PROJET – Dans "Emancipation", le prochain film du réalisateur Antoine Fuqua, Will Smith incarnera Peter, un homme noir dont l’image du dos lacéré, publiée dans la presse durant la guerre de Sécession, dévoilera au monde l’horreur de l’esclavagisme.
C’est une image choc. En mai 1863, "The New York Independent" publie le cliché du dos d’un homme noir, recouvert de cicatrices. "The Scourged Back" (le dos fouetté, ndlr) témoigne des violences qu’a enduré Peter, un esclave qui a fui la plantation de coton de ses propriétaires avant de rejoindre l’armée de l’Union, en pleine guerre de Sécession. Cette figure de l’Histoire des Etats-Unis sera incarnée par Will Smith dans "Emancipation", le nouveau film du réalisateur Antoine Fuqua.
L’annonce de ce projet intervient au moment où de nombreuses manifestations contre le racisme sont organisées à travers les Etats-Unis, et dans de nombreux pays dans le monde, suite à la mort de George Floyd, le 25 mai dernier à Minneapolis. Interrogé par Deadline, Antoine Fuqua précise toutefois qu’il a lu le script du scénariste William N. Collage il y a près de deux ans.
Antoine Fuqua & Will Smith Runaway Slave Thriller ‘Emancipation’ To Be Introduced At Virtual Cannes Market; Based On Indelible ‘Scourged Back’ Photo https://t.co/XlNQx2BcJe — Deadline Hollywood (@DEADLINE) June 15, 2020
"Cette histoire a touché mon cœur et mon âme d’une manière difficile à décrire", précise le cinéaste afro-américain de 54 ans auquel on doit des thrillers comme "Training Day" et "Equalizer". "Aujourd’hui nous voyons des sentiments similaires s’exprimer dans les rues. Il y a de la tristesse, de la colère, de l’amour, de l’espoir aussi quand je vois la mobilisation de la jeunesse (…) Noirs, blancs, marrons, jaunes, peu importe. Ils sont dehors et ils se battent pour leur avenir."
C’est la première image virale de la brutalité de l’esclavage
Le réalisateur Antoine Fuqua, interrogé par "Deadline"
A l’époque, la médiatisation du dos lacéré de Peter aura un impact considérable sur la prise de conscience de la réalité de l’esclavage. Les historiens estiment que de nombreux pays, dont la France, refuseront dès lors d’acheter du coton provenant du Sud des Etats-Unis. "C’est la première image virale de la brutalité de l’esclavage", estime Antoine Fuqua, qui prévoit de tourner début 2021.
"On ne peut pas réparer le passé, mais on peut le rappeler au public. Et on se doit de le faire de la manière la plus réaliste et respectueuse des faits", insiste le cinéaste. "C’est l’une des choses les plus importantes en ce moment : montrer notre Histoire. Nous devons affronter la vérité pour réussir à aller de l’avant."
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