Valérie Lemercier - au cinéma le 10 novembre
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