"Spider-Man : Across the Spider-Verse" : encore plus époustouflant que le précédent

Il a tissé sa toile jusqu’aux Oscars. Cinq ans après un premier essai aussi surprenant que bluffant qui lui a valu la statuette dorée du meilleur film d’animation, Miles Morales revient au cinéma pour la suite de Spider-Man : New Generation. Un deuxième volet d’autant plus attendu que le précédent avait bousculé les codes du genre pour donner naissance à la meilleure adaptation sur grand écran à ce jour des aventures de l’homme-araignée. Nos excuses aux Peter Parker de

Tom Holland, Tobey Maguire et Andrew Garfield, qui ont bousculé le box-office avec près de deux milliards de recettes dans le monde en se réunissant dans No Way Home en 2021.

Fort d’un univers visuel au plus près des comics, où Miles Morales est né en 2011, le spectacle était dans chaque scène qui donnait l’impression de feuilleter les pages avec ses yeux. Dans Spider-Man : Across the Spider-Verse, au cinéma le 31 mai, l’adolescent afro-américain et latino a pris possession de ses pouvoirs qu’il tente d’utiliser à bon escient malgré la mise au jour d’univers parallèles. Un multivers que tente de protéger une nouvelle équipe de super-héros, menée par le torturé Miguel O’Hara alias Spider-Man 2099 et Jess, une Spider-Woman noire enceinte. "Ce deuxième film aura plus d’impact que le premier parce qu'on a une multitude de nouveaux Spider-Man et Spider-Woman. Les gens s'identifieront plus à ce film-là parce qu’il le permet", note Stéphane Bak.

Déjà au doublage du premier volet, le comédien français retrouve avec bonheur Miles Morales. "Un Spider-Man humain, qui ne sait pas comment réagir à sa différence. C’est complètement à l’image de notre génération", nous disait-il il y a cinq ans. Alors que New Generation insistait sur le fait que "le super-héros d’aujourd’hui pouvait être n’importe qui", Across the Spider-Verse souligne que même les super-héros ne sont pas infaillibles et peuvent commettre des erreurs. 

"Il y a une réelle évolution et des situations qui sont compliquées à gérer. Les personnages ont une vraie vie, des relations avec les autres. Même Miguel O’Hara, qu'on imagine juste comme le grand chef qui décide, a lui aussi un passé", note Shirine Boutella, qui succède à Camélia Jordana dans le rôle de Gwen Stacy. "Ils prennent tous leurs décisions en écoutant leurs émotions. Il y a des hommes et des femmes derrière les costumes, les masques", ajoute-t-elle.

"Il ne faut pas oublier qu’avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités", sourit Mathieu Kassovitz, la voix de l’imposant Miguel O’Hara, en paraphrasant l’oncle de Peter Parker. Le quinquagénaire appartient à la génération nourrie au magazine qui a introduit l’homme-araignée en France. "Je ne sais pas si vous connaissez mais quand on était petit, on avait tous les comic books Marvel qui étaient réunis dans une édition française appelé Strange. Quand t’achetais Strange toutes les semaines, t’avais Spider-Man, Hulk…", se souvient-il. 

De l’équipe créatrice originale de New Generation, ne reste plus que Phil Lord, toujours au scénario de Spider-Man : Across the Spider-Verse. Mais les idées foisonnent et s’enchaînent, mettant en scène d’incroyables séquences au dessin chaque fois plus révolutionnaire. Il aurait peut-être fallu en porter moins à l’écran, car le film souffre de quelques longueurs qui n’enlèvent absolument rien à la qualité exceptionnelle de l’ensemble. Une expérience de cinéma immanquable à vivre en famille.