Eric Cantona : "Je peux aussi embrasser des hommes dans une orgie"

Publié le 22 septembre 2015 à 15h53
Eric Cantona : "Je peux aussi embrasser des hommes dans une orgie"

INTERVIEW – Reconverti avec succès dans le cinéma, l’ex-star du ballon rond affronte Sergi Lopez pour les beaux yeux de Céline Sallette dans "Les Rois du monde". Rencontre avec un acteur aux choix audacieux et affirmés.

Après Les mouvements du bassin de HPG et Les rencontres d’après minuit de Yann Gonzalez, vous voilà dans un western social et amoureux. Comment s’opèrent vos choix  ?
Laurent Laffargue, le réalisateur des Rois du Monde, vient du théâtre et avait des idées de mise en scène très fortes mais c’est d’abord l’histoire qui m’intéresse. J’aime les rapports humains forts et les films qui ont une dimension universelle. Ici, ce qu’il se passe dans ce village pourrait se passer n’importe où. La jalousie, l’amitié, la rivalité amoureuse parlent à chacun d’entre nous.

On vous caricature souvent comme un homme au tempérament bouillonnant. Or, ici, vous êtes très doux en comparaison de Sergi Lopez...
Comme vous le dites, c’est une caricature et je suis ravi que les réalisateurs la dépassent. Aujourd’hui, j’ai la chance qu’on me propose d’intégrer des univers différents : je peux jouer dans un western urbain comme Les Rois du Monde ou embrasser des hommes dans une orgie dans un film de Yann Gonzalez.

"Le box-office,  je m’en fous"

Vous propose-t-on beaucoup de films commerciaux ?
Il y a eu Les Seigneurs. On m’avait proposé beaucoup d’argent mais j’ai préféré tourner avec HPG.  Je ne suis pas contre l'idée de faire une comédie ou un film commercial, mais encore faut-il que ce soit bon. Quand je choisis un film, je ne me demande pas si le public viendra ou non : le box-office, je m’en fous. Je fais juste confiance à mon instinct et à mes goûts.

J’imagine que les rôles de footballeur affluent ?
J’ai déjà fait mon film de foot avec Looking for Eric de Ken Loach. Ce n’est pas la peine d’y revenir : je ne trouverai pas mieux dans le genre. Je ne vois pas l’intérêt d’en faire un autre.

Depuis début septembre, vous êtes aussi sur scène avec Victor au théâtre Hébertot.  
C’est l’histoire de deux hommes dont l’amitié vacille quand la femme de l’un devient la maîtresse de l’autre. C’est ma troisième pièce : j’aime le contact immédiat avec le public et la remise en question quotidienne que l’exercice impose.

Vous y êtes mis en scène par votre femme Rachida Brakni ?
Entre nous, il y a un acquis qui permet de gagner du temps et de la confiance. Mais qu’elle soit ma femme ne change rien : c’est elle le boss, comme n’importe quel metteur en scène. 

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La rédaction de TF1info

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