INTERVIEW - Popularisé par les séries "Six Feet Under" et "Dexter", dans laquelle il incarne un tueur en séries, Michael C. Hall était à Cannes pour défendre "Cold in July". Dans ce thriller présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, il campe un homme normal embarqué dans un tourbillon de violences.
"J’aime les films originaux qui présentent un certain degré d’ambiguïté". De la bouche de Michael C. Hall, l’emblématique interprète de Dexter sur le petit écran, ces mots ne sont guère étonnants. Assis sur une terrasse cannoise où souffle un vent froid, l’acteur américain assure, tout sourire, la promotion de Cold in July, le nouveau long métrage de Jim Mickle (We are what we are) dont il tient le rôle principal. "Je ne reste qu’une seule journée car je suis actuellement sur scène à Broadway", confie l’intéressé en sirotant son café. Professionnel et dévoué jusqu’au bout, donc.
Un thriller de haute tenue
Dans ce thriller bien noir, aux multiples rebondissements, l’intéressé prête ses traits à Richard Dane, un individu lambda (et peureux) qui vit paisiblement avec sa femme et son enfant au Texas. "J’incarne un personnage normal, confie Hall. Ce qui a été vraiment cool et thérapeutique après toutes ces saisons de Dexter. Il se passe des trucs de dingue autour de lui et il a peur du sang ! (rires)". C’est d’ailleurs dans une mare d'hémoglobine que commence l’intrigue, quand Richard abat un cambrioleur d’une balle dans la tête. Résultat ? Les habitants de sa bourgade paumée le porte en héros avant qu’il ne sombre, graduellement, dans une infernale spirale de violences.
"Jim Mickle crée des situations où ses héros sont obligés de faire des choix horribles, comme le meurtre par exemple", explique-t-il. Jusque-là, rien de bien dépaysant pour celui qui a campé un redoutable tueur en séries. "Maintenant que Dexter est terminé et que je suis plus libre, j’aimerais faire plus de films. Je suis passé à côté de belles opportunités par le passé." L’acteur jette un œil à la mer et poursuit, réaliste : "Les gens vont longtemps m’associer à Dexter, et c’est normal au regard du succès de la série." Dans les mois qui viennent, ce fan de Robert Duvall et du Charlie et la Chocolaterie de Mel Stuart entend bien continuer à jongler entre télé, cinéma et théâtre. "Je ne peux pas choisir entre ces trois." Et c'est tant mieux !