"Le Vent de la liberté", ou la folle histoire vraie de deux familles fuyant l'Allemagne de l'Est en montgolfière

Publié le 10 avril 2019 à 12h50

Source : Sujet TF1 Info

ON AIME - Dans "Le Vent de la liberté", Michael "Bully" Herbig raconte l’histoire vraie de deux familles qui ont traversé le mur séparant les deux Allemagne en montgolfière à la fin des années 1970. Un thriller historique haletant dont LCI s’est entretenu avec le réalisateur, star de la comédie outre-Rhin.

C'est la chronique d'une évasion hors du commun. Durant l’été 1979, deux familles d’Allemagne de l’Est, les Strelzyk et les Wetzel, tentent de franchir le mur qui les sépare de l’Ouest à bord d’une montgolfière de fortune, la Stasi à leurs trousses. De cette incroyable histoire vraie, Michael "Bully" Herbig tire un excellent film à suspense, "Le Vent de la liberté", en salles en France ce mercredi. 

"A l’époque, j’avais 11 ans et la dimension politique de leur geste n’était pas du tout claire pour moi", nous raconte le cinéaste, qui se familiarisera à l’adolescence avec l’affaire grâce au film hollywoodien "La nuit de l’évasion", sorti en 1982. Trente ans plus tard, celui qui est devenu une star de la comédie outre-Rhin grâce à l’émission comique Bullyparade – d’où son surnom Bully – cherche à changer de registre. Et repense à cette histoire hors du commun dont il rêve de livrer sa version.

J’ai souvent pensé à Titanic. Tout le monde connaît le destin des personnages. Malgré tout, pendant tout le film, on espère que le navire ne va pas heurter l’iceberg !
Michael "Bully" Herbig, réalisateur

Premier obstacle : Disney en détient toujours les droits. Grâce à l’intervention de son compatriote Roland Emmerich (Independance Day), Michael Herbig parvient à les racheter, au prix fort d’après les rumeurs. Deuxième obstacle : convaincre les familles, pas franchement emballées par une version américaine, qu’il est bien l’homme de la situation. "Je suis allé les rencontrer dès que j’ai commencé à travailler sur le projet. Ils m’ont raconté beaucoup de choses sur l’époque. Sans leur accord, je n’aurais pas fait le film."

Pour ne pas les décevoir, le cinéaste mise sur une reconstitution minutieuse des faits. "Par rapport à l’équipe du premier film, on a eu l’avantage de pouvoir accéder aux dossiers de la Stasi", observe-t-il. "Avec les scénaristes, on a consulté près 2.000 pages de documents. Puis sur le tournage, j’avais derrière la caméra des conseillers historiques originaires de l’ex-RDA pour surveiller chaque détail et nous dire lorsqu’on s’écartait de la réalité."

L’autre défi, peut-être le plus périlleux, consistera à maintenir le suspense tout au long du film alors qu’une partie du public en connaît la fin heureuse avant même d'entre dans la salle. "Je voulais que le spectateur doute. Le plonger dans la même atmosphère de paranoïa qu'ont éprouvée ces deux familles. Pour qu’il se dise que, peut-être, nous avions changé la fin et que ces gens allaient échouer", avoue Michael Herbig. 

"J’ai souvent pensé à Titanic. Tout le monde connaît le destin des personnages. Malgré tout, pendant tout le film, on espère que le navire ne va pas heurter l’iceberg ! Lorsque j’ai montré le film à Madame Wetzl, elle m’a pris dans ses bras à la fin de la projection. Elle m’a embrassé en pleurant et elle m’a dit : ‘Si quelqu’un savait comment ça allait finir, c’est bien moi. Et pendant tout le film, j’avais peur qu’on n’y arrive pas !’. "


Jérôme VERMELIN

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