Dans le troisième long-métrage de Quentin Reynaud, en salles ce mercredi, un père et son fils sont piégés au cœur d’un terrible feu de forêt.Un écrin spectaculaire pour orchestrer la rencontre à l’écran entre Alex Lutz et André Dussollier.Le jeune réalisateur a confié à TF1info les clés de ce film catastrophe qui déjoue tous les clichés du cinéma hollywoodien.
C’est un film à la croisée des chemins. Un témoignage aussi du renouveau du cinéma de genre à la française. Dans En plein feu, le réalisateur Quentin Reynaud met en scène Simon et son père Joseph, prisonniers de leur voiture, alors qu’ils tentent d’échapper à l’incendie qui ravage la forêt des Landes. Au départ, le spectateur ne sait pas grand-chose de la tragédie qui hante le premier. Ni de la relation complexe qui l’unit au second. Sur l’un, comme sur l’autre, la catastrophe va avoir des conséquences inattendues. Et emmener l’intrigue vers des contrées qu’on ne soupçonnait pas…
Natif de Bordeaux, Quentin Reynaud, 40 ans, a d’abord été élève au Cours Florent avant de s’orienter très vite vers la mise en scène. Après deux courts-métrages avec son complice Arthur Delaire, il passe à la réalisation en solo en 2015 avec Paris-Willouby, une comédie sur laquelle il croise la route d’Alex Lutz, encore en pleine ascension. Cinq ans plus tard, les deux hommes se retrouvent pour l'étonnant Cinquième Set où l’acteur incarnait un espoir du tennis sur le retour. L’envie d’un troisième film en commun voit rapidement le jour. Et il n’aura rien à voir avec les précédents.
J’aime bien l’idée qu’on sorte de la salle en étant pas très sûr de ce qu’on vient de voir
Quentin Reynaud
"Alex, c’est mon acteur fétiche", confie le cinéaste à TF1info. "Déjà, c’est un énorme travailleur. Quand il s’investit, c’est pleinement et entièrement et je me considère très chanceux d’avoir sa confiance. Il me laisse l’emmener là où je pense qu’il peut aller. Ici, en l'occurrence, vers quelque chose de plus fragile, vulnérable, presque enfantin. Au-delà de sa capacité d’incarnation – il a déjà eu le César du meilleur acteur pour Guy donc il n’a pas grand-chose à prouver – c’est une personne précieuse sur un plateau parce qu’il ne va jamais rien lâcher et aider le réalisateur à accomplir sa vision."
Pour incarner son père, Quentin Reynaud a vite songé à André Dussollier qui, malgré une filmographie impressionnante, n’a pas souvent fréquenté ce type d’univers. "C’est l’un de nos plus grands acteurs", insiste-t-il. "On le connaît, il a une capacité de jeu, une générosité exceptionnelle. Et j’avais le sentiment que les deux allaient bien fonctionner ensemble. Et puis il a beau être né avec Alain Resnais, c’est quelqu’un qui serait capable de tourner avec un réalisateur de 16 ans avec le même respect. Il n’a aucun égo mal placé, au contraire."
De ses deux personnages sans doute plus personnels qu'il ne veut bien l'admettre, le cinéaste dit que sont "des taiseux, des hommes qui ont une sorte de carapace liée à leur éducation très vieille France. Des hommes qui portent des blessures liées à leur histoire personnelle mais qui ne les racontent pas", éclaire-t-il. "Dans le film, le feu agit pour eux comme un révélateur de leur relation. Et dans le cas précis du personnage joué par Alex Lutz, des traumatismes qu’il essaie de surmonter. Pour lui, le défi n’est pas de survivre mais de se remettre à vivre."
Tour à tour film catastrophe, drame intimiste et odyssée fantastique, En plein feu se régénère sans cesse, presque une métaphore du brasier qui menace ses protagonistes. "J’aime l’idée de proposer un spectacle où soudain, je décadre, je recadre et j’embarque le spectateur vers un autre endroit", reconnaît Quentin Reynaud. "À l’arrivée, j'ai l’impression que le film ne ressemble à aucun autre, avec des références disparates qui vont de The Lost City of Z de James Gray à Gerry de Gus Van Sant. J’aime bien l’idée qu’on sorte de la salle en n'étant pas très sûr de ce qu’on vient de voir."
Si En plein feu s’autorise quelques embardées fantasmagoriques, son auteur l’a ancré dans une réalité bien concrète. Elle a d’ailleurs rejoint la fiction puisqu’une partie du décor naturel du film a été ravagé par les flammes l’été dernier. "Je suis un gars du Sud-Ouest et je connais bien la forêt des Landes pour y avoir passé une bonne partie de mon enfance", rappelle l’intéressé. "C’est un territoire historiquement scarifié par les incendies puisqu’avec le Var, c’est l’endroit où il y en a le plus en France. Et dans un contexte de réchauffement climatique, on n’est hélas qu’au début de ce genre de phénomène."
>> En plein feu de Quentin Reynaud. Avec André Dussollier, Alex Lutz, Sophie Parel 1h25. En salles ce mercredi.
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