"Eaux profondes" : Ben Affleck et Ana de Armas boivent la tasse dans un mauvais thriller érotique

Publié le 14 mars 2022 à 16h55, mis à jour le 14 mars 2022 à 18h48

Source : Sujet TF1 Info

Privé de sortie au cinéma, le film d’Adrian Lyne sent bon le renfermé du placard dans lequel il était caché depuis des mois.
Un film qui se rêve en nouveau "Gone Girl" mais est aussi prenant que les téléfilms diffusés en début d’après-midi.
À regarder avec un gilet de sauvetage uniquement dès le 18 mars sur Prime Video.

Des mois que la presse américaine nous bassine avec ce film qui a vu naître la courte idylle entre Ben Affleck et Ana de Armas. Beaucoup de bruit pour rien finalement tant l’ennui est à l’image de son titre. Profond. Adaptation du roman de Patricia Highsmith, Eaux profondes suit un couple de la Nouvelle-Orléans à la relation plus que compliquée. Monsieur permet à Madame de multiplier les aventures extra-conjugales pour qu'elle ne divorce pas. Quand l’un des amants de Melinda disparaît sans laisser de traces, Vic s’amuse à dire que c’est de sa faute. Et devient le suspect numéro de leur entourage. Le début d'une longue pseudo-enquête de moins de 2h qui visera à savoir s'il est vraiment coupable ou pas.

Faussement sulfureux

Une banlieue tranquille, une disparition sans corps et Ben Affleck ? Eaux profondes sent bon les influences de Gone Girl, jusque dans certains plans étrangement familiers. Sauf que le film d’Adrian Lyne n’est jamais à la hauteur d’un modèle qui savait tenir en haleine le spectateur jusqu’au bout. Pire, il semble renier tout ce qui permet à un thriller de tenir debout. Ici point de twist ou de sursaut. L’ensemble est aussi mou que les escargots que collectionne sans vraie d'explication le héros. L’exposition est d’une longueur abyssale, les dialogues d’une platitude absolue. L’érotisme, comme les amants de Melinda, est porté disparu alors que le cinéaste nous avait habitués à autre chose avec Liaison fatale et Proposition indécente.

La faute sans doute à une étrange alchimie entre deux stars qui ne jouent pas dans le même registre. Si Ana de Armas - désarmante dans Mourir peut attendre - tente tout sans convaincre dans le rôle de la femme fatale, Ben Affleck semble lui en pilote automatique.

Jacob Elordi (Euphoria) et Finn Wittrock (American Horror Story) méritaient mieux que des apparitions sous-exploitées aux dialogues mono-syllabiques. Pour sa première réalisation en 20 ans, Adrian Lyne signe un film faussement sulfureux qui peine à garder la tête hors de l’eau. Mais aura au moins évité le naufrage en salles.

>> Eaux profondes - sur Prime Video dès le 18 mars


Delphine DE FREITAS

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