Golden Globes 2014 : le combat entre "12 years a slave" et "Gravity" sera acharné

Mehdi Omaïs
Publié le 12 janvier 2014 à 14h45
Golden Globes 2014 : le combat entre "12 years a slave" et "Gravity" sera acharné

ANALYSE - La 71ème cérémonie des Golden Globes se déroulera ce soir à Los Angeles. "12 years a slave" et "Gravity" font office de favoris. Mais qui gagnera ? Metronews vous livre son pronostic.

7 nominations pour 12 years a slave contre 4 pour Gravity ! Malgré ce déséquilibre, c'est bel et bien ces deux films qui s'affronteront ce soir pour faire main basse sur les plus prestigieuses récompenses des Golden Globes. Depuis plusieurs semaines déjà, les longs métrages en question figurent en tête de liste de tous les pronostics. Le premier, réalisé par l'exigeant Steve McQueen et précédé d'une solide réputation depuis sa présentation à Toronto, dresse le portrait bouleversant de Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor), un afro-américain kidnappé et réduit à l’esclavage pendant 12 ans. Le second, bijou SF mis en scène par Alfonso Cuaron, s'intéresse à la survie d'une astronaute (Sandra Bullock) dérivant dans l'espace après la destruction de sa navette.

Deux expériences organiques

Difficile de départager deux œuvres si diamétralement opposées ! Le seul point de comparaison réside toutefois dans leur caractère organique. Les époques sont différentes, les styles de mises en scène aussi. Et pourtant, Gravity et 12 years a slave ont en commun cette façon incroyable de faire ressentir au public les moindres tressaillements de leurs héros respectifs. D'une part Solomon Northrup, flagellé, mutilé, spolié de façon abjecte et violente. D'autre part, l'astronaute Ryan, ballotée dans l'espace, ricochant entre les débris comme une boule de flipper.

Bien entendu, sur l'échelle de l'Histoire, la première expérience dévore la seconde par sa portée. Steve McQueen, connu pour sa façon frontale de filmer l'agonie des corps, livre une chronique inédite sur l'esclavage et meurtrit le spectateur avec des plans longs, déchirants et souvent insoutenables. Son approche tristement domestique du sujet rompt totalement avec tous les précédents films ayant traité du même sujet, Django Unchained en tête. De fait, les Américains, très attachés à leur propre histoire, devraient trouver plus de sens et d'échos dans la douleur d'un esclave que dans celle d'une astronaute malmenée.

Vers un palmarès équitable ?

Si le chemin semble tout tracé pour le titre de Golden Globe du meilleur film dramatique, 12 years a slave pourrait laisser passer le prix du meilleur réalisateur. Il nous semblerait en effet bien cruel de ne pas saluer l'audace d'Alfonso Cuaron qui, avec Gravity, a réussi à fédérer tous les spectateurs : les fans de SF comme les amateurs de films expérimentaux, le public mainstream comme celui des cinémas d’art et d’essai. En misant sur une réalisation novatrice faisant appel à d'incroyables technologies, l'intéressé a offert une œuvre qui nous rappelle à tous pour quelles raisons on s'enferme dans une salle obscure. Verdict dans quelques heures...


 


Mehdi Omaïs

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