Après l’explosif "6 Underground" sorti sur Netflix il y a deux ans, le réalisateur américain revient au cinéma.Il signe un film haletant dans lequel deux frères braqueurs prennent la fuite à bord d’une ambulance.Un projet fou où il s’amuse beaucoup en filmant avec des drones, "ses nouveaux meilleurs amis".
Son nom est synonyme d’action. Bad Boys, Armageddon, No Pain No Gain ou encore la saga Transformers, c’est lui. Entrer dans l’univers de Michael Bay, c’est accepté d’être bousculé. Littéralement. Rien ne va plus vite que dans Ambulance, film de braquage survolté qui pendant près de 2h30 suit à la trace le véhicule médical dans lequel ont trouvé refuge ses héros. Danny et Will (épatants Jake Gyllenhaal et Yahya Abdul-Mateen II), deux frères que tout oppose, embarquent dans leur fuite la secouriste Cam (redoutable Eiza Gonzalez) et l’officier de policier qu’ils ont blessé par balle.
Tout n’est que mouvement dans cette adaptation très américaine d’un film danois qui donnerait par moments presque la nausée. Les plans s’enchaînent à une vitesse folle et défient les lois de la gravité grâce à une utilisation parfois excessive de drones. Tourné au printemps 2021 dans un Los Angeles vidé de ses habitants par la pandémie, Ambulance débarque au cinéma ce mercredi 23 mars. Une course folle dont on a parlé avec son pilote en chef, de passage à Paris avec ses acteurs.
J’ai pu tourner à 150 km/h sur une autoroute où la circulation avait été coupée
Michael Bay
L’ouverture du film est consacrée à la ville de Los Angeles. Vous filmez énormément de fresques murales. En quoi cela représente-t-il le vrai Los Angeles ?
J’y ai grandi enfant. C’est très peuplé, c'est devenu sale, il y a des sans-abris partout. Même si les autorités locales reçoivent des milliards de dollars du gouvernement, elles ne font toujours rien pour les sans-abris. Je ne sais pas où va cet argent, mais il ne leur est pas destiné. Il y a une face cachée miteuse à L.A. mais aussi un aspect brillant. Il y a ce truc hollywoodien, ce monde des films. Il y a aussi un problème de délinquance majeur. C'est un mélange de cultures.
Il y a beaucoup de premières fois dans Ambulance. Premier scénario pour le cinéma signé Chris Fedak, premier film que vous tourniez pendant une pandémie… Avez-vous testé quelque chose que vous n’aviez jamais fait auparavant ?
Déjà le fait de tourner pendant une pandémie, comme vous l’avez dit. Les contaminations étaient à leur plus haut niveau à Los Angeles la semaine où nous avons commencé. Tout le monde a pensé que j’étais fou. Mais tout le monde le pense de toute façon, donc très bien (il rit). Tout le monde était confiné. Il n’y avait qu’une chose à faire, faire un film. On a beaucoup été testés, ce qui a rendu le plateau plus sûr. La ville était plus vide que d’habitude donc j’ai réussi à convaincre une cinquantaine de policiers du LAPD de participer. La plupart des policiers que vous voyez à l’écran le sont vraiment dans la vie. J’ai aussi pu tourner à 150 km/h sur une autoroute où la circulation avait été coupée. Ça requiert des permis normalement et on me l’a donné (il sourit).
Vous avez tourné Ambulance en seulement 39 jours. Quel défi cela a-t-il représenté pour vous ?
Je fais ce métier depuis longtemps. Je suis quelqu’un qui tourne très vite. Je vais vous donner un exemple. En moyenne sur les films, on tourne 20 à 25 plans par jour. Pour Ambulance, c’était 120. Le braquage de la banque, de haut en bas, a été tourné en trois jours. Trois jours ! C’était fou. Et vous savez quoi ? Il y a une scène avec un gros chien de 90 kilos. C’était le mien. Il n’était pas dressé et j’ai dû le faire rentrer dans cette petite Fiat (il rit).
Ambulance est un voyage chaotique autant pour les personnages que pour le spectateur. La caméra bouge sans cesse. Diriez-vous que les drones sont devenus vos nouveaux meilleurs amis ?
Oui, c’est vrai. Je vous garantis que d'autres cinéastes vont voler cette technique maintenant. Nous avons en quelque sorte aidé à l'inventer sur ce film. Certes, de telles prises de vue avaient déjà été faites mais pas comme les nôtres. Nous avons créé des drones spéciaux pilotés par des gamins de 19 ans. Ils pouvaient voir à travers des lunettes (il mime l'objet sur ses yeux). En gros, c'était comme un jeu vidéo en direct pour eux. C'était très intéressant.
Je voulais que le public ressente ce qu’on pourrait ressentir en étant coincé dans cette situation
Michael Bay
Cam, l’ambulancière, est sans doute votre héroïne la plus impressionnante. Pourquoi Eiza Gonzalez était-elle l’actrice parfaite pour l’incarner ?
Elle était mon premier choix. Tout le monde la filme d’une jolie manière, ce n’est pas ce que je voulais faire. Je l’ai repérée dans un petit film, une œuvre d’art. J’ai vu quelque chose en elle. Elle a un rôle difficile dans Ambulance. Elle doit jouer la vulnérabilité, elle doit jouer les durs. Elle doit être prête à risquer sa vie tout en contrôlant la situation d'une manière étrange. On s’est très bien entendu. Elle est fougueuse, mais je le suis en retour (il sourit). Je lui ai dit : "Je vais te rendre meilleure que tu ne l'as jamais été". D'après ce que je vois, le public tisse vraiment des liens avec elle. C'est intéressant parce que l’histoire ne commence pas avec elle mais avec deux autres personnages. Puis elle fait sien le récit. L'idée majeure d’Ambulance, c’est de vous plonger dans un crime qui a foiré. Je voulais que le public ressente ce qu’on pourrait ressentir en étant coincé dans cette situation. C'est pour ça que la claustrophobie fonctionne si bien dans le film et dans cette ambulance.
>> Ambulance de Michael Bay, avec Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II et Eiza Gonzalez - au cinéma le 23 mars
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info