Fleur Pellerin : "Le patrimoine doit être vivant, habité, proche des Français"

Publié le 20 septembre 2014 à 13h38
Fleur Pellerin : "Le patrimoine doit être vivant, habité, proche des Français"

INTERVIEW – A la veille des Journées Européennes du Patrimoine, les 20 et 21 septembre, metronews est allé à la rencontre de la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin.

Que représente le patrimoine dans vos nouvelles fonctions de ministre de la Culture ?
Je considère que le ministère de la Culture et de la Communication est celui qui fait le lien entre le passé et l'avenir de la France. A ce titre, le patrimoine représente le ciment, les références communes de notre société, son identité partagée par tous.

Quand on parle de patrimoine, on pense souvent "vieilles pierres". Le but de ces Journées est-il de montrer que le patrimoine est plus vivant que jamais ?
Absolument. D’abord parce qu’il est à la portée de tous, qu’il vit dans notre temps, qu’il est un lien, encore une fois, entre notre passé, notre présent, et notre avenir. Mais aussi parce qu’il y a aujourd'hui un patrimoine du XXIe siècle, littéraire, musical, architectural, qui s'exprime dans le design comme dans les monuments que nous continuons à construire, et qui est aussi précieux que le patrimoine plus traditionnel. Je n'ai pas une vision "statique" du patrimoine, qui doit être vivant, habité, proche des Français, leur procurer de l’émotion, de l’attachement.

Le patrimoine est-il un secteur porteur en matière d'emplois ?
J'en suis absolument convaincue. On a aujourd'hui en France des savoir-faire uniques au monde en matière de restauration de monuments, de mobilier. Cela va des métiers d'arts comme l'orfèvrerie, la joaillerie jusqu'aux artisans qui travaillent pour la haute couture ou pour le spectacle vivant. Ce sont des métiers parfois méconnus mais très qualifiés, valorisants, et non délocalisables, qui peuvent attirer les jeunes. D'où l'importance des ces Journées qui sont là aussi pour faire découvrir ceux et celles qui entretiennent ce patrimoine.

"Je souhaiterais ouvrir ce Ministère de manière régulière au public"

Entretenir le patrimoine, ça coûte cher. La France doit-elle faire des choix dans le contexte financier actuel ?
Ne pas investir a un coût à moyen terme. Si vous laissez des bâtiments en ruines, les restaurer coûtera beaucoup plus cher le jour où il faudra intervenir de manière plus massive. Le ministère de la Culture contribue lui aussi au rétablissement de la dépense publique. Mais nous avons fait en sorte de maintenir le budget nécessaire lors des trois années à venir pour continuer à entretenir les monuments et les sites historiques qui font le rayonnement de notre pays.

L'époque où on lançait des chantiers extraordinaires comme la Pyramide du Louvre ou la BNF est-elle révolue ?
Nous gardons une grande ambition mais nous sommes sélectifs. De beaux projets sont essentiels au rayonnement international de la France. Je vous citerais par exemple la Philharmonie de Paris qui sera bientôt ouverte au public, un geste architectural absolument magnifique, qui deviendra à n’en pas douter un monument emblématique du XXIe siècle. Mais aussi le Musée Picasso, splendide restauration d’un Hôtel parisien du XVIIème siècle. Deux lieux parmi d’autres que le public pourra s’approprier.

Où allez-vous vous rendre au cours de ces Journées ?
La tradition veut que le ministre de la Culture aille à la rencontre du public dans les jardins du Palais Royal. J’y prendrai donc part avec le plus grand plaisir. A l'avenir je souhaiterais par ailleurs ouvrir ce Ministère de manière régulière au public, notamment aux jeunes. Ces Journées seront donc un ballon d'essai. J'irai également partager avec le public le plaisir de ces Journées dans plusieurs sites emblématiques d’Ile-de-France.


 


La rédaction de TF1info

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