"Buzz l’Éclair" : Pixar offre au héros de "Toy Story" un décoiffant voyage dans l’espace

Publié le 21 juin 2022 à 13h43

Source : Sujet TF1 Info

Le meilleur ami du cow-boy Woody arrive au cinéma ce mercredi 22 juin avec son propre film.
Une aventure visuellement épatante qui nous présente avec humour et émotion le véritable Buzz.
"C’est un personnage différent du jouet", nous explique le réalisateur Angus MacLane et la productrice Galyn Susman.

Andy a rapidement fait de lui son jouet préféré. Le public également. À la sortie de Toy Story en 1995, Buzz l’Éclair devient instantanément un héros iconique. Ranger de l’espace à la confiance aussi grande que les gadgets de sa combinaison sont nombreux, le voici enfin à la tête de sa propre aventure en solo. Et pas n’importe laquelle. Car Buzz l’Éclair, le film, est celui qu’a vu le jeune Andy au cinéma il y a 27 ans. Celui qui a inspiré le célèbre jouet se liant d’amitié avec le cow-boy Woody et Monsieur Patate. Pixar va plus que jamais "vers l'infini et au-delà" dans un film d’animation mêlant aventure et science-fiction en forme de course contre-la-montre.

François Civil prête sa voix à Buzz

Après une erreur de pilotage, Buzz et son équipage se retrouvent sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre. Il va alors se donner pour mission de ramener tout le monde à la maison, quitte à se perdre en route. Aussi sombre qu’enchanteur, Buzz l’Éclair embarque son spectateur pour un voyage ébouriffant où la magie de l’animation spatiale n’a d’égal que l’humour de personnages secondaires hilarants. Les voix françaises ont encore une fois été parfaitement choisies. François Civil succède avec assurance à Richard Darbois, qui doublait Buzz dans les films d’animation précédents. Mention spéciale à l’inimitable Chantal Ladesou et à l’impressionnant Michael Gregorio, qui donnent vie aux héros les plus déjantés du film. 

Pixar/Disney

Buzz l’Éclair questionne autant la peur de l’échec et la fugacité du temps que la nécessité de se serrer les coudes. TF1info rembobine la conception de ce projet d’exception avec ses têtes pensantes, le réalisateur Angus MacLane et la productrice Galyn Susman. Deux artistes indissociables du personnage. Le premier a été l’animateur de référence du Ranger de l’espace sur les trois derniers Toy Story, la seconde a supervisé les personnages et l’éclairage du tout premier, qui était également le premier long-métrage de Pixar. Rencontre virtuelle depuis le Festival international du film d’animation d’Annecy.

Buzz a ce genre de confiance éternelle que nous voudrions peut-être avoir aussi
Angus MacLane, réalisateur

Au tout début du film, Buzz dit : "Je suis Buzz l’Éclair, je sais toujours ce que je fais". Partagiez-vous cette confiance en démarrant le projet, en vous disant peut-être : "On a aidé à construire ce personnage depuis des années, on sait ce qu’on fait" ?

Galyn Susman, productrice : C’est très drôle ! Nous connaissons très bien Buzz et nous étions confiants sur le fait que nous ne raconterions pas une histoire qui aurait pu être préjudiciable ou qui aurait dénigré le jouet Buzz L’Éclair que nous aimons tous. Nous travaillons avec lui depuis toujours. Mais je ne connais personne de suffisamment confiant pour assurer d’emblée qu’il racontera une histoire qui en vaut la peine. Vous pouvez aspirer à le faire, vous travaillez à le faire et vous êtes toujours nerveux.

Comment expliquez-vous que Buzz soit devenu si emblématique ?

Angus MacLane, réalisateur : Toy Story est déjà un film très emblématique. En tant que personnage, Buzz a un design vraiment élégant et mémorable avec beaucoup de cercles. Ça dégage une certaine chaleur, il a un charme naturel en tant que jouet. Et puis, il y a beaucoup de choses excitantes dans sa personnalité. Même quand tout autour de lui montre qu'il ne devrait pas être confiant, il a ce genre de confiance éternelle que nous voudrions peut-être avoir aussi. Mais je pense surtout que c'est un jouet cool.  

Nous devions faire de Buzz un personnage imparfait pour pouvoir le faire progresser
Angus MacLane, réalisateur

Angus, dans le documentaire Au-delà de l’infini sur Disney+, vous expliquez que le film raconte "la naissance d’un héros". Vous dites que Buzz passe de l’astronaute John Glenn à Han Solo, de la saga Star Wars. Comment avez-vous façonné cette histoire ?

Angus MacLane : J’ai vraiment dit ça ? Je ne m’en souviens pas.

Galyn Susman : Ça te ressemble bien (elle rit).

Angus MacLane : Tout se joue au moment du développement. C’est un personnage différent du jouet. Qu’allons-nous changer ? Que voulons-nous voir dans le film ? Quelles sont nos attentes ?

Galyn Susman : Je crois que je sais ce que tu voulais dire. Il s’agit de partir du héros qui n’a aucune faille, comme John Glenn qui était décrit comme la perfection même. 

