DISPARITION - Le réalisateur français Jean-Jacques Beineix est décédé à l’âge de 75 ans, annonce sa famille. C'est lui qui avait révélé Béatrice Dalle au grand public avec le sulfureux "37°2 le matin", en 1986.
Il avait donné un coup de fouet au cinéma français au début des années 1980. Le réalisateur Jean-Jacques Beineix est décédé à l’âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie annonce sa famille auprès de l’AFP, ce vendredi 14 janvier. Dans sa filmographie, on retiendra notamment le sulfureux 37°2 le matin qui révéla Béatrice Dalle au grand public en 1986. Sur Instagram, la comédienne salue la mémoire de celui avec qui elle dit avoir écrit "l'une des plus belles pages de ma vie".
Né à Paris, recalé à l'entrée de l'IDHEC, la célèbre école de cinéma, après des études de médecine, Jean-Jacques Beineix débute sa carrière en tant qu'assistant réalisateur pour Jean Becker, Claude Zidi ou encore Richard Berry. Il passe derrière la caméra avec un court-métrage, Le chien de M.Michel, en 1977, puis trois ans plus tard son premier film, Diva, co-écrit par Jean Van Hamme d’après un roman de Daniel Odier, avec notamment Richard Bohringer au générique.
Cette romance entre un jeune postier et une célèbre chanteuse, qu’il a enregistré en secret, détonne par son style flamboyant. Ses détracteurs lui reprochent d’emprunter à l’esthétique publicitaire, en vogue à l’époque. Après un démarrage discret, le film remporte 4 César dont celui de la meilleure première oeuvre et culmine à 2 millions de spectateurs.
Sur sa lancée, le cinéaste enchaîne avec un projet plus ambitieux, La lune dans le caniveau, tourné dans les mythiques studios italiens de Cinecitta. Malgré la présence au casting de Gérard Depardieu, Nastassja Kinksi et Victoria Abril, le film présenté à Cannes en 1983 est un échec critique et public.
D’un extrême à l’autre, Jean-Jacques Beineix rebondit en 1986 avec le plus grand succès de sa carrière, 37°2 le matin, d’après le roman de Philippe Djian. Jean-Hugues Anglade y incarne Zorg, un homme à tout faire qui tombe sous le charme vénéneux de Betty, interprétée par la débutante Béatrice Dalle. Torride et violent, le film est interdit aux moins de 18 ans mais réunit plus de 3,5 millions de spectateurs, devenant culte pour toute une génération.
Son auteur ne connaîtra hélas plus jamais les mêmes sommets. Roselyne et les lions, en 1989, connaît un flop retentissant. En novembre 1991, Yves Montand décède sur le tournage d’IP5 : l’île aux pachydermes. Malgré l’ultime performance du monstre sacré du cinéma français, le public n’est pas au rendez-vous à sa sortie deux ans plus tard. En 2001, Beineix retrouve Jean-Hugues Anglade pour le thriller Mortel Transfert, sans savoir qu’il s’agira de son dernier film de fiction.
Après plusieurs projets avortés sur grand écran, en France mais aussi à Hollywood où il refuse Alien 3, il tourne plusieurs documentaires et s’essaie au théâtre en 2015 en montant Kiki de Montparnasse au Lucernaire. Après avoir écrit ses mémoires, Les Chantiers de la gloire en 2016, il avait signé un unique roman, Toboggan, paru en 2020 chez Michel Lafon.