Comment Paris Hilton, l’ex-bimbo devenue porte-parole des victimes de violences, a rebâti son image

Publié le 30 juillet 2022 à 8h00

Source : TF1 Info

À 41 ans, la riche héritière américaine blonde comme les blés semble avoir connu mille vies.
Célèbre pour être célèbre au début des années 2000, elle a fait fructifier son image de baby doll ultra bling-bling pour le meilleur et pour le pire.
Alors que "50' Inside" dresse son portrait ce samedi, retour sur la séquence qui a tout changé il y a deux ans.

Elle aurait fait une Barbie parfaite si Margot Robbie n’avait pas été choisie pour lui donner vie dans le film de Greta Gerwig. Car Paris Hilton a longtemps ressemblé à une copie grandeur nature de la célèbre poupée. De longs cheveux blonds, des strass à gogo et des tenues moulantes comme les années 2000 en avaient le secret. Le détail en plus ? Une touche de rose, toujours. Comme en écho à l’icône de Mattel. Si sa couleur fétiche est toujours la même, elle a  depuis sacrément changé dans l’œil du public.

La pionnière des influenceuses

Nombreux sont ceux qui parlent d’elle comme du patient zéro des influenceurs. Bien avant la naissance d’Instagram, TikTok et autres réseaux sociaux, Paris Hilton, dont l'émission de TF1 "50' Inside" retrace ce samedi le parcours* (retrouvez un extrait dans la vidéo en tête de cet article), a construit sa propre marque sur une célébrité héritée de son simple nom. Arrière-petite-fille du fondateur des hôtels Hilton, elle commence à écumer les tapis rouges au début des années 2000 et devient rapidement une It Girl. Une figure féminine sous le feu permanent des caméras sans qu’on sache trop comment ni pourquoi. Être célèbre parce qu’on est célèbre, telle était la marque de fabrique de la riche héritière qui a depuis multiplié les casquettes.

Elle est la première à tenter la téléréalité, s’essayant à la vie de fermière avec sa meilleure amie Nicole Richie dans The Simple Life. Une vie simple loin du faste de la sienne, qu’a vite chamboulée la publication contre son gré d’une sextape dévoilant ses ébats amoureux avec un ex. Paris Hilton joue de son image de bimbo écervelée, optant même pour une voix plus aiguë que la sienne pour balancer ses phrases devenues cultes. Elle fera même de son "That’s hot" - équivalent de "ça claque !" - et de "sliving" - contraction de "slay" et "living" qui signifie "vivre sa meilleure vie" - des marques déposées.

La jeune femme qui écumait les soirées avec Britney Spears, Lindsay Lohan et Kim Kardashian se change en redoutable femme d’affaires. Elle monte la Paris Hilton Entertainment Compagny qui, en 15 ans, génère près de 4 milliards de dollars selon Forbes. DJ à succès dans les plus grands clubs du monde, l’Américaine lance 27 parfums, 19 gammes de produits et même un podcast "This is Paris". This is Paris, c’est aussi le titre d’un documentaire choc qui a fini de transformer son image jugée légère. 

Un documentaire choc

Mis en ligne sur YouTube en septembre 2020, le film promet de raconter "la vraie histoire de Paris Hilton". Celle qui se cache derrière le personnage plein de paillettes qu’elle s’est créé. Celle dont la voix est grave. La jeune femme y révèle pour la première fois les violences dont elle a été victime alors qu’elle était élève au pensionnat Provo Canyon. Elle décrit les coups, les brimades, les traumatismes, les douches prises sous les regards de surveillants. Et explique comment ces onze mois de maltraitance, l’année de ses 17 ans, l’ont forcée à se forger une carapace. "Quand je regarde ma vie, on dirait un dessin animé. Comme si j’avais créé un monde fantastique digne d’un dessin animé", analyse-t-elle.

Face caméra, elle énumère les abus infligés par ses anciens petits amis. Les insultes, objets jetés au visage et cette sextape, encore. "Si je n’étais pas allée à Provo, elle n’aurait pas existé. J’étais si perdue et je voulais tellement être amoureuse que j’ai trouvé la pire personne au monde", poursuit-elle. "Après être allée dans cette école, je voulais que personne ne sache, je ne voulais pas avoir honte. J’étais obsédée par l’idée d’avoir l’air parfaite à l’extérieur", admet-elle, se sentant "responsable" de ce culte de l’image zéro défaut qui inonde les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Paris Hilton se décrit avant tout comme une "survivante" et s’est assigné la mission de donner la parole aux autres victimes de violences dans le milieu scolaire.

L’an dernier, alors qu’elle fêtait ses 40 ans, son témoignage devant le Sénat de l’Utah a permis de faire passer une loi régulant davantage les centres accueillant les adolescents en difficulté. Depuis, Paris Hilton multiplie les entretiens avec des sénateurs à Washington D.C. et un peu partout aux États-Unis pour faire de même dans tout le pays. "Ce ne sont pas des traitements, c’est de la torture", martèle-t-elle dans une tribune pour USA Today. Celle que les médias moquaient est désormais reçue pour de très sérieuses interviews.

Son passé de chanteuse a même refait surface, son tube "Stars are blind" illustrant l’une des meilleures séquences du film Promising Young Woman, récompensé de l’Oscar du meilleur scénario en 2021. Mais ne croyez pas que Paris Hilton s’est pour autant débarrassée de son alter ego strassé. Elle a produit une téléréalité sur ses fiançailles avec Carter Reum et a été l’héroïne de sa propre émission de cuisine pour Netflix, En cuisine avec Paris Hilton. Dans le documentaire This is Paris, elle assure qu’elle ne "divorcera jamais de sa marque" et qu’elle ne "vieillira pas". "Je serai comme ça pour toujours", sourit-elle. Plus blonde et délurée que jamais. Avec désormais le doux rêve de devenir mère. 

* "50' Inside", tous les samedis à 17h30 sur TF1.


Delphine DE FREITAS

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