"Fast and Furious 8", la critique : Charlize Theron au volant, est-ce que ça tient la route ?

Publié le 12 avril 2017 à 10h48, mis à jour le 12 avril 2017 à 18h12

Source : Automoto

ON AIME - Deux ans après un 7e volet record, marqué par la mort du comédien Paul Walker, la saga "Fast and Furious" reprend sa course folle avec la superstar sud-africaine Charlize Theron dans le rôle d’une vilaine… vraiment très vilaine. Prévisible, mais furieusement efficace.

Big business oblige, la disparition soudaine de Paul Walker, le 30 novembre 2013, ne freinera pas la franchise Fast and Furious. Après avoir recréé sa vedette grâce à la magie des effets spéciaux numérique pour le 7e épisode, record au box-office avec 1.5 milliards de dollars de recettes, Universal lance ni plus ni moins une nouvelle trilogie. Avant même le tournage du 8e volet, aujourd’hui sur nos écrans, les dates de sortie des 9e et 10e épisodes étaient en effet programmées par le studio, qui a employé les gros moyens pour faire oublier le partenaire préféré de Vin Diesel : la superstar oscarisée Charlize Theron. 

Irrésistible dans le récent Mad Max : Fury Road, où elle volait la vedette à Tom Hardy, l’actrice sud-africaine semble avoir pris goût aux films de garçons. Ici elle incarne Cipher, une vilaine terroriste de l’ère numérique qui vient déloger Dom Toretto de sa retraite cubaine. Alors que l’ex-bad boy du volant coule des jours (presque) paisibles avec la brune Letty (Michelle Rodriguez), voilà que cette Amazone blonde retourne le cerveau de notre héros avec une story Snapchat. Et fait de lui son joujou dans une chasse à l’arme de destruction massive qui va l’opposer à son ex-équipe, emmenée par le chasseur de primes Luke Hobbs (Dwayne Johnson).

Depuis le premier film, en 2004, vrai-faux remake de Point Break avec des gros bolides à la place des planches de surf, la série des Fast and Furious a cherché la bonne formule, quelque part entre Bad Boys pour les punchlines viriles, Mission : Impossible pour les cascades toujours plus improbables et les films de gangsters sous amphétamines de Jason Statham, qu’elle a fini par embaucher pour le 7e volet. Et qui fait son retour ici dans le rôle du tueur à gages Deckard Shaw, désormais acoquiné à Hobbs et ses camarades.

The Fate of the Furious, titre anglais du film, propose la somme des opus précédents, dans une course à la surenchère qui flirte souvent avec le Grand-Guignol – Toretto marchant sur un tas de ferrailles en plein Manhattan, tronçonneuse à la main –, sans jamais totalement basculer dans le ridicule. Parce qu’en dépit des malheurs, à l’écran et dans la vraie vie de ses protagonistes, tout ce petit monde semble prendre un réel plaisir à ce jeu de massacre. Et trouve miraculeusement sa place dans un casting pléthorique où la grande Helen "The Queen" Mirren fait même une apparition savoureuse.

Mais c’est bel et bien Charlize Theron l’atout fatal de ce blockbuster rutilant. T-shirt Metallica, regard d’acier et voix de velours, sa Cipher est le genre de méchant(e) de cinéma psychotique que ne renierait pas la saga James Bond, torturant le pauvre Dom Toretto comme jamais auparavant. La serial killer de Monster n’a pas transformé le musclé Vin Diesel en acteur Shakespearien, rassurez-vous. Mais l’espace de quelques minutes électriques, nichées au deux tiers du film, leur affrontement psychologique impitoyable nous a franchement fichu la chair de poule. C’est déjà pas mal. 


Jérôme VERMELIN

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