Comme les Red Hot Chili Peppers, les papys du rock ont trouvé le bon plan pour financer leur retraite

Publié le 4 mai 2021 à 18h00
Flea, Anthony Kiedis et Chad Smith du groupe Red Hot Chili Peppers, ont vendus leurs droits musicaux pour près de 150 millions de dollars.

Flea, Anthony Kiedis et Chad Smith du groupe Red Hot Chili Peppers, ont vendus leurs droits musicaux pour près de 150 millions de dollars.

Source : AFP

BIG BUSINESS - C’est l’une des conséquences inattendues de la pandémie de coronavirus. Privés des revenus liés aux tournées, plusieurs poids lourds du rock ont accepté de céder leur catalogue de chansons pour des montants spectaculaires. Explications.

L’annonce avait ému ses fans de la première heure. En décembre dernier, le légendaire Bob Dylan, 79 ans, vendait les droits de son catalogue musical – soit près de 600 chansons - pour la bagatelle de 300 millions dollars à Universal Music. Quelques semaines plus tard, il était imité par son collègue canadien Neil Young, 75 ans, qui encaissait lui pas moins de 150 millions dollars de la part de la société Hipgnosis, crée en 2018 par Merck Mercuriadis, l’ancien manager d’Elton John. Si ni l’un ni l’autre n’ont commenté ces transactions spectaculaires, l’objectif est clair : profiter du regain d’intérêt des marchés financiers pour le business de l’édition musicale, en plein boom depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus.  

Privés de concerts, leur principale source de revenus depuis l’effondrement des ventes de disques au début des années 2000, de nombreux musiciens de premier plan voient là l’occasion de rentabiliser à très court terme le fruit de longues années de labeur, à un âge avancé de surcroît. Or, avec les royalties générées par les téléchargements payants, les écoutes en streaming et les vidéos vues sur YouTube, sans parler du placement dans les films, les séries et les publicités, nos tubes préférés constituent un véritable investissement à long terme.

Des deals hyper confidentiels

Ce lundi, ce sont les Red Hot Chili Peppers qui ont officiellement "lâché" leurs droits à Hipgnosis pour une somme estimée entre 140 et 150 millions de dollars. Alors qu’ils planchent sur un nouvel album, qu’ils comptent bien défendre sur scène lorsque la situation sanitaire le permettra, le chanteur Anthony Kiedis et ses camarades, qui approchent doucement la soixantaine, ont accepté de céder les droits de morceaux comme "Under the Bridge", "Californication" et autre "Other Side". Au risque qu’ils soient exploités à tort et à travers ?  

Les termes de ces deals colossaux, qui varient d’un artiste à l’autre, sont tenus confidentiels. Mais on peut imaginer qu’ils incluent un droit de regard des principaux intéressés... du moins de leur vivant. Les vétérans du rock ne sont pas les seuls à avoir cédé aux sirènes d’Hipgnosis puisque la société a également fait l’acquisition du catalogue de la chanteuse colombienne Shakira, du rappeur RZA ou encore du producteur Timbaland.

Fleetwood Mac dit merci à TikTok

Dans le même esprit, le groupe musical allemand BMG a annoncé fin mars s’être associé au fonds d’investissement américain KKR pour constituer un nouveau géant de l’achat de droits musicaux. Alors qu’il contrôle déjà l’exploitation des titres de David Bowie, Lenny Kravitz, Bruno Mars ou encore Kylie Minogue, BMG a fait l’acquisition en janvier des enregistrements du groupe Fleetwood Mac.

VIDÉO LCI PLAY - Vu sur TikTok, la vidéo qui fait du bienSource : Sujet TF1 Info

À l’automne, cette formation britannique née dans les années 1960 était revenu au goût du jour lorsqu’un internaute américain avait posté sur l’application TikTok une vidéo où il faisait du skateboard en buvant du jus de cranberry au son de la ballade "Dreams", sortie en 1977. Du jour au lendemain, les écoutes en streaming de la chanson avaient bondi de 88,7% et les ventes, de 374%, d’après l’Institut Nielsen Soundscan.


Jérôme VERMELIN

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