VIDÉO - Johnny Depp contre-attaque à Cannes : "Tout ce que vous avez lu sur ma vie, c’est une fiction horrible"

par Jérôme VERMELIN à Cannes
Publié le 17 mai 2023 à 15h11, mis à jour le 18 mai 2023 à 1h03

Source : TF1 Info

Au lendemain de la présentation de "Jeanne du Barry" à Cannes, c'est avec vingt minutes de retard que Johnny Depp s'est présenté face à la presse ce mercredi.
Parfois confus, l'acteur américain a répondu à plusieurs questions sur son image sulfureuse à Hollywood et sa présence contestée sur la Croisette.

Pendant un moment, on a cru qu’il nous avait posé un lapin. C’est avec un bon quart d’heure de retard que Johnny Depp a rejoint l’équipe de Jeanne du Barry en conférence de presse, au lendemain de la présentation du film de Maïwenn en ouverture du 76ᵉ Festival de Cannes. Panne de réveil ? Problème de garde-robe ? Crainte des questions qui fâchent ? La meute surchauffée de journalistes dont nous faisions partie a échafaudé toutes les théories. Et puis il est arrivé. 

Costume gris, lunettes fumées, cheveux détachés et bouc bien taillé, escorté par le délégué général Thierry Frémaux et deux molosses à oreillette, le Pirate maudit du cinéma américain s’est installé entre Maïwenn et notre légende nationale Pierre Richard. Souriant, il a d’abord raconté sa surprise lorsque la réalisatrice lui a proposé le rôle de Louis XV. "J’ai cru que quelque avait fait une faute d'orthographe quelque part et qu’on s’était retrouvé dans la mauvaise pièce au même moment", a-t-il ironisé. 

J'ai trouvé ça très courageux de la part de Maïwenn de choisir un plouc du Kentucky pour jouer Louis XV
Johnny Depp

"Je n’ai pas hésité par rapport au personnage. Je n’étais même pas impressionné à l’idée parler la langue. Je me disais que j’arriverais à passer entre les gouttes", a-t-il avoué. "Mais je lui ai demandé si elle ne ferait pas mieux d’essayer un mec français. Elle m’a dit qu’elle y avait pensé aussi, mais qu’elle voulait que ce soit moi. Et j’ai trouvé ça très courageux de sa part de choisir un plouc du Kentucky pour jouer Louis XV. Très courageux. Je voulais être sûr de ne pas donner l’impression de sortir de ma boîte et d’entrer dans celle d’un autre."

Si Jeanne du Barry lui donne l’occasion de refaire son métier, la presse américaine soulignait ces dernières heures qu’il était toujours jugé "toxique" dans son pays, en dépit de sa victoire judiciaire contre Amber Heard l’été dernier. "Est-ce que je me sens boycotté maintenant ?", a-t-il rétorqué à une question sur le sujet. "Non, pas du tout. Je ne me sens pas boycotté par Hollywood parce que je n’y pense pas."

Maïwenn et Johnny Depp ce mercredi au Palais des Festivals.
Maïwenn et Johnny Depp ce mercredi au Palais des Festivals. - AFP

Entre deux hésitations, Johnny Depp s’est soudain lancé dans une réflexion plus générale sur le politiquement correct et la "cancel culture" qu’il a déjà dénoncée par le passé. "Vous savez, nous vivons un drôle de moment où les gens aimeraient être eux-mêmes, mais ils ne peuvent pas", a-t-il déploré. "Parce qu’ils doivent se conformer à la personne qui se trouve devant eux. Vous voulez vivre ce genre de vie ? Je vous souhaite le meilleur. Moi, je serai de l’autre côté, quelque part."

Interrogé sur la folie qui entoure sa venue à Cannes, Johnny Depp a rappelé qu’il était venu la première fois sur la Croisette en 1992 pour présenter Arizona Dream, d'Emir Kusturica. "C’était un cirque comme je n’en avais jamais vu. Ça n’a pas changé. Les visages changent, les actes restent les mêmes", a-t-il lâché, une allusion au déchainement d’une partie de la presse à son encontre. 

Métaphore surréaliste

"Croyez ce que vous croyez, la vérité est la vérité. Est-ce que c’est positif ou négatif pour le film, tous ces murmures abstraits ?", s’est-il interrogé (…) "Tout ce que vous avez lu sur ma vie depuis cinq ou six ans, c’est une fiction horrible, a-t-il ajouté. "Et puis vous savez, c’est un miracle de tourner un film qui compte pour vous. On devrait se focaliser sur ça."

"Qu’avez-vous dire aux gens qui pensent que vous n’êtes pas à votre place ici ?", lui a également demandé un journaliste américain. "On parle en théorie de ce que je ferais s’il y avait des gens qui voulaient que je ne vienne pas au festival de Cannes ?", s’est-il amusé.  Avant de se lancer dans une métaphore surréaliste qui a suscité quelques rires dans l’assistance.

AFP

"Et si un jour, on m’interdisait d’aller chez McDonald’s à vie parce que quelque part, il y a 39 personnes en colère qui ne supportent pas de me voir manger un Big Mac ?", s’est-il interrogé. "Qui sont-ils ? C’est quoi leur problème ? Une espèce, un genre de patates qui se répandent anonymement devant la lumière de l’ordinateur avec visiblement beaucoup de temps à perdre ? Ce n’est pas moi qui devrais me faire du souci."

Sur son retour au métier de comédien, Johnny Depp avoue trouver "bizarre" que les gens emploient le mot "come-back" à son sujet. "Je sais que ça fait une bonne phrase d’accroche (…) Des come-back, j’en ai déjà fait 17 (…) Et puis je peux aller où je veux. D’ailleurs, j’habite à 45 minutes d’ici", a-t-il souligné, faisant référence à sa résidence dans le Var.

"Peut-être que certaines personnes ont arrêté de m’appeler à cause de leurs peurs à un moment donné. Mais moi, je ne suis parti nulle part. Et puis come-back, c’est comme si j’allais vous faire un spectacle de claquettes ici sur la table, danser du mieux que je peux et réclamer votre approbation". Dommage, on aurait adoré.


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