Mis en examen pour viol, Gérard Depardieu dénonce un "lynchage" du "tribunal médiatique"

par T.G.
Publié le 1 octobre 2023 à 22h42, mis à jour le 2 octobre 2023 à 10h02

Source : Sujet TF1 Info

Mis en examen depuis 2020 pour des soupçons de viols et d'agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, Gérard Depardieu a publié une tribune dans "Le Figaro" ce dimanche.
Un texte dans lequel l'acteur réfute les accusations le visant, dénonçant un "lynchage".

Un "lynchage" orchestré par le "tribunal médiatique". C'est ce que Gérard Depardieu a dénoncé ce dimanche 1er octobre dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro. En cause ? Sa mise en examen depuis 2020 pour des soupçons de viols et d'agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould.

"Je ne peux plus consentir à ce que j'entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Je croyais m'en foutre, mais non, en fait non. Tout cela m'atteint. Pire encore, m'éteint", souligne l'acteur de 74 ans dans cette tribune diffusée sur le site du quotidien.

"Elle n'a jamais été sous mon emprise"

"Jamais (ô) grand jamais je n'ai abusé d’une femme", affirme-t-il. Sans la nommer, Gérard Depardieu s'en prend à Charlotte Arnould, qui a porté plainte contre lui pour deux viols en 2018. Elle avait obtenu à l'été 2020 que l'enquête, d'abord classée par le parquet de Paris un an auparavant, soit confiée à un juge d'instruction. L'acteur a ainsi été mis en examen le 16 décembre 2020 pour "viols" et "agressions sexuelles".

Des accusations réfutées par Gérard Depardieu. "Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd'hui avoir été violée", écrit-il. "Il n'y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation", assure-t-il. "Si elle a été sous emprise, c'était sous sa propre emprise, elle n'a jamais été sous mon emprise."

"Si, pensant vivre intensément le présent, j'ai blessé, choqué qui que ce soit, je n'ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m'excuser de m'être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie", écrit-il encore, et de marteler qu'il n'est "ni un violeur ni un prédateur".

Ce texte fleuve, aux allures de poème, constitue la première prise de parole du monument du cinéma français depuis la publication de nouveaux témoignages à son encontre par Mediapart au printemps. Le parquet de Paris avait indiqué à l'époque de ces révélations n'avoir "été destinataire à ce jour d'aucune nouvelle plainte", précisant que l'instruction ouverte en juillet 2020 à la suite de la plainte de la comédienne se poursuivait.

Invitée sur LCI lundi, la réalisatrice Andréa Bescond a fustigé une "stratégie" habituelle consistant à "remettre en question la parole des femmes" et une volonté de "minimiser" les accusations. "Pas étonnée" par cette prise de parole, elle a aussi regretté la "grande tribune (accordée) aux personnes accusées de viol et d'agression sexuelle" dans notre pays, un "courant très français" à ses yeux. Dénonçant "une toute puissance qu'il faut absolument freiner" autour de personnalités accusées de violences sexuelles, elle a estimé que "cette espèce de complicité (...) ne les aide pas à sortir du cercle de la violence". "Il y a des lois qu'il faut respecter, Monsieur Depardieu ne doit pas passer au-dessus des lois", a souligné l'autrice et comédienne. 

"Ce qui est difficile, c'est de voir qu'il y a 14 femmes qui témoignent, une mise en examen pour viol et agression sexuelle, ce qui n'est pas anodin, et que cette personne est toujours mise en avant et protégée par les médias, ou la culture ou le milieu du cinéma qui se tait beaucoup", a également insisté la cinéaste. Quant aux accusations elles-mêmes, "ce sont 14 femmes qui témoignent d'agressions verbales puis d'agressions sexuelles jusqu'à une main dans la culotte, une pénétration digitale, on n'est pas sur des faits anodins", a-t-elle martelé. 


T.G.

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