Dwayne Johnson : "La lettre d’amour à Hong Kong qu’est Skyscraper va probablement ouvrir les esprits à Hollywood"

Delphine DE FREITAS, à Hong Kong
Publié le 11 juillet 2018 à 8h00, mis à jour le 19 juillet 2018 à 13h04

Source : Sujet JT LCI

INTERVIEW - Bien accroché à sa place d'acteur le plus bankable du moment, "The Rock" revient toujours aussi solide dans un blockbuster qui sent bon les vacances. Depuis Hong Kong, où se déroule "Skyscraper", l'acteur raconte à LCI comment cet hommage aux films d'action qu'il a aimés pourrait bien représenter un tournant dans l'industrie du cinéma outre-Atlantique.

"Ne regarde pas en bas", se répète-t-il dans le film. Un conseil qu'on aurait presque eu envie de s'appliquer au moment de rencontrer Dwayne Johnson pour la deuxième fois en quelques jours. Rendez-vous est donné au Sky100, l'observatoire situé au 100e étage de l'ICC, la plus haute tour de Hong Kong. C'est à deux pas que se dresse le Pearl, l'immense immeuble fictif de 220 niveaux qui prend feu dans "Skyscraper", en salles ce mercredi 11 juillet. 

"The Rock" y campe Will Sawyer, un ancien agent du FBI amputé d'une jambe qui fera tout pour sauver sa famille prisonnière des flammes. Y compris à escalader la façade façon Alain Robert avec pour simples outils du scotch aux pieds et aux mains. Prêt à tout, on vous dit. Alors oui, plus c'est gros, plus ça passe pour notre héros qui offre finalement tout ce qu'on attend d'un blockbuster d'été.  Un divertissement pur qui pourrait bien bousculer les règles établies par Hollywood.

Dans "Skyscraper", vous incarnez Will Sawyer, un homme qui va tout faire pour sauver sa famille d'une tour en feu à Hong Kong. Vous êtes également producteur du film. Est-ce un moyen pour vous de mettre les mains dans le cambouis ?

Oui, absolument. Mais de la meilleure manière. Je ne suis pas un micro-manager, je ne suis pas ce genre de producteur. Je crois au fait de créer les choses en partant de rien, d’être impliqué très tôt dans le processus. J’aime beaucoup l’aspect production. Mais la clé est de s’entourer d’autres très bons producteurs très créatifs et travaillant en équipe. Quand je peux venir y apporter quoi que ce soit en plus, je le fais. C’est la partie amusante.

Le réalisateur Rawson Marshall Thurber a également signé le scénario. Qui de lui ou du producteur Dwayne Johnson est arrivé en premier sur le projet ?

Rawson est venu vers moi avec son idée. Il me l’a piochée, je lui ai dis "j’en suis". C’est pour cette raison que, lui et moi, nous formons une bonne équipe. Il y a eu "Agents presque secrets" avec Kevin Hart (2016), "Skyscraper" et nous allons maintenant faire un troisième film qui s’appelle "Red Notice", avec Gal Gadot. C’est comme ça que ça marche : Rawson a une idée, je lui dis que je l’aime et que je pense que les studios vont l’aimer. Puis nous allons voir le studio, ils nous écoutent, adorent ce qu’on a à dire. Ils me regardent, je leur dis que je jouerai dedans. Et c’est parti !

Il aurait pu choisir Kevin Hart pour le rôle principal de "Skyscraper"…

Il aurait pu oui. Mais le projet n’aurait mené nulle part. A la poubelle, c’est là qu’il aurait atterri (il rit).

Vous pouvez faire un gros blockbuster de l'été qui n'a pas nécessairement besoin d'être un film de super-héros
Dwayne Johnson

"Skyscraper" pourrait-il être un tournant dans les relations entre Hollywood et le cinéma asiatique. C’est la première fois qu’autant d’acteurs asiatiques sont au générique d’un blockbuster hollywoodien et qu’une partie des dialogues sont en chinois. Pensez-vous que ce film va changer les choses ?

Oui. Avec "Skyscraper", notre but n’était pas de changer l’état des relations entre les films américains et les films chinois. Le but était juste de faire un bon film et rendre hommage à la culture asiatique. Dans cette optique, nous nous sommes entourés d’acteurs phénoménaux : Hannah Quinlavin, Byron Mann, Chin Han. La lettre d’amour que Rawson a écrite à Hong Kong va probablement ouvrir plus d’esprits, en particulier dans le domaine créatif à Hollywood. Vous pouvez faire un film à grande échelle, un gros blockbuster de l’été qui n’a pas nécessairement besoin d’être un film de super-héros inspiré des comics books. Ça peut être un film qui se passe à Hong Kong, une culture qu’on devrait tous connaître et apprendre à connaître.

Chin Han nous disait d’ailleurs que c’est la première fois à Hollywood que "les personnages asiatiques sont présentés de la manière dont on a l’habitude de les voir dans le cinéma asiatique".

Ce n’est pas génial ? J’ai aussi entendu que c’est la première fois qu’un film hollywoodien contient autant de répliques en cantonais. Il y a beaucoup de cantonais dans notre film et c’est super.

Ce film est arrivé dans ma vie au bon moment
Dwayne Johnson

Nous allons peut-être un peu loin mais "Skyscraper" semble être la métaphore parfaite pour votre carrière à Hollywood. Vous vous battez pour garder votre place au sommet, au-dessus de la ligne de feu, mais n’oubliez jamais qu’au final, ce qui compte, ce sont vos proches.

C’est très beau. Je n’avais jamais regardé le film comme ça. Ce que je sais, c’est que j’ai senti quelque chose de différent, de spécial avec "Skyscraper".  Je crois que tout vient à point nommé dans nos vies. Et je sens que ce film est arrivé dans ma vie au bon moment. Ce genre de rôle, protéger ma famille, mes bébés, est arrivé au moment parfait parce que juste avant de commencer le tournage, j’ai appris que j’allais avoir une nouvelle petite fille (Tiana, née en avril dernier). Merci, maintenant je vais penser au film de cette manière.

"Skyscraper" de Rawson Marshall Thurber, avec Dwayne Johnson, Neve Campbell, Chin Han, Noah Cottrell et McKenna Roberts

En salles le 11 juillet


Delphine DE FREITAS, à Hong Kong

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