Figure de la Nouvelle vague, le cinéaste franco-suisse est décédé à l'âge de 91 ans, annonce le quotidien "Libération".Il était l'auteur de classiques comme "À bout de souffle" avec Jean-Paul Belmondo et "Le Mépris" avec Brigitte Bardot.
C'est un géant du Septième art qui s'éteint. Jean-Luc Godard est mort à l'âge de 91 ans dans la petite commune de Rolle, en Suisse, laissant derrière lui une oeuvre qui a influencé plusieurs générations de cinéastes. À bout de souffle, Pierrot le fou, Le Mépris... Ses classiques ont défini le mouvement de la Nouvelle vague, né à la fin des années 1950. Dans un communiqué, sa famille précise qu'il est "décédé paisiblement à son domicile entouré de ses proches. Il sera incinéré. Aucune cérémonie officielle n'aura lieu".
Né à Paris en 1930, élevé en Nyon, en Suisse, dans une famille de quatre enfants, Jean-Luc Godard revient dans la capitale française pour passer le baccalauréat après la guerre. Après avoir fait la rencontre d’une bande de passionnés dont François Truffaut, Claude Chabrol ou encore Jacques Rivette, il fonde un ciné-club puis une revue dans laquelle il publie ses premiers écrits sur les films avant de participer au lancement des Cahiers du cinéma, en 1952.
Après avoir brièvement travaillé à la télévision en Suisse et s’être essayé au documentaire, "JLG" réalise en 1960 son premier film de fiction, À bout de souffle. Il a alors 29 ans. Devant sa caméra, le tout jeune Jean-Paul Belmondo incarne Michel, un petit voyou qui tue un gendarme sur la route. Réfugié à Paris, il retrouve Patricia, une jeune conquête américaine interprétée par Jean Seberg. Dans un sublime noir et blanc, ce chef d’œuvre d’improvisation donne naissance au mouvement de la Nouvelle vague.
Pour Jean-Luc Godard, les années 1960 sont prolifiques. Il tourne Le Petit Soldat avec sa muse Anna Karina, Une femme est une femme, Vivre sa vie, Le Mépris avec Brigitte Bardot, Bande à Part, Alphaville qui est couronné par l’Ours d’or à Berlin ou encore Pierrot le fou qui réunit Jean-Paul Belmondo et Anna Karina…
Après mai 1968, son cinéma est à la fois plus radical et engagé. Godard est notamment à l’origine de Cinétract, une série de court-métrages tournés en 16mm, dans le sillage des manifestations. En 1971, un grave accident de moto le tient éloigné des plateaux jusqu’à la fin de la décennie. Au début des années 1980, il revient avec Passion, Prénom Carmen, Sauve qui peut ou encore Détective, dans lequel on retrouve Johnny Hallyday et Nathalie Baye.
Au fil des décennies, son oeuvre se fait toujours plus expérimentale. Son dernier film, Le livre d’images, était un montage d’images d’actualités et d'autres plus abstraites avec le murmure de l’auteur en voix-off. Une réflexion poétique sur le siècle qui avait reçu une Palme d’or spéciale à Cannes en 2018. Souffrant, Jean-Luc Godard ne s’était pas rendu sur la Croisette. Mais il avait livré une conférence de presse spécialiste surréaliste, via iPhone.
"Quand on fait une image, qu'elle soit du passé, du présent ou du futur, eh bien il faut, pour en trouver une troisième qui commence à être une vraie image ou un vrai son, en supprimer deux", avait-il expliqué, un brin énigmatique. "Voilà. X + 3 = 1, c'est la clé du cinéma. Mais quand on dit c'est la clé, il ne faut pas oublier la serrure".
Côté vie privée, Jean-Luc Godard a été marié à Anna Karina de 1961 à 1967, à Anne Wiazemsky, la petite-fille de François Mauriac, de 1967 à 1970 puis à Anne-Marie Miéville, à ses côtés jusqu’à sa disparition.
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