Cannes 2022 : Diam’s explique que "sans le Coran", elle se serait "foutue en l’air"

Publié le 27 mai 2022 à 8h27
Cannes 2022 : Diam’s explique que "sans le Coran", elle se serait "foutue en l’air"
Source : Brut / Capture Youtube

L’ex-rappeuse revient avec "Salam", un documentaire qu’elle a co-réalisé, présenté au 75e Festival de Cannes.
Absente sur la Croisette, elle s’explique dans deux entretiens accordés au "Parisien" et à "Brut".
Elle y revient longuement sur sa tentative de suicide et le rôle joué par la religion pour s’en relever.

Diam’s reprend la parole. Dans Salam, présenté au Festival de Cannes, un documentaire qu’elle a co-réalisé avec Houda Benyamina et Anne Cissé, l’ex-rappeuse revient sur son parcours et sa décision de se convertir à l’Islam en 2008 après une tentative de suicide, liée à des problèmes personnels, alors qu’elle était l’une des plus grandes stars de la musique française.

"Il faut comprendre que j’ai touché la folie du doigt. J’ai été folle", explique-t-elle dans un entretien accordé au Parisien. "J’ai été shootée par des médicaments qui m’éteignaient puis me désinhibaient. Quand je me retrouve en hôpital psychiatrique, je ne peux pas parler à un psy que vingt minutes par jour, alors c’est cinq heures que j’ai envie de parler. J’ai l’impression de revenir de la mort."

Je vois aussi les difficultés d’une femme non voilée (...) Ma beauté, elle est pour moi, mon mari, ma famille
Diam's

Aujourd’hui âgée de 41 ans, Mélanie Giorgadès, de son vrai nom, raconte comment la religion l’a sauvée. "J’aurais dû être morte", constate-t-elle. "Généralement, les artistes ne sont plus là pour nous raconter pourquoi ils sont tombés dans les addictions, comme Amy Winehouse, pourquoi ils se sont tiré une balle dans la tête, comme Kurt Cobain. Si je n’avais pas ouvert le Coran un soir une plage de l’île Maurice et trouvé un sens à ma vie, je pense que je me serais vraiment foutue en l’air."

Diam’s revient également sur sa décision de porter le voile. "Ça n’engage que moi. Mais je me sens mieux comme ça. Et j’aime aussi être proche d’amies qui ne sont pas voilées", assure-t-elle. "Ce sont des échanges qui nous construisent. Je vois aussi les difficultés d’une femme non voilée, la pression, les jugements, le culte de la beauté dont elle peut souffrir. Moi, j’ai oublié tout ça. Ma beauté, elle est pour moi, mon mari, ma famille."

J'étais contente de voir des gens soulagés que les extrêmes ne soient pas passés
Diam's

L’ex-chanteuse, qui vit désormais en Arabie Saoudite, refuse en revanche de s’exprimer sur l’actualité française et les débats liés à l’Islam. "Je vois tout ce qui passe ici par ma mère, qui me dit que c’est hyper anxiogène en ce moment", dit l’interprète de la chanson "Marine", une lettre ouverte à l’ex-candidate à l’élection présidentielle. "Après, j’étais contente de voir des gens soulagés que les extrêmes ne soient pas passés".

Diam’s se confie par ailleurs en vidéo à Augustin Trapenard sur le média en ligne Brut. Elle y avoue ne plus écouter de rap. "Non, franchement. Je ne me suis pas désintéressée, mais presque, de tout ça. Le rap, pour moi, c’était l’écriture, la plume, bien plus que la musique en elle-même. Ce n’est pas mon centre d’intérêt", insiste celle qui consacre aujourd’hui le plus clair de son temps à son association d’aide aux orphelins.

Lorsque le journaliste lui demande comment elle réagirait si l’un de ses enfants lui annonçait vouloir faire de la musique, elle fait la moue : "Je leur souhaite mieux que ça", lâche-t-elle. "Même si je sais que c’est dur à entendre pour certains. Je leur souhaite de se construire sur quelque chose qui les impliquera moins que tout ce qui peut toucher aux passions. Parce que dès fois ça peut être très destructeur." Salam sortira les 1er et 2 juillet au cinéma avant d'être diffusé en ligne.


Jérôme VERMELIN

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