Le film Top Gun est-il réaliste ?À l'occasion de la prochaine sortie de Top Gun 2, le 20H de TF1 a suivi un capitaine de frégate de la Marine nationale.Il compare son quotidien avec celui de Tom Cruise, dans le célèbre film.
D’un côté, Tom Cruise, pilote de compétition du cinéma américain, avec des cascades impressionnantes. De l’autre côté, le capitaine de frégate, Edgard Chalret du Rieu, avec un quotidien intense, mais moins rocambolesque, d’un pilote de la Marine nationale.
Le capitaine officie sur le porte-avions Charles de Gaulle. Il a vu, comme tous ses collègues, le premier Top Gun, sorti en 1986. "Ça permet quand même de donner une bonne idée de ce qu’on vit. Le catapultage, l’appontage, les sensations sont très fortes, mais il y a aussi tout le reste. On le voit toujours avec son casque dégrafé, car évidemment, il faut voir le visage de Tom Cruise, sinon on paierait moins cher la place de ciné, mais en vol, il n’est pas question de faire ça. On est toujours sous oxygène en permanence", explique le capitaine.
Dans la réalité, chaque mission demande des heures de préparation. Et chaque pilote doit s’équiper sérieusement. "Le pantalon anti-g permet de maintenir le sang en haut de mon corps. Si jamais je tire sur le manche, je vais être écrasé dans mon avion et naturellement, mon sang va descendre au niveau des jambes, ce qui fait que le cerveau sera moins irrigué et ça peut amener, dans un premier temps, à ce qu’on appelle le voile gris. On commence à voir un peu gris et le pire des cas, c’est perte de conscience, où là, on s’évanouit", poursuit Edgard Chalret du Rieu.
Un ordre de précision de 0,1 degré d’angle pour l’appontage
Un événement qui n’arrive pas que dans les films. Et le danger existe dès le catapultage, lorsque les pilotes s’apprêtent à quitter le porte-avion. La piste mesure 75 mètres de long. Ils sont aidés par un système de propulsion. Ils encaissent alors une accélération très forte. En vol, leurs missions sont plus ou moins éprouvantes. Simple repérage, destruction de cibles, mais aussi combats air-sol ou seulement dans les airs.
Et lorsque la mission s’achève, il faut encore rentrer, retrouver le porte-avions à l’heure convenue et accepter de n’avoir que 195 mètres de piste pour se poser. Sur le Charles de Gaulle, les officiers d’appontage se préparent à les assister. "L’appontage, c’est entre 15 et 20 secondes, pendant lesquelles on va devoir tenir des paramètres très précis et apponter à un endroit du pont qui est ultraprécis. L’ordre de précision qu’on demande est de l’ordre de 0,1 degré d’angle. On ne peut pas se permettre d’arriver en dilettante et de louper un appontage. Ce n’est pas possible. Si on loupe un appontage, c’est un accident grave immédiatement, donc ça impose toujours un peu de se remettre en question et de garder les pieds sur terre quand même", sourit Clément, officier d’appontage. Un métier d’élite et exigeant. Dans la marine française, ils ne sont qu’une cinquantaine de pilotes.
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