Après "Pitch Perfect 2" et sa revisite de "Drôles de dames", Elizabeth Banks réécrit un improbable fait divers qui a passionné l’Amérique dans les années 1980.Ou comment un ours qui a ingurgité une livraison de cocaïne tombée d’un avion en pleine forêt est devenu le sujet d’un film fou, au cinéma le 15 mars.La réalisatrice américaine s’amuse des conséquences sanglantes de cette prise de drogue, autant dire que ça déménage…
Toute allusion à la poudre blanche a disparu du titre. En traversant l’Atlantique, Cocaine Bear est devenu Crazy Bear. Un changement discutable qui n’en rend pas le projet moins fou. Sur le papier, le film d’Elizabeth Banks avait tout pour surprendre. L’actrice américaine, réalisatrice de Pitch Perfect 2 et Charlie’s Angels, s’est mis en tête de porter à l’écran un fait divers à peine croyable.
En 1985, un ours brun succombait à une overdose dans un parc de Géorgie après avoir ingurgité de la cocaïne littéralement tombée du ciel. La faute à un ancien agent des stup’ reconverti en trafiquant qui s’est débarrassé de la marchandise en vol avant de mourir à son tour en raison d’un parachute défectueux.
Vous n'écouterez plus Depeche Mode de la même façon...
L’histoire sert de départ au scénario de Jimmy Warden, qui a choisi de s’intéresser à ce qui a bien pu se passer dans l’intervalle. Et d’imaginer à quoi ressemble un animal de 200 kilos sous l’effet de la cocaïne… En citant comme sources d’information Wikipédia dans sa séquence d’ouverture, Crazy Bear indique d’emblée qu’il ne se prend pas au sérieux. Sans pour autant prendre ses personnages ou le spectateur pour des idiots. Elizabeth Banks signe une comédie d’horreur déjantée, où les rires sont aussi nombreux que les litres de sang versés. Car oui, une attaque d’ours coké cause bien plus de dégâts. Les coups de griffes pleuvent, les membres volent.
En témoigne une incroyable scène au rythme de "I just can’t get enough" de Depeche Mode qui ne nous a pas quittés depuis la projection. Cette séquence résume toute l’essence d’un film joueur, qui multiplie les références et offre à ses acteurs un terrain propice aux interprétations les plus loufoques. Que ce soit la mère de famille inquiète en quête de sa fille ado qui a choisi le bon jour pour faire l’école buissonnière, la garde-chasse qui ne cherche qu’à séduire un collègue pas du tout réceptif ou bien les malfrats chargés de retrouver le reste de la marchandise. Décédé en mai, Ray Liotta tient les cordons du trafic pour son ultime rôle face à un ours plus vrai que nature, entièrement conçu en images de synthèse.
Complètement loufoque, Crazy Bear fait grimper le palpitant avant de redescendre peu à peu en raison de quelques longueurs. Mais il participe pleinement de l’expérience collective promise par le cinéma, où toutes les excentricités sont permises. Comme l’impression d’avoir assisté à un film qui n’aurait pas dû exister, mais qu’on a savouré de bout en bout. À la manière des pré-ados innocents du film qui tentent de manger de la cocaïne comme si c’était du sucre. Un peu "con-con", mais franchement très bon.
>> Crazy Bear d'Elizabeth Banks (1h35), avec Ray Liotta, Keri Russell, Alden Ehrenreich et O'Shea Jackson Jr - au cinéma le 15 mars
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