"Gomorra" : la mafia napolitaine prend ses quartiers sur Canal +

par Jennifer LESIEUR
Publié le 18 janvier 2015 à 15h00
"Gomorra" : la mafia napolitaine prend ses quartiers sur Canal +

SERIE - Le premier épisode de "Gomorra" est diffusé lundi sur Canal+. Cette production italienne propose une nouvelle forme d'adaptation du livre de Roberto Saviano sur la mafia napolitaine, basée sur des faits réels et tournée sur les lieux mêmes.

Après le livre en 2006, le film de Matteo Garrone primé à Cannes en 2008, Gomorra se décline en série. Le best-seller du journaliste italien Roberto Saviano décrivait par le détail les arcanes du "Système", la mafia napolitaine et ses ramifications. Son succès mondial n'a pas plu aux parrains, qui ont mis la tête de l'auteur à prix : depuis, il vit sous protection policière. De quoi rappeler tristement l'actualité, surtout que Saviano ne s'est pas laissé intimider et continue de dénoncer l'impunité de la mafia par tous les moyens. C'est son habile mélange d'enquête réelle et de fiction qui nourrit Gomorra, nouvelle série italienne en douze épisodes à laquelle il a contribué par l'écriture.

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Réalisée par Stefano Sollima, qui a signé Romanzo Criminale, la série met aux prises un jeune mafioso, Ciro, déchiré entre son chef, Don Pietro, et le rival de celui-ci, Salvatore Conte. Tous les ingrédients du genre sont condensés dans le pilote : force des liens familiaux, loyauté et trahison, trafics dans le quartier sinistré de Scampia (la série a été tournée sur les lieux réels), fusillades entre clans, et même une séquence presque comique avec la pasta de la mamma... "Rien de ce qui est raconté n'est le fruit de l'imagination", précise Roberto Saviano. "Tout a été assemblé et reconstitué grâce à la force de l'imagination, mais à partir de faits réels. C'est une sorte de condensé que nous avons créé : chaque personnage est la somme de plusieurs vies, celles d'individus différents."

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A cela s'ajoute que les personnages ne sont ni blancs, ni noirs ; les voir dans leur vie quotidienne montre que les membres de la pègre peuvent aussi être de paisibles pères de famille. Une volonté de réalisme accrue par l'absence de musique et d'effets de mise en scène, sinon une déco kitsch à souhait et une lumière grise qui plombe l'ambiance des scènes extérieures. Âpre et tendue, Gomorra ravira avant tout les amateurs d'histoires de mafia.
 


Jennifer LESIEUR

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