Deauville 2015 - Mais qui est Lawrence Bender, le producteur fétiche de Quentin Tarantino ?

Publié le 13 septembre 2015 à 20h06
Deauville 2015 - Mais qui est Lawrence Bender, le producteur fétiche de Quentin Tarantino ?

HOMMAGE - A 57 ans, Lawrence Bender peut avoir le sourire. Depuis le début de sa carrière, il a produit des oeuvres telles que "Will Hunting", "Une vérité qui dérange"… et la quasi totalité des réalisations de Quentin Tarantino ("Pulp Fiction", "Kill Bill 1 et 2", "Reservoir Dogs"…). Metronews l’a rencontré au Festival du Cinéma Américain de Deauville, où l'ensemble de sa carrière a été salué.

Les débuts tumultueux
"Après avoir obtenu mon diplôme de génie civil, branche qui ne m’enthousiasmait guère, j’ai vite cherché une autre voie. (…) Un jour, je suis sorti avec une danseuse de ballet. Elle m’a proposé de prendre des cours. Je me souviens encore d’une affiche d’Arthur L. Hall, ce chorégraphe bondissant dans les airs. D’emblée, ça m’a plu. Je me suis lancé avec une folle passion dans la danse… La plus belle partie de ma vie… Hélas, je me suis blessé. C’est à ce moment que j’ai voulu devenir acteur. J’ai pris des cours aux côtés de Mickey Rourke, Jessica Lange, Christopher Reeve… Et au bout du compte, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. J’étais fauché quand j’ai commencé à travailler sur des plateaux de cinéma. Le métier de producteur m’a choisi. C’est stimulant d’avoir un pied dans la pratique et l’autre dans la création."

Le virage Quentin Tarantino
"Tout a commencé grâce à Scott Spiegel, le scénariste d’Evil Dead 2 que j’adore. Nous avons collaboré sur le film Intruder en 1989. C’est à ce moment qu’il m’a parlé d’un ami à lui, dont la besace était pleine de scénarii : Quentin Tarantino. Nous nous sommes rencontrés : j’étais sur la paille, lui aussi ; j’essayais de produire un film, il voulait en réaliser un. La synergie a opéré et je l’ai accompagné sur Reservoir Dogs. Je revois encore Harvey Keitel, notre grand frère, venir m’expliquer que Tarantino était en stress car il voulait un rab de temps pour boucler une scène importante (rires). Ce premier film a été très vite culte. Bruce Willis en connaissait les dialogues par coeur et, comme beaucoup de stars, il voulait rejoindre coûte que coûte le casting de Pulp Fiction. (…) Je n’ai pas produit les deux derniers films de Quentin, car il a visiblement envie de travailler avec d’autres personnes. Mais c’est un ami loyal. J’ai d’ailleurs assisté en 2013 à l’hommage que lui a rendu le Festival Lumière à Lyon."

Le combat citoyen
"En 2006, j’ai produit Une vérité qui dérange, manifeste pour l’écologie avec Al Gore. Une vraie fierté ! Le succès a été si retentissant que beaucoup de gens m’ont approché par la suite pour évoquer des sujets brûlants. Sans pour autant être un spécialiste du documentaire, je suis un activiste. Raison pour laquelle j’ai été sensible au combat du groupe Global Zero contre les armes nucléaires. En 2010, j’ai donc produit Countdown to Zero. J’ai utilisé cette oeuvre de Lucy Walker comme un outil de lobbying, qui a d’ailleurs été diffusé à Washington DC (…) Vous savez, on peut tous disparaître du jour au lendemain. Par le passé, il y a eu de grandes extinctions. Et aujourd’hui, nous sommes face à deux dangers : le réchauffement climatique qui peut entraîner des catastrophes retentissantes et la prolifération des armes nucléaires, dont la dangerosité est énorme. C’est impensable de vivre dans un tel monde."

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La rédaction de TF1info

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