Dans les coulisses de L'Ecran Pop, le cinéma-karaoké qui vous permet de chanter à tue-tête sur des films cultes

Publié le 24 octobre 2019 à 0h48

Source : JT 20h Semaine

ON ADORE - Lancé il y a deux ans, ce concept importé du Royaume-Uni constitue un spectacle à part entière qui permet au public de (re)vivre pleinement les scènes musicales les plus cultes du 7e art au Grand Rex à Paris mais aussi à Lyon. Natacha Campana, fondatrice de L'Ecran Pop, livre à LCI les secrets de fabrication de ces soirées pas comme les autres.

C'est l'histoire d'une passion qui est devenue, en l'espace de deux ans, un phénomène du divertissement. Quelque 20.000 spectateurs se sont déjà laissés tenter par l'expérience "L'Ecran Pop", séance de cinéma d'un nouveau genre mêlant films cultes, animations et surtout chansons. Vendredi 18 octobre, ils sont près de 2000 à s'être pressés dans la grande salle du prestigieux Grand Rex, à Paris, pour la grande première de la soirée consacrée à "Dirty Dancing".

Les aventures de Bébé et Johnny n'ont pas encore commencé que déjà l'ambiance est électrique. L'auditoire s'échauffe les cordes vocales sur les titres "She's Like The Wind" et "I've Had The Time Of My Life", dont les paroles s'affichent sur l'écran. Suivront 1h40 d'applaudissements, de cris de joie à chaque apparition de Patrick Swayze et d'interprétations plus ou moins justes des morceaux phares de la bande originale. Mais qu'importe, l'essentiel est de s'amuser. 

Lors de notre première en septembre 2017 avec le film 'Mamma Mia', les gens s'étaient déjà mis à chanter sur le trottoir alors qu'il ne s'était encore rien passé
Natacha Campana, fondatrice de l'Ecran Pop

Car sans public déchaîné, les soirées de L'Ecran Pop n'auraient assurément pas la même saveur. "Il joue un rôle capital. Il ne se passera pas grand-chose si tout le monde reste timide. Lors de notre première en septembre 2017 avec le film 'Mamma Mia', les gens s'étaient déjà mis à chanter sur le trottoir alors qu'il ne s'était encore rien passé. C'était merveilleux de voir ça. Je me suis dit : 'C'est fou, ils ont compris pourquoi ils étaient là. Ils sont prêts ", se souvient Natacha Campana, la fondatrice de ce drôle d'événement calqué sur le "sing-along" qu'on voit au Royaume-Uni. Si le nom de son concept lui est apparu "comme une évidence" ("écran pour cinéma évidemment, pop pour populaire et c'est un mot qui pétille"), le projet a mis un an à prendre forme. 

Natacha Campana, fondactrice du très festif cinéma-karaoké "L'Ecran Pop".
Natacha Campana, fondactrice du très festif cinéma-karaoké "L'Ecran Pop". - L'Ecran Pop

"J’ai eu l’idée pendant l’été 2016. Puis je me suis rendue compte qu'on ne pouvait pas louer un film comme ça, surtout pour une version karaoké car ces formats n’existent pas nécessairement. Je voulais débuter avec 'Grease', qui m’a amenée à la comédie musicale. Sauf qu'il n’était pas disponible. J’ai mis neuf mois à comprendre qu’il allait falloir recréer une copie karaoké et que pour ça, il fallait avoir des droits éditoriaux, qui peuvent être refusés", nous explique-t-elle. C'est ce qui s'est passé avec "Chantons sous la pluie". Le distributeur avait donné son accord avant que les ayant-droits de l'iconique musical

ne stoppent tout.

