Des internautes accusent le pass d’avoir fait baisser la fréquentation des cinémas.En janvier, la fréquentation a baissé de 41% par rapport à la même période en 2019.Selon la fédération nationale, le pass n’est pas seul responsable de la désertion des salles obscures.
Alors que le pass est toujours en vigueur, et a même été durci en janvier pour être transformé en pass vaccinal, les établissements recevant du public accusent le coup. Pour certains internautes, à l’instar d'un certain Florian Philippot, le lien de cause à effet entre les deux est évident. Pour le fervent opposant à la politique sanitaire du gouvernement, "le pass a donc fait dégringoler la fréquentation des cinémas".
Ce dernier a publié un tweet ce lundi 7 février, l'associant à un article de BFM faisant état des derniers chiffres communiqués par la ministre de la Culture : 25% de fréquentation en moins en décembre 2021, par rapport à décembre 2019. Donc comparé à une période sans Covid.
41,6% de visiteurs en moins en janvier
Mais les chiffres de janvier sont disponibles et sont bien pires que ceux relayés par Roselyne Bachelot. Avec 10,71 millions d’entrées, les cinémas enregistrent 41,6% de visiteurs en moins pour ce premier mois de l’année par rapport à une période normale, en janvier 2019, d’après un communiqué du Centre national du cinéma (CNC). Contactée, la Fédération nationale des cinémas de France (FNCF) qualifie ce bilan de "catastrophique". Selon son délégué général Marc-Olivier Sebbag, le pass joue forcément dans cette baisse de la fréquentation. "Il y a toujours 5 millions de personnes qui n’en disposent pas", rappelle-t-il. "Il y a bien une partie, parmi ces 5 millions, qui ne va plus au cinéma."
Ensuite, les conditions d’obtention et de validité du pass apparaissent comme peu lisibles pour certains férus du 7e art, souligne le délégué général : "Le pass laisse à tout le monde une impression de complexité : est-ce que je vais l’avoir, pour combien de temps, dans combien de doses… Dans la communication officielle, il y a des tâtonnements qui rebutent un certain nombre de personnes. Cela apporte une complexité supplémentaire."
Mais le pass ne peut être tenu pour seul responsable de ces salles à moitié vide. À titre d’exemple, les cinémas ont également accusé des pertes importantes au cours de périodes sans pass vaccinal ou sanitaire. Juillet 2021 est un bon exemple : en ayant fini avec les jauges de capacité dans leurs salles, les cinémas ont pu profiter d’un accueil quasi normal des visiteurs. Le pass sanitaire, lui, a été appliqué seulement le 21 juillet, donc pour les dix derniers jours du mois. Une baisse de la fréquentation de l’ordre de 22,8% a toutefois été enregistrée dans les cinémas par rapport à juillet 2019, selon le CNC.
Pour Marc-Olivier Sebbag, la situation sanitaire de la France en ce début d’année ne peut être mise de côté si on cherche à expliquer pourquoi les salles ne se remplissent pas autant qu’avant : "La chute très importante de fréquentation est due à l’épidémie elle-même, avec quand même 300.000 à 400.000 personnes malades par jour". Et les mesures associées à l’épidémie y ont contribué, poursuit le délégué général de la FNCF, citant le télétravail qui a pour effet de limiter les interactions sociales et le protocole sanitaire qui a interdit la consommation de nourriture dans les salles.
En 2019, avant la pandémie, les cinémas avaient enregistré la deuxième meilleure fréquentation annuelle depuis 53 ans avec 213,3 millions d’entrées. En 2020, les salles, fermées pendant 162 jours, ont accueilli seulement 65,1 millions de visiteurs, soit 30% de moins que l’année précédente.
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