Euro 2016 : trois livres pour occuper les jours sans matchs… ou les mi-temps

► Le foot du côté des hooligans :
England Away de John King ( Au Diable Vauvert, 400 p., 20 euros)
Publié en 1999 en Angleterre, England Away concluait une trilogie initiée avec l'excellent Football factory. Son auteur, John King, est le grand romancier des classes populaires britanniques, un Irvine Welsh au style percutant, peuplé de mauvais garçons en rage contre tous les systèmes. Dans cette réédition, on suit le road trip d'une bande de hooligans dans les années 90 : ils se dirigent vers Berlin, en passant par la Hollande, pour assister à un match historique Angleterre-Allemagne. Pas mal de bières et de coups de poing seront échangés avant le coup d'envoi.

► Le foot du côté des sélectionneurs :
Au cœur des Bleus, de Vincent Duluc ( Stock , 246 p., 18, 50 euros)
Le boss du foot à L'Equipe, c'est lui. Vincent Duluc a côtoyé tous les sélectionneurs de l'équipe de France encore vivants, de Just Fontaine (millésime 1967) à Didier Deschamps, en poste depuis 2012. "Survivants", devrait-on dire, tant un mandat de sélectionneur marque une vie à tout jamais, professionnelle comme privée ; un peu comme un Premier ministre, comme le remarque l'auteur. Celui-ci raconte des histoires qui finissent mal en général, avec une empathie qui nous a presque rendu Domenech sympathique… Seul Aimé Jacquet ne s'exprime pas dans ces pages, fâché à mort avec L'Equipe depuis juillet 98, mais les autres y livrent des confidences inédites sur ce poste ingrat qui tanne le cuir comme nul autre.

► Le foot du côté des dieux du stade :
Football de légendes, hors-série Desports  (96 p., 18 euros)
On ne présente plus la revue Desports, "mook" (croisement entre magazine et "book") de référence sur la culture sport. Dans son nouveau hors-série, trente écrivains (Philippe Delerm, Roberto Saviano, Jonathan Coe, Bernard Pivot…) commentent trente photos de trente joueurs emblématiques. Une plongée incarnée dans un football vintage, où les coupes mulet ne choquaient personne et où les fortes têtes existaient très bien sans les réseaux sociaux. Le tout habillé avec les qualités de Desports : un graphisme de haut vol sous une belle couverture cartonnée. L'ensemble est aussi exposé à Paris, sur les grilles de l'Hôtel de Ville.

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