Une pochette pleine de surprises offerte à chaque séance

"Grease" a fini par rejoindre le catalogue de l'Ecran Pop, tout comme "Les Demoiselles de Rochefort", le très récent "Bohemian Rhapsody" et donc "Dirty Dancing". "Le principe de base, c'est d'avoir un film musical avec des musiques suffisamment connues pour être chantées", poursuit Natacha Campana qui souhaite ainsi "remettre sur grand écran des films de patrimoine qu'on ne voit plus au cinéma ou extrêmement rarement". "Ça peut permettre aussi aux gens d’amener leurs enfants et leurs petits-enfants, et de leur faire découvrir un film qu'ils ne connaissaient peut-être pas dans des conditions particulières et de transmettre. C’est assez bluffant, il y a tous les âges", s'enthousiasme-t-elle. En témoigne ce dessin réalisé par Diana, 9 ans, qui a vu "Dirty Dancing" pour la première fois vendredi dernier en compagnie de sa mère. Et qui redemandait à  y retourner pour un autre long-métrage dès le lendemain.

Dessin réalisé par Diana, 9 ans, qui a découvert "Dirty Dancing" lors de la première séance du film culte organisée par L'Ecran Pop le 18 octobre 2019.
Dessin réalisé par Diana, 9 ans, qui a découvert "Dirty Dancing" lors de la première séance du film culte organisée par L'Ecran Pop le 18 octobre 2019.

Car la copie karaoké du film n'est qu'un "prétexte". "C’est nécessaire pour pouvoir chanter tout au long du film, sinon il faut vraiment le connaître par cœur. Mais en réalité, le concept ne tient pas à ça. Le film, c’est ce qui rassemble. On est fan d’une œuvre et on se retrouve autour d'elle et de chansons qu’on aime. Mais ensuite, c’est ce qui est proposé autour qui va faire que ça devient une expérience justement", détaille Natacha Campana. Les spectateurs de l'Ecran Pop se voient proposer, en amont de la projection, des animations organisées pour "plonger dans l'univers du film en question". Ils peuvent participer à des jeux, à un concours de costumes, à un open mic pour "Bohemian Rhapsody", se faire photographier et surtout utiliser à bon escient le contenu de la petite pochette surprise qu'ils trouvent sur chaque fauteuil. Là encore, son contenu s'adapte au long-métrage proposé et "doit rythmer la séance, pour qu'il puisse se passer des choses en dehors des moments chantés". Pour "Dirty Dancing", un sifflet en forme de tétine, des ballons portant des répliques cultes et une sucette à la pastèque (les fans du film sauront pourquoi !) ont été distribués.

Bientôt un film Disney et "Moulin Rouge" au programme ?

"L’objectif c’est que ce soit un spectacle, pas juste plein d’animations décousues", insiste Natacha Campana. Aux manettes de la soirée ? Un animateur différent pour chaque film, qui suit un scénario pré-établi pour guider les spectateurs. La recette fonctionne et 47 séances, à Paris et à Lyon, ont déjà été organisées. "Je pense que ce qui plaît, c’est ce côté très fédérateur et très bon esprit. C'est une grosse dose de bonne humeur et ça fait du bien. Je crois qu’on a besoin de se retrouver dans ce genre d’ambiance, on a besoin de se lâcher. C’est comme si on était avec ses copines, sauf qu’au lieu d’en avoir quatre avec nous, c’est comme si on en avait 2000 ou 500 suivant la capacité de la salle. Donc forcément, ça devient plus mémorable", note-t-elle. 

L'ambition est à terme, pour elle et son équipe de quatre personnes, de pouvoir s'implanter dans plusieurs autres villes de l'Hexagone.  La fondatrice de l'Ecran Pop a déjà en tête "quelques idées mais pas de vraie piste" pour le prochain film qu'elle proposera. Elle espère pouvoir intégrer un film Disney à son programme, et pourquoi pas "Moulin Rouge", le musical culte de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman. Alors restez branchés !

Les prochaines séances de L’Ecran Pop Dirty Dancing 

Jeudi 21 novembre au Pathé Bellecour de Lyon (19,50 euros), vendredi 24 janvier et vendredi 13 au Grand Rex à Paris (22 euros).

Plus d'informations sur le site de L'Ecran Pop


Delphine DE FREITAS

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