"Culture sacrifiée" : à Paris, le théâtre de l'Odéon occupé par des intermittents du spectacle

par Mélanie FAURE
Publié le 5 mars 2021 à 7h28
"Culture sacrifiée" : à Paris, le théâtre de l'Odéon occupé par des intermittents du spectacle

APPEL A LA RÉOUVERTURE DES LIEUX CULTURELS - Des milliers de professionnels du secteur de la culture se sont rénis devant le théâtre de l'Odéon, à Paris, afin de demander la réouvertures lieux culturels en France.

Le verre est plein. Les professionnels de la culture tapent du poing sur la table afin de demander la réouverture des lieux culturels dans un contexte de pandémie mondiale qui a entraîné la fermeture des cinémas, théâtres et autres établissements culturels. Des milliers de personnes se sont rassemblées à travers la France, dont la capitale.

À Paris, plusieurs personnes sont entrées à la fin de la manifestation dans le théâtre de l'Odéon afin d'occuper les lieux. Ils y étaient toujours vers 22 heures et comptent y rester toute la nuit, selon Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM-CGT, qui fait partie des quelque "80 personnes environ qui ont réussi à pénétrer à l'intérieur". "Nous ne sortirons pas avant qu'un conseil national des professionnels du spectacle soit convoqué avec Roselyne Bachelot et Jean Castex", a-t-elle ajouté. A l'intérieur, ils ont entonné une chanson intitulée "Nous voulons travailler" avec trompettes, guitares et batterie.

"Ça fait un an qu'on est bloqués chez nous", regrette Louis-Marie Hippolyte, 34 ans, régisseur lumière dans le théâtre, ayant participé au rassemblement à Grenoble. Depuis la crise sanitaire, il travaille "5 et 10 heures par mois" et vit de l'allocation pour les intermittents du spectacle. "Ça fait un an qu'on est au point mort", abonde Sabine Grislin, danseuse et trapéziste, devant la préfecture, à Strasbourg. "Les petites structures" ne sont pas assez soutenues, estime cette artiste qui dit avoir la chance de bénéficier "depuis un an de répétitions payées".

"Je ne peux plus payer mon loyer"

"On est en train de crever!", s'emporte Xavier, un quadragénaire dont les dettes s'accumulent, ayant manifesté place de la République à Paris, à l'appel de la CGT Spectacle. "Avant le coronavirus, je gagnais bien ma vie en enchaînant les contrats longs et courts dans l'événementiel, mais depuis l'annulation des festivals, je ne peux que remplir le frigo et je ne peux plus payer mon loyer tous les mois", se désespère-t-il, préférant ne pas donner son nom.

Le gouvernement, qui a fermé fin octobre les théâtres, musées et autres lieux culturels pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, n'a donné aucune date de réouverture, attendant le résultat de plusieurs "concerts-tests" ainsi qu'une expertise sur la situation des intermittents.

A Lyon, où ils étaient plusieurs centaines rassemblés devant la halle Tony Garnier, Antoine Galvani, du Snam-CGT, a estimé que "les promesses d'Emmanuel Macron ne sont pas tenues", alertant notamment sur l'"année blanche" (accordée aux intermittents), censée se terminer "fin août" tandis que les annulations de festivals d'été se succèdent.


Mélanie FAURE

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