Angus MacLane : C’est ça ! Nous devions faire de Buzz un personnage imparfait pour pouvoir le faire progresser. Il a fallu trouver un moyen pour qu’il soit aspirant et attachant, mais qu’il ait aussi quelque chose à surmonter. Han Solo est le genre de personnages qui se choisit lui-même avant de choisir les autres. C’était un peu pareil pour Buzz, qui finit par se ranger du côté des autres avant le sien.

Vous remerciez la Nasa dans les crédits. Comment avez-vous travaillé avec eux ?

Galyn Susman : Nous avons eu la chance de faire la connaissance et de nous lier d'amitié avec Tom Marshburn, qui est astronaute. Il est normalement stationné hors de Houston, au centre spatial Johnson. Il était revenu six semaines plus tôt d'un séjour de six mois dans la Station spatiale internationale. C'était son troisième voyage dans l'espace, le deuxième à bord de l’ISS. Il est l'un des astronautes les plus expérimentés du monde aujourd'hui. Il a pris beaucoup de temps tout au long de la conception du film pour répondre à nos questions. Que ressent-on quand on est l’espace ? C'était une expérience exceptionnelle. Il nous a vraiment appris ce sens du travail d'équipe. Il est très reconnaissant envers tous ceux qui travaillent à la Nasa, qui s'assurent qu'il peut faire son travail et qu'il peut le faire en toute sécurité. Cette loyauté et cette reconnaissance sont quelque chose que nous voulions que Buzz apprenne au cours du film.

Pixar

On oublie pendant tout une partie du film qu’il s’agit d’un film d’animation tant c’est visuellement bluffant. Quel a été le plus grand défi au moment de récréer la magie de l’espace ?

Angus MacLane : Je dirais la vitesse. Lorsque vous pilotez un vaisseau dans un environnement virtuel, vous pouvez voyager si vite que l’ordinateur ne peut pas calculer une telle distance et n’arrive pas gérer. Ça allait au-delà de ce que nos datas pouvaient calculer. Nous avons dû faire bouger tout l’univers autour du vaisseau en même temps que lui pour obtenir la résolution dont nous avions besoin. C’était comme si le vaisseau était sur un tapis de course numérique. C’était une question de précision et de rééquilibrage, parce que nous pouvions littéralement perdre nos personnages ou nos décors dans l’espace.

Le film ne sortira pas dans une dizaine de pays en raison d’un baiser lesbien, que Pixar avait aussi dans un premier temps supprimé. Comment Buzz aurait-il réagi à cette censure ?

Galyn Susman : Buzz et nos personnages vivent dans le futur en théorie. Nous espérons vraiment que ce ne sera pas un sujet de discussion quelle que soit l’année où l’action du film se déroule.

Buzz est un humain dans une combinaison de robot, Sox est un robot dans un costume de chat. C'est un drôle d'équilibre
Angus MacLane, réalisateur

Buzz est adoré de tous mais Sox, le petit robot, est celui qui devrait capturer bien des cœurs. Pourquoi avoir choisi un chat ?

Angus MacLane : Je suis quelqu’un qui adore les chats, ils sont drôles. Et je me suis juste dit qu’un chat et un clavier, ce serait super drôle. Je voulais un personnage qui contrasterait avec le mouvement des humains et qui serait une marionnette façon Muppet, mais avec les limitations amusantes du mouvement comme les animatroniques de notre jeunesse. Je ne sais pas pourquoi il y avait autant d'animatroniques ! Ils étaient toujours assez effrayants, mais ils pouvaient aussi être charmants si vous utilisiez ces mouvements saccadés pour la comédie. Buzz est un humain dans une combinaison de robot, Sox est un robot dans un costume de chat.  C'est un drôle d'équilibre.

Pensez-vous déjà à une série dérivée consacrée à Sox, peut-être pour Disney+ ?

Angus MacLane : Oui, ce serait amusant. Nous travaillons sur ce film depuis si longtemps qu’il est difficile de dire ce que nous allons faire ensuite.

Galyn Susman : Notre équipe chargée des histoires avait énormément d’idées de petits gags pour Sox. Que fait-il quand Buzz s’absente ? Parce qu’il se retrouve quand même seul dans cet appartement pendant quatre ans. Il y a beaucoup de choses à raconter. Je ne sais pas si nous aurons cette chance, mais peut-être que quelqu’un le fera.

Dans le film "Buzz l'Éclair", le Ranger de l'espace est accompagné de Sox, un robot tout mignon qui a l'apparence d'un chat.
Dans le film "Buzz l'Éclair", le Ranger de l'espace est accompagné de Sox, un robot tout mignon qui a l'apparence d'un chat. - PIXAR

>> Buzz l’Éclair, avec les voix de François Civil, Lyna Khoudri, Chantal Ladesou et Tomer Sisley et Michael Gregorio – au cinéma le 22 juin

>> Pour aller plus loin : l’exposition-coulisses Buzz l’Éclair au Musée de l’air et de l’espace du Bourget, jusqu’au 31 août.


Delphine DE FREITAS

Tout
TF1 Info