Cinq œuvres pour rire jaune avec Maurizio Cattelan à la Monnaie de Paris

par Jennifer LESIEUR
Publié le 24 octobre 2016 à 16h01
Cinq œuvres pour rire jaune avec Maurizio Cattelan à la Monnaie de Paris

RETROSPECTIVE – Le facétieux artiste italien investit les élégantes salles de la Monnaie de Paris pour exposer quelques-unes de ses œuvres emblématiques. Si vous ne connaissez pas encore l’humour grinçant de Cattelan, l’exposition "Not afraid of love" est une introduction idéale.

Maurizio Cattelan s’est officiellement retiré du monde artistique en 2011. Du moins, c’est ce qu’il dit. Comment croire un tel provocateur ? A 51 ans, l’artiste italien avait tout de même besoin d’une pause : à court d’envies, mais pas de millions, il a laissé ses œuvres tourner à sa place, ravi de constater qu’elles provoquaient toujours la surprise, la stupeur, le rire, l’inquiétude… Après la grande rétrospective que le Guggenheim de New York lui a consacrée, c’est à la Monnaie de Paris d’accueillir ses sculptures les plus célèbres. Visiteurs, regardez le sol, le plafond, pas que les murs : l’esprit moqueur, et très frappeur, de Cattelan occupe tout l’espace.

"La Nona Ora"

Ça commence fort : étalé sur une épaisse moquette rouge, un Jean-Paul II grandeur nature gît écrasé par une météorite. Outrage ! Pourtant, Cattelan a expliqué que le projectile représentait les péchés du monde, que le pape portait comme un fardeau, pas vraiment sur les épaules. Quant à son titre, "la neuvième heure", il fait référence à l’heure de la mort du Christ dans l’Evangile selon Saint Marc. François Pinault, qui a acheté cette sculpture pour 3 millions d’euros, l’a fait sortir de son Palazzo Grassi, à Venise, pour la recoucher à la Monnaie.

"Him"

Un petit garçon en costume de tweed nous tourne le dos : il est agenouillé et semble prier. On s’approche, on fait le tour, et le mouvement de recul est inévitable lorsqu’on voit Him pour la première fois : il s’agit d’Adolf Hitler. Cette œuvre provocante avait fait scandale à Varsovie en 2012. Ça ne l’a pas empêchée de se vendre 17 millions de dollars chez Christie’s, un montant record pour Cattelan.

Le cheval encastré dans un mur

Sans titre, ce véritable cheval naturalisé a la tête plongée en haut d’un mur. Il fait partie d’une série de cinq, baptisée Kaputt, mais c’est en solo que ce canasson-là montre ses pattes ballantes dans le vide. C’est aussi soigné techniquement que fou artistiquement, et illustre bien la façon dont Cattelan se définit lui-même :  "Discipline et folie dans leurs justes proportions, agité mais pas givré : je suis un véritable nœud de contradictions que je cultive avec le plus grand soin."

Les mini-Maurizio Cattelan en cire

Cattelan aime beaucoup se représenter lui-même, à échelle réduite. Ici, il sort d’un trou creusé dans le plancher. Là, il est accroché comme sur un porte-manteau. Et le voici encore, perché dans les moulures du plafond en compagnie de pigeons empaillés dont il a à peu près la taille. Il affiche souvent un sourire narquois, mais c’est son regard qui met mal à l’aise tant il paraît réel. Finalement, l'artiste peut rester tranquillement à la retraite : il ne manque pas d'avatars pour le représenter.

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