Le chanteur de 23 ans devait démarrer sa tournée dans une ancienne église devenue salle de spectacle à Metz ce mercredi 5 avril.Invité de "C à vous" sur France 5, il explique avoir pris la décision de ne pas se produire pour protéger son public."Ça n’a jamais été mon intention de provoquer", martèle-t-il en dénonçant l’homophobie.
Il est venu chanter "Laissez-moi danser" de Dalida. Une réponse en musique à ceux qui l’ont empêché de le faire à Metz ce mercredi 5 avril. À l’heure où il aurait dû donner le coup d’envoi de sa tournée "Théorème", Bilal Hassani se trouvait à Paris sur le plateau de l’émission de France 5 "C à vous".
Cible de menaces, le chanteur de 23 ans a annulé son concert prévu dans une ancienne église désacralisée à quelques heures de l’évènement. "Ils n’avaient pas envie que je monte sur scène", dit-il de plusieurs groupes catholiques radicaux ou intégristes, ainsi que des membres de l’ultradroite qui avaient fait part de leur colère à l’idée de le voir chanter dans la basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains.
Je ne fais pas de performance pornographique (...). Mes spectacles ont toujours été pour tout le monde
Bilal Hassani
"J’avais vraiment l’intention d’aller au bout et de faire ce concert, il m’est déjà arrivé plusieurs fois de recevoir des menaces et je me suis toujours montré le plus courageux possible. Là, ça commençait à être inquiétant, surtout pour mon public", explique Bilal Hassani. Alors qu’un appel au rassemblement avait été lancé pour protester contre sa venue, le chanteur a craint que ses fans soient aussi pris pour cible. "C’est la chose qui me terrifie le plus. Ce sont des jeunes personnes qui viennent pour s’amuser et passer un bon moment", affirme-t-il.
"On avait ce concert complet... et ça a été gâché encore une fois ! Parfois on a l'impression de voir des belles choses arriver et d'un seul coup on recule et ça fait peur." Un concert annulé sous la pression d’extrémistes catholiques : @iambilalhassani dans #CàVous pic.twitter.com/m6PaWiz3SO — C à vous (@cavousf5) April 5, 2023
Pour la série de concerts faisant la promotion de son dernier album, Bilal Hassani et son tourneur Live Nation ont fait le choix de "lieux atypiques". C’est le cas de la basilique messine, devenu un lieu culturel "qui accueille des expositions et des concerts depuis bien longtemps". "Leur indignation ne repose sur rien : depuis cinq siècles, Saint-Pierre-Aux-Nonnains n'est plus une église. C'est une salle culturelle qui fait partie de la Cité Musicale Metz !", avait rétorqué auprès de l’AFP le maire de Metz François Grosdidier alors que le groupe identitaire Aurora Lorraine parlait de "profanation".
"Ça n’a jamais été mon intention de provoquer", martèle Bilal Hassani, contraint de rappeler qu’il ne "fait pas de performance pornographique" contrairement à ce que ses opposants affirment. "Je fais du chant, de la musique, je danse sur scène. Mes spectacles ont toujours été pour tout le monde. Tout le monde peut venir à un concert de Bilal Hassani et ça se passe toujours très bien", insiste-t-il. Victime d’homophobie et harcèlement en ligne depuis le début de sa carrière, l’ancien représentant de la France à l’Eurovision "comprend très bien la mission derrière tous ces messages qu’on a reçus et ces menaces". "C’est parce que c’est moi. C’est ça qui est désolant", souffle-t-il.
Je vois les couleurs être portées, je vois de la paix, de l’amour et d’un seul coup on recule comme ça. Ça fait peur un peu
Bilal Hassani
Très ému, Bilal Hassani confesse "commencer à être un petit peu fatigué". "Ça fait quatre ans que je suis exposé. Je reste un être humain. J’ai 23 ans, j’ai commencé quand j’en avais 19. Ça fait beaucoup à porter sur mes épaules. Quand à 5 ans j’ai commencé le conservatoire, je n’avais pas du tout dans la tête que ma carrière allait ressembler à ça", dit-il. "J’aime chanter, j’aime danser. Je sais que je fais du bien aux gens. Ça fait irruption par moments, c’est pour ça que je me dis que ça va se calmer. Et que quand ça va se calmer, je vais pouvoir retrouver mon public", ajoute-t-il.
"On avait ce concert complet qui allait se passer hyper bien et c’est gâché encore une fois, regrette-t-il. J’ai l’impression qu’on n’avance pas trop. Parfois, on a l’impression de voir des belles choses arriver. Je vois les couleurs être portées, je vois de la paix, de l’amour et d’un seul coup, on recule comme ça. Ça fait peur un peu".
Soutenu par la ministre de la Culture, Bilal Hassani se dit "fier de pouvoir rester debout, de continuer de chanter et de danser". "Je ne m’arrêterai pas en tout cas", promet-il, donnant rendez-vous à son public à Toulouse le 7 avril.
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