Fauve ("Vieux frères 2") : et la lumière fut

Publié le 16 février 2015 à 18h55
Fauve ("Vieux frères 2") : et la lumière fut

UPPERCUT - L'aventure Fauve se poursuit avec la sortie du deuxième volet de "Vieux frères", après le carton du premier. Un disque toujours imaginé et réalisé de façon autonome, qui s'éloigne doucement mais sûrement du blizzard de leurs débuts.

Fauve rugit encore. On avait quitté le collectif sans visage sur une série de concerts mémorables, quelques mois après la sortie de son premier album , écoulé à 130 000 exemplaires. Les garçons dévoilent maintenant l'acte II de Vieux frères, censé illustrer la sortie de tunnel, le retour à l'apaisement. "On pensait que le disque serait plus lumineux, mais la vie est faite de hauts et de bas, nous confie le groupe, que l'on retrouve dans une brasserie parisienne après une interview pour Radio Canada. Ça n'aurait pas été honnête de faire un truc trop parfait, l'exact opposé du premier album. On a été rattrapés par la réalité."

Rencontrer Fauve revient parfois à ouvrir un paquet surprise. Les musiciens dégagent une sensation de familiarité et de générosité comme on en croise rarement chez les autres artistes, si bien qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre. "C'est un joyeux bordel qu'on espère contrôler le plus longtemps possible", lâche un des membres du CORP, cette société créée par le collectif pour gérer tous les à-côtés. "On ne vit pas d'amour et d'eau fraiche, ce serait grotesque, mais si l'argent avait été une priorité, on aurait fait autre chose, poursuit un autre membre. En faisant le choix de l'indépendance, on savait qu'on serait décisionnaire de tout. Si ça se casse la gueule, on sait à qui s'en prendre."

"On a pris un peu de cuir"

Au fil des années, le projet Fauve a pris de l'épaisseur. "On est peut-être à l'abri pour l'instant, mais il faut rester vigilant. On n'a pas encore tout dit, parce qu'on a encore tout vu. Il en reste dans l'éponge, dans les casiers, sur notre route", scande le chanteur sur le frénétique "Parafine". Encore balbutiants et hésitants à leurs débuts, les musiciens ont composé des nouvelles chansons avec plus d'ampleur, comme "Tallulah" ou "Les hautes lumières" , plus adultes. "C'est un cheminement indispensable, parce qu'on est partis de rien. On avait des bases assez solides pour élargir en termes de couleurs et de sonorités. On n'est pas revanchards, mais on a pris un peu de cuir."

Adulé par des artistes comme Cali ou Zazie dans "The Voice", le groupe fait fi des nombreux tacles à leur égard et affirme son flow urgent, plus que jamais raccord avec la violence de notre époque. "Quand on reçoit des commentaires sur l'intégrité du projet, c'est un peu dur. On nous prend pour des imposteurs, c'est révélateur d'un sale esprit. Il faut un contre pouvoir, mais ça doit être fait avec modération. Après, c'est vachement gommé par les concerts, c'est tellement dingue et vrai que ça efface tout." Rendez-vous à partir du mois de mars pour la nouvelle tournée de Fauve, qui s'annonce aussi frondeuse que poétique.

Du 10 au 21 mars à la Cigale, au Nouveau Casino, à l'Olympia, la Maroquinerie, etc... Le 26 mai au Zénith de Paris.


La rédaction de TF1info

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