Interview

Dans les coulisses du tournage "incroyablement compliqué" de "La Petite Sirène" de Disney

Publié le 24 mai 2023 à 8h00

Source : TF1 Info

Réalisateur de "Chicago" et du "Retour de Mary Poppins", Rob Marshall dépoussière le classique de Disney avec une version aussi colorée que consciente du monde qui l’entoure.
"J’adore le personnage d’Ariel. Elle est tellement, tellement elle-même. Elle ne fléchit pas", nous explique-t-il.
Le cinéaste emmène TF1info sur le plateau où certains acteurs n’ont jamais posé le pied par terre.

Il signe son cinquième film musical, sa quatrième collaboration avec Disney. Autant dire que Rob Marshall était comme un poisson dans l’eau au moment de démarrer l'aventure de La Petite Sirène, adaptation en prises de vues réelles du chef d’œuvre des studios Disney. 

Un voyage qui fourmille de jolies surprises, à commencer par l’interprète d’Ariel, envoûtante Halle Bailey à la voix d’or. Joint en visio, le réalisateur américain de 62 ans raconte à TF1info l’alchimie entre sa sirène et son prince, le tournage sous l’océan "incroyablement compliqué" ainsi que la mise à jour nécessaire du récit inspiré du conte de Hans Christian Andersen.

Disney

De Chicago à Mémoires d’une geisha, et même dans Le retour de Mary Poppins, votre cinéma est porté par l’émancipation des femmes. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans celle d’Ariel ?

J'adore les personnages féminins forts et j'adore le personnage d'Ariel. Elle est tellement, tellement elle-même. Elle ne fléchit pas. Elle a vraiment le sentiment d’être décalée et de ne pas s’intégrer. Elle est persuadée qu’autre chose existe pour elle. Elle embarque pour ce voyage épique à la découverte de soi où elle apprend à ne pas avoir peur des autres, les humains. Il faut beaucoup de courage, de passion et de force pour vraiment croire que vous avez raison, que vous devriez être ailleurs dans le monde. Je trouve ça très contemporain qu'Ariel pense de cette façon. Elle peut vraiment être un merveilleux exemple pour tout le monde, et en particulier pour les enfants.

Quand avez-vous su que vous teniez vos parfaits Ariel et Éric avec Halle Bailey et Jonah Hauer-King ?

C’est intéressant que vous formuliez ça comme ça parce que nous les avons reçus séparément avant de les réunir pour un test filmé afin de voir comment fonctionnait leur alchimie, comment ils se comportaient ensemble. C'était tellement évident ! Mon objectif en tant que réalisateur, c’est d'une manière ou d'une autre de ne jamais avoir à choisir. Et c'est ce qui s'est passé ici. Ils étaient tellement adorables ensemble et séparément. Ils ont immédiatement partagé ce lien charmant. Ariel ne parle pas pendant une grande partie du film donc l’histoire doit se raconter autrement, par des regards, par une connexion. J'ai ressenti tout de suite ce lien entre Halle et Jonah, c'était magnifique. 

Tous nos acteurs se trouvaient dans d’énormes appareils, des bras de grue avec de grands cercles qui les entouraient
Rob Marshall sur le tournage des scènes sous-marines

Les séquences sous-marines sont essentielles dans le film. Le mouvement permanent des cheveux sous l’eau est particulièrement impressionnant. Qu’est-ce qui a représenté le plus grand défi dans ce tournage aquatique à l’air libre ?

Merci d’avoir remarqué les cheveux parce que chaque mèche de cheveux a été ajoutée numériquement ! Nous avons tourné sur un plateau avec des écrans bleus. Tous nos acteurs se trouvaient dans d’énormes appareils, des bras de grue avec de grands cercles qui les entouraient. Ils volaient littéralement parce que personne n'était jamais au sol. C'était donc incroyablement compliqué parce que nous avons dû organiser tout cela en amont, avant que les acteurs soient là, afin que notre équipe chargée des cascades sache comment les déplacer et comment on allait filmer chaque séquence. Nous avons utilisé ce que l'on appelle la prévisualisation, ce qui revient presque à créer un mini-film à l'avance pour savoir comment travailler. C'est ce qui a été le plus intimidant. Honnêtement, je ne pense pas que j’aurais pu le faire si je n'avais pas fait tous mes films précédents. J'ai vraiment l'impression que j'aurais été complètement dépassé ! Il a fallu quatre ans et demi pour réaliser La Petite Sirène. Vous voyez pourquoi !

"La Petite Sirène" version 2023 : la bande-annonceSource : Sujet TF1 Info

Le compositeur Alan Menken a révélé que des paroles avaient été modifiées. Le film contient aussi de nouvelles chansons. Pourquoi était-il essentiel de moderniser l'ensemble ?

C'était formidable d'avoir avec nous le compositeur original, Alan Menken, qui était vraiment ouvert à l'idée d'étendre son empreinte musicale. Parce que dans le film d'animation original, Ariel a une chanson. Une seule ! Ce n'était tout simplement pas suffisant pour moi. Éric n'avait lui pas de chansons. Nous avions juste besoin d’étoffer l’histoire en lui donnant plus de profondeur. Vous pouvez le faire dans un film en prises de vues réelles, c'est un genre tellement différent. Entre 1989 et 2023, il s’est passé 35 ans. Ça peut sembler vraiment long. Nous avons donc fait de très petits ajustements à un seul moment de la chanson "Embrasse-la" car c'était archaïque. Nous avions l'impression que nous n'écririons jamais ça aujourd'hui. Mais c'était vraiment merveilleux de l’insuffler à La Petite Sirène une nouvelle vie musicale.

>> La Petite Sirène de Rob Marshall, avec Halle Bailey, Jonah Hauer-King, Melissa McCarthy, Javier Bardem et les voix de Awkwafina, Daveed Diggs et Jacob Tremblay - actuellement au cinéma.


Delphine DE FREITAS

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