PROTOCOLE RENFORCÉ - L'interdiction de concerts debout et le retour d'une jauge à 2000 places pour les rassemblements en lieu clos, annoncés lundi, ne menaceront pas "l'immense majorité des théâtres et salles de spectacles", a assuré mercredi la ministre de la Culture.
En dépit des mesures de restrictions pour lutter contre le coronavirus qui visent entre autres ce secteur, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a assuré mercredi 29 décembre que la culture n'était pas "sacrifiée", et que le gouvernement continuerait d'aider les professionnels du milieu. "La culture n'est pas sacrifiée, la culture continue. Ce qui menace la culture, c'est la pandémie, pas les mesures gouvernementales", a déclaré la ministre sur RTL, où elle s'exprimait pour la première fois depuis l'annonce de nouvelles restrictions lundi soir.
"Un certain nombre d'annulations ont d'ores et déjà eu lieu car des équipes artistiques ont été touchées par le variant", a-t-elle insisté. Suite aux annonces de Jean Castex lundi soir, destinées à enrayer une flambée record de contaminations dans l'Hexagone, les concerts debout sont à nouveau interdits et une jauge à 2000 places est imposée pour les rassemblements en lieu clos, une jauge qui permet à "l'immense majorité des théâtres et salles de spectacles" de rester ouvertes et ainsi "continuer de la même façon en respectant le port du masque et le passe vaccinal", a-t-elle assuré.
"Nous sommes dans une démarche d'anticipation pour faire en sorte que l'épidémie Omicron ne nous submerge pas et protéger ainsi le monde de la culture", a poursuivi la ministre. "Nous prenons des mesures par anticipation pour éviter ce qui se passe dans certains pays, à savoir la fermeture des salles."
Le gouvernement travaille à "adapter nos aides à cette nouvelle phase"
Au sujet des annonces de certains artistes comme Julien Doré, Hoshi, Grand Corps Malade ou Eddy de Pretto de se lancer en politique en se prétendant candidats à la présidentielle pour tenir leurs concerts sous couvert de "meetings politiques", autorisés sans jauge, "c'est un mouvement d'humeur (...) je suis sûre qu'ils se comporteront en personnes responsables", a-t-elle jugé."Nous nous heurtons à la même chose que pour les lieux de cultes, c'est une mesure constitutionnelle, même s'il est sûr que sur le plan sanitaire, il vaudrait mieux que ces mesures touchent aussi les partis politiques", a-t-elle toutefois reconnu.
Quant aux reports par exemple du festival de BD d'Angoulême ou de certains concerts, "nous allons accompagner ces structures, comme nous l'avons fait jusque-là", a-t-elle assuré. "Plus de 14 milliards ont été alloués à la Culture pour la protéger", a martelé Roselyne Bachelot, évoquant notamment l'abaissement du critère d'accès au chômage partiel, abaissé de 80% à 65% de perte du chiffre d'affaires, ainsi que des "assurances annulations par l'intermédiaire du Centre national de musique".
Des dispositifs appelés à être maintenus : la ministre a expliqué continuer à travailler avec le ministère de l'Économie pour "adapter nos aides à cette nouvelle phase", qui reste "temporaire" et courra pour trois semaines, a-t-elle rappelé.
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Par ailleurs, elle a indiqué que les conclusions tirées d'un concert test réalisé le 29 mai dernier lors d'une représentation d'Indochine ne sont plus d'actualité à cause des caractéristiques du variant Omicron. "La configuration n'est plus du tout la même. Nous étions bien avant l'apparition de Delta et la mutation Omicron. Organiser un nouveau concert test est possible mais ça prend du temps", a-t-elle détaillé.