Benoît Magimel et Juliette Binoche retrouvés, Nanni Moretti inspiré… Ce qu'il ne fallait pas manquer à Cannes

Publié le 25 mai 2023 à 0h17

Source : TF1 Info

Stars, films, glamour et polémiques... La Croisette accueille la 76ᵉ édition du Festival de Cannes du 16 au 27 mai.
Tous les jours, notre envoyé spécial vous résume les temps forts de la quinzaine préférée des cinéphiles.
Ce mercredi, Benoît Magimel et Juliette Binoche se sont retrouvés sur les marches tandis que Nanni Moretti s'est payé la tête de Netflix.

Dans la dernière ligne droite du 76ème édition du Festival de Cannes, les tapis rouges et les projections s'enchaînent sur la Croisette. Au lendemain d'une montée des marches hollywoodienne avec toute l'équipe de Asteroid City de Wes Anderson, c'est le cinéma français qui avait rendez-vous mercredi soir pour célébrer les retrouvailles à l'écran de deux de ses plus talentueux comédiens…

Magimel et Binoche aux fourneaux

Couple à la ville il y a plus de vingt ans, les deux comédiens sont réunis à l’écran dans La Passion de Dodin Bouffant, le nouveau film du réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung, révélé à Cannes avec L’Odeur de la Papaye Verte en 1993. Dans la France de la fin du XIXème siècle, Benoît Magimel joue Dodin, riche propriétaire terrien et gastronome, décrit par ses admirateurs comme le "Napoléon de l’art culinaire". Juliette Binoche incarne Eugénie, la discrète cuisinière qui donne naissance à ses créations et fait battre son cœur, mais refuse obstinément de l’épouser. À moins que…

Curiosa Films

Dans une atmosphère picturale digne d’un tableau de Vermeer, ce beau film classique prend son temps pour décrire le savoir-faire "à la française" derrière les fourneaux. Presque l’antithèse des concours télévisés où Benoît Magimel et Juliette Binoche feraient certainement des ravages. Coachés par le grand chef Pierre Gagniaire, qui tient un petit rôle à l’écran, les deux stars semblent avoir préparé des dindes truffées et des omelettes norvégiennes toute leur vie. Le résultat est sans doute un peu trop sage pour figurer au palmarès. Il n’en reste pas moins savoureux et pourrait s'offrir un joli succès lors de sa sortie en salles.

Quand Moretti se paie Netflix

Palme d’or en 2001 avec La Chambre du Fils, Nanni Moretti retente sa chance avec Vers un avenir radieux, un autoportrait nostalgique et amusé. Il incarne Giovanni, un cinéaste italien qui tourne un nouveau film consacré à un couple d’adhérents au Parti communiste, déchiré lors de la révolution hongroise en 1956. Pas très commercial ? Ce n’est que le cadet de ses soucis. Son épouse et productrice veut le quitter, sa fille fréquente un homme qui pourrait être son grand-père et tout fout le camp dans cette Italie où on ne peut plus regarder un film de Jacques Demy en dégustant une gelato sans être dérangé par la sonnerie d’un portable.

La bande-annonce de "Vers un avenir radieux" de Nanni MorettiSource : TF1 Info

Lorsque son financier français joué par Mathieu Amalric est coffré par la police, Giovanni accepte à contre-cœur un rendez-vous chez Netflix. Là, deux jeunes cadres dynamiques lui expliquent qu’un film doit accrocher le spectateur en moins de deux minutes sous peine de le perdre. Et que son scénario manque d’un moment "What the Fuck ?" pour faire le buzz sur les réseaux sociaux. C’est l’une des séquences les plus délicieuses de cette comédie pleine de charme, ponctuée de chouettes numéros musicaux et de réflexions bien senties sur l’évolution du Septième art.

Déjà un prix sur la Croisette

S'il faudra patienter jusqu'à samedi pour connaître le palmarès du jury de Ruben Östlund, celui de la 62ème Semaine de la Critique a déjà rendu son verdict. Il a en effet couronné, mercredi, la réalisatrice malaisienne Amanda Nell Eu pour Tiger stripes, un film sur la puberté mêlant comédie adolescente et horreur. Ce récit d'émancipation suit Zaffan, une adolescente d'une petite communauté rurale qui voit son corps se transformer à une vitesse inquiétante. Sur la Croisette, certains n'ont pas hésité le comparer à Grave de Julia Ducournau, découverte dans la même sélection en 2016. Avant de décrocher la Palme d'or avec Titane cinq ans plus tard...

Le look du jour

On le doit à la mannequin canadienne d’origine jamaïcaine Winnie Harlow, sur le tapis rouge de La Passion de Dodin Bouffant. Du vitiligo qui a dépigmenté une partie de son corps et de son visage, elle a fait une force, chacune de ses apparitions portant un message d’ouverture et de tolérance dans le milieu de la mode…

AFP

Coming soon in Cannes...

Dix ans après Abus de faiblesse, inspiré de l'affaire Rocancourt, et un AVC qui a failli mettre un terme à sa carrière, Catherine Breillat revient à Cannes avec L'Été dernier, le remake du film danois Dronningen. Ou l'histoire d'une avocate de renom dont la liaison avec son beau-fils de 17 ans menace de détruire la carrière et la famille. C'est Léa Drucker qui tient le rôle principal de ce drame très attendu, en lice pour la Palme d'or.

La bande-annonce de "L'Été dernier" de Catherine BreillatSource : TF1 Info

Omniprésent à Cannes avec pas moins de trois films, dont un documentaire en 3D sur le plasticien Anselm Kiefer, Wim Wenders revient à la fiction avec Perfect Days. Tourné au Japon, il met en scène un homme solitaire qui nettoie les toilettes publiques. Et dont on découvre au fur et à mesure le passé tourmenté. Et si le cinéaste allemand créait la surprise, 39 ans après avoir décroché la Palme d'or avec Paris, Texas  ?


Jérôme VERMELIN

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