"Dark Touch" : pur film de genre ou vrai raté ?

POUR - Une réussite sur tous les fronts (Maryline Letertre)
Ras le bol du found footage et des nanars horrifiques avec minettes siliconées ? Dark Touch est fait pour vous ! Enfin un film de genre qui ne prend pas le spectateur pour un flippé décérébré. Marina De Van, réalisatrice de Dans ma peau et Ne te retourne pas, soigne autant ses effets d’angoisse que son scénario. La banalité de son histoire (une gamine de 11 ans devient une meurtrière maléfique) n’est qu’apparente. Derrière les actes sanguinaires de son "héroïne" se dessine en effet le portrait d’une enfance maltraitée dont la réalisatrice ne juge ni ne légitime jamais la vengeance. Un regard d’auteur qui élève Dark Touch au sommet de l’horreur et qui, surtout, n’entrave jamais son efficacité : les pures scènes de genre sont aussi gores que glaçantes. Une réussite sur tous les fronts !

CONTRE - Halte au symbolisme de bas étage (Mehdi Omaïs)
Pour sa première et courageuse incursion dans le cinéma de genre, la réalisatrice Marina de Van se fait hélas asphyxier par ses trop nombreuses références. Pur film de commande, son Dark Touch raconte l’histoire de Neve, une fillette recueillie par des proches après que sa famille a été décimée par une pléthore d'objets hystériques. En réalité, la gamine a été terriblement maltraitée par ses proches, d'où l'émergence de sa subite et mortelle crise de télékinésie. Ne réussissant jamais à conjuguer avec harmonie la psychologie de son héroïne et son décorum de genre plutôt soigné, la cinéaste pioche dans un symbolisme de bas étage pour nous faire sentir les tourments que drainent son scénario malingre. Résultat ? Pas une émotion ne pointe le bout du nez. Carrie ou Dorothy sont malheureusement déjà passés par-là.