The Rock sort les muscles et bourrine à tout va dans le costume de ce héros DC encore jamais vu à l’écran au cinéma dès ce mercredi 19 octobre.Son charisme indéniable peine à masquer un scénario plutôt faiblard malgré quelques séquences réjouissantes.Les amateurs de l’ancien catcheur apprécieront, les autres sans doute beaucoup moins.
Il en parle comme du "film le plus important de sa carrière". Dwayne Johnson se prépare depuis 15 ans à enfiler le costume noir de Black Adam estampillé d’un large éclair jaune.
Né en 1945, ce personnage de l’univers DC Comics a été pensé comme un pendant sombre de Shazam, incarné au cinéma par Zachary Levi. Une information pas inutile à avoir en tête au moment de découvrir la production qui promet "d’ouvrir une nouvelle ère chez DC". Ce n’est pas nous, mais The Rock qui le martèle depuis des mois.
Un héros antique
Alors forcément, l’excitation était palpable parmi les spectateurs du Grand Rex, où la presse avait été invitée à découvrir le film lors d’une avant-première publique ce mardi 18 octobre. Les lumières s’éteignent et apparaît enfin Kahndaq, une cité antique qu’on imagine au Moyen-Orient. La séquence d’ouverture sert à poser les bases. Ou comment Teth Adam, esclave doté de pouvoirs par les dieux, a été emprisonné après en avoir fait un mauvais usage. Il est réveillé 5000 ans plus tard dans un monde dominé par une force armée qui veut assouvir son autorité grâce à une couronne magique bien cachée. Déterminée à rendre la justice à sa manière, la bête est prise en chasse par une équipe de super-héros - la Justice Society menée par Dr Fate (Pierce Brosnan) - qui fait tout pour l’arrêter.
Sauf que ce jeu du chat et de la (grosse) souris semble plus long que les deux heures affichées. La faute à un scénario peu inspiré et à une mise en scène inégale qui, malgré quelques scènes d’action réjouissantes, tombe dans les pires travers du Rock qui a fait du crédo "plus c’est gros, plus ça passe" sa marque de fabrique à l’écran. Son Black Adam enfonce autant de portes ouvertes avec son corps qu’avec ses mots. Il assure d’un ton laconique que "la force est toujours nécessaire". On lui répond que "les héros ne tuent pas". Mais ça tombe bien, lui aime rappeler qu’il n’en est pas un.
Restez bien après le générique
Les morts sont presque aussi nombreuses que les ralentis, utilisés jusqu’à plus soif avec plus ou moins de réussite. Mais tout ça n’empêche pas la salle d’exulter à chaque coup, d’applaudir à l’apparition de chaque nouveau personnage et de rire à chaque vanne. Le film peut remercier Mohammed Amer et Noah Centineo, pleins d’humour dans les rôles secondaires de Karim et Atom Smasher. Dwayne Johnson aussi s’offre des échanges savoureux, jusqu’à une ultime scène post-générique qui a rendu fous certains spectateurs.
C’est peut-être dans cette communion que Black Adam trouvera son public, comme l’avait fait Spider-Man : No Way Home avant lui. Là où l’homme-araignée jouait à fond sur la nostalgie, le héros DC mise tout sur le charisme de sa star. Pas suffisant pour en faire le "grand film" promis par Dwayne Johnson, mais assez pour offrir un divertissement généreux malgré ses imperfections.