"Mon héroïne" : une touchante comédie sur les traces de Julia Roberts à New York

Publié le 13 décembre 2022 à 17h06

Source : Sujet TF1 Info

Pour son premier long-métrage à découvrir au cinéma le 14 décembre, Noémie Lefort fait le récit d’une des expériences les plus dingues de sa propre vie.
Ou comment, apprentie réalisatrice, elle s’est envolée pour les États-Unis dans l’espoir de montrer son court-métrage à Julia Roberts.
Elle signe un film drôle et sensible, porté par un trio d’actrices à l’alchimie parfaite - l'un de nos coups de cœur de l'année.

C’est l’histoire d’un rêve franchement fou. Celui d’une lycéenne de Rouen qui, fan de Julia Roberts depuis l’enfance, rêve de la diriger dans son premier film. Alors pour tenter de convaincre son artiste préférée de travailler avec elle, Alex part pour New York avec l’espoir de lui remettre en mains propres son scénario. Le pitch de Mon héroïne, au cinéma le 14 décembre, semble trop romanesque pour être vrai. Et pourtant, Noémie Lefort, la réalisatrice, a vécu la même expérience il y a 20 ans.

Girl power

"Julia Roberts, c’est un modèle. Elle m’a permis de grandir, c’est quelqu’un de très fort, nous explique la cinéaste. À Hollywood, c’est la première actrice à avoir été payée autant qu’un homme". En 2001, Noémie Lefort vit à Rouen et étudie le cinéma. Elle sait "depuis l’âge de 8-9 ans" qu’elle veut en faire son métier. Le déclic est venu lors d’une séance du dessin animé Disney La Petite Sirène. "Une rousse, comme Julia", s’amuse-t-elle. Sur un coup de tête, la jeune femme de 20 ans part pour la Grosse Pomme dans l’espoir de montrer son court-métrage à l’actrice américaine. Comme Alex, elle toque à la porte de sa maison de production. Comme Alex, elle essuie un refus. Sans jamais se démobiliser. 

Cette détermination à toutes épreuves est le moteur de Mon héroïne, une comédie très réussie, drôle et sensible dans laquelle les femmes sont reines. Un hymne à la sororité dont l’inspiration aurait aussi bien pu venir des Spice Girls et de leur girl power. "J’avais envie de proposer des personnages féminins un petit peu différents de ce qu'on voit d'habitude : forts, libres, joyeux, qui osent tout et qui poussent les barrières", détaille Noémie Lefort. Sans être définies non plus par le statut de leurs relations amoureuses. Dans les notes de production, elle parle de "l’insouciance, de l’énergie et de la ténacité de ses 20 ans". Autant de caractéristiques qu’elle dissémine chez son trio d’héroïnes. 

C’est en regardant le film que je me suis rendu compte de ce que j’avais fait. Tourner à Times Square, tranquille !
Pascale Arbillot

Alex (fougueuse Chloé Jouannet) a tout de l’insouciance, sa tante Juliette (hilarante Louise Coldefy) pourrait symboliser l’énergie et sa mère Mathilde (touchante Pascale Arbillot) la ténacité. "C’est exactement ça, approuve la réalisatrice. Ces sont trois femmes extrêmement différentes qui sont drivées par une envie. À 20 ans, on ne rêve pas de la même façon qu’à 30 ou 40". Tout au long du film, chacune fait face à ses propres questionnements jusqu’à prendre leur destin en main dans une mégalopole qu’elles ne connaissent pas. Est-ce à dire que nous serions avant tout notre propre héroïne ? "Oui, le message, c’est qu’on est sa propre patronne. Si on a envie d’avoir quelque chose, il faut se bouger pour l’obtenir. Mais on a aussi le droit de demander de l’aide aux gens qu’on aime et ça, c’est important", nous répond Chloé Jouannet.

Univesal Pictures France

Même si son point de départ est un récit très personnel, Mon héroïne brille par son universalité. Noémie Lefort signe un film fédérateur qui parle aussi de transmission, de choc des générations et de ce moment charnière où le jeune adulte quitte le nid familial. Les scènes tournées à New York ajoutent une magie supplémentaire à un projet qui n’en manquait déjà pas. "Cette ville a une énergie vraiment extraordinaire, c’était fou. Tout était un décor", se souvient Chloé Jouannet. "C’est en regardant le film que je me suis rendu compte de ce que j’avais fait. Tourner à Times Square, tranquille !", sourit Pascale Arbillot. 

Noémie Lefort "voulait faire vibrer les gens de la même façon qu’elle a vibré dans les années 1990-2000 en sortant du cinéma en se disant que tout était possible". Hyper référencé et plein de clins d'œil à la carrière de Julia Roberts, son film sent bon cette nostalgie heureuse rythmée de tubes éternels. Les premiers retours spectateurs prouvent que sa mission est remplie. Habituée des tournées dans toute la France pour présenter les films dans les cinémas, Pascale Arbillot "n’a jamais vécu ça". "Après 2h, on n’arrive pas à partir. C’est hallucinant". "Depuis sept semaines, le public qu’on rencontre a le sourire et nous dit juste merci", nous raconte une réalisatrice forcément très émue. Les Anglo-saxons parlent de feel good movie pour qualifier ces longs-métrages qui font du bien. Mon héroïne en fait partie. Un bijou de bonne humeur qui devrait aussi vous faire verser quelques larmes.

>> Mon héroïne de Noémie Lefort - avec Chloé Jouannet, Louise Coldefy, Pascale Arbillot et la participation de Brigitte Fossey, au cinéma le 14 décembre


Delphine DE FREITAS

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