INTERVIEW – Deux ans après son coming out médiatisé, la talentueuse Ellen Page incarne dans "Free Love", en salles ce mercredi, une jeune lesbienne qui tombe amoureuse d’une femme flic en phase terminale d’un cancer. Nous avons recueilli les confidences de l’actrice canadienne, plus libérée, lumineuse et sereine que jamais.
En plus de tenir le premier rôle de Free Love, vous en êtes également une des productrices. Pourquoi ce projet comptait-il tant pour vous ?
Avec Free Love, il y avait quelque chose d’organique. J’ai été approchée à ce sujet en 2008. On m’a d’abord envoyé le documentaire de Cynthia Wade, centré sur le combat de Laurel Hester et Stacie Andree pour les droits LGBT (la première, une inspectrice de police atteint d’un cancer, a saisi la justice et défié sa hiérarchie pour verser sa pension à la seconde au début des années 2000, ndlr). J’ai été bouleversée par cette histoire, dont j’ignorais l’existence. Les faits se sont passés alors que j’étais encore au lycée. Je n’ai pas hésité à endosser le rôle de Stacie.
Qu’est-ce qui vous a touché dans le combat de ces deux femmes ?
Elles étaient très amoureuses et espéraient passer le restant de leurs jours ensemble. C’est dévastateur de voir qu’elles n’ont pas eu cette chance à cause de la maladie. La façon dont elles ont été traitées m’a par ailleurs attristée et mise en colère. Leur bataille pour l’égalité est une inspiration. Ce projet est devenu nécessaire pour moi, surtout quand on voit comment les LGBT restent souvent mal considérés ici ou ailleurs.
La légalisation du mariage homosexuel est une étape majeure, bien sûr, mais il reste tant de choses à faire
Ellen Page
Etait-ce plus facile d’assumer ce rôle après avoir fait votre coming out ?
(Réflexion) Je ne peux même pas imaginer à quoi aurait ressemblé le film si je l'avais joué avant d’être sortie du placard.
L’année dernière, les Etats-Unis ont légalisé le mariage homosexuel. Avez-vous néanmoins le sentiment que la route est encore longue ?
Il y a toujours des ennemis qui cherchent des moyens, souvent religieux, de justifier la discrimination. C’est malheureux. Dans 31 états des Etats-Unis, vous pouvez être viré ou jugé inapte à acheter une maison si vous êtes gay. Les transsexuelles de couleur ont une moyenne de vie de 35 ans… (Réflexion) La légalisation du mariage homosexuel est une étape majeure, bien sûr, mais il reste tant de choses à faire.
Quels sont les ennemis dont vous parlez ?
Tous les républicains par exemple, qui ne sont pas en notre faveur. Ça me met en colère. Cette haine atteint la vie des gens, notamment les plus jeunes. Elle provoque de l’anxiété et de la détresse… Elle peut tuer. Je me bats pour comprendre pourquoi les gens de même sexe qui se marient ou qui s’aiment posent problème à d’autres… Je passe mon temps à me demander : pourquoi ? Pourquoi ça vous dérange à ce point ? Pourquoi bordel ? J’espère que ça changera.
Avez-vous conscience que la révélation de votre homosexualité a pu aider beaucoup de jeunes à travers le monde ?
Vous savez… Avant de révéler mon homosexualité, j’étais consciente de ne pas être un membre visible de la communauté LGBT. Je m’en sentais coupable. J’ai fait mon coming out car j’étais malheureuse. J’avais envie de vivre ma vie. Je suis une personne privilégiée et une personne gay privilégiée. Si je peux apporter du réconfort à des gens, c’est génial. Mais je ne me compare pas aux courageux activistes qui ont changé les choses. J’espère juste faire du mieux que je peux pour porter cette responsabilité au plus près de mon cœur.
Est-ce que quelque chose a changé pour vous à Hollywood ?
Ne pas faire mon coming out a fait plus de tort à ma carrière que jamais car je n’étais pas bien dans ma peau. Je ne me sentais pas passionnée. Là, je suis motivée. Si j’ai moins de rôles, ce n’est pas si grave. L’essentiel, c’est que je sois heureuse.
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