"Des souffrances énormes" : bloqué à Kiev, le danseur-star du "DALS" américain témoigne

Il martèle qu’il "n’est pas un journaliste". Mais il se fait un devoir de documenter ce qu’il vit depuis Kiev, où il est bloqué depuis l’offensive russe en Ukraine. Inconnu du grand public en France, Maksim Chmerkovskiy bénéficie d’une énorme cote de popularité aux États-Unis et dans son pays natal. Le danseur americano-ukrainien fait swinguer les célébrités de la version américaine de "Danse avec les stars" depuis plus de 15 ans. Il est depuis devenu l’un des juges de la version ukrainienne. Sur Instagram, il est suivi par près d’un million de personnes. Une tribune ouverte qu’il utilise activement.

Face caméra depuis le balcon de sa chambre d’hôtel, il rappelle qu’il n’a pas l’habitude de s’épancher sur les réseaux sociaux en cas de problèmes personnels. "Tout le monde espérait que cette agression n’aurait pas lieu", explique celui qui était en Ukraine pour tourner une émission de danse. Maksim Chmerkovskiy est interrompu par le bruit des ambulances et des convois militaires, qu’il filme. "Je veux rentrer à la maison", lâche-t-il, confiant "avoir peur". Il peine à retenir ses larmes en évoquant ses amis qui, contrairement à lui, n’ont pas un passeport américain qui leur permettrait de quitter le pays. "Ils ne peuvent pas s’échapper", reconnaît-il. "Je m’apprête à aller dans un abri anti-aérien parce que c’est la merde. Ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses dans le monde civilisé de 2022", ajoute-t-il dans une autre vidéo, très ému.

En légende, il se fait plus personnel. Maksim Chmerkovskiy assure qu’il "ne sera plus jamais le même". "C’est stressant et de vieux sentiments refont surface, comme si j’avais déjà fait ça. Ça me rappelle quand et pourquoi on a quitté le pays dans les années 1990", souligne le danseur né à Odessa en 1980. C’est dans sa story Instagram qu’il poursuit son récit, affirmant être "en sécurité". "Mais ce n’est pas le cas de tout le monde", insiste-t-il. Il appelle ses abonnés et le monde à se mobiliser sur les réseaux sociaux, à défaut de pouvoir agir sur le terrain. 

"Je sens que l’Ukraine ne va pas abandonner et va se battre. Ça va être un bain de sang. Les gens ne veulent pas de ce régime. Ça me rend très triste", ajoute-t-il depuis une ville de Kiev plongée dans le noir jeudi soir. Vendredi matin, c’est dans les rues de la capitale qu’il s’est exprimé. "Je suis en sécurité autant que possible", répète-t-il avant d’être à nouveau interrompu, cette fois par les sirènes anti-bombes. Il lève la tête de son smartphone, l'air inquiet, puis reprend.

Maksim Chmerkovskiy filme les militaires derrière lui et s’adresse à "tous ses amis russes". "Vous devez arrêter ça ! Il y a des souffrances énormes ici (…). Mes amis me racontent que les enfants deviennent malades car ils sont dans les caves où il n’y a pas de chauffage et il fait froid", dit-il. Il invite "ceux qui pensent que l’Ukraine agit contre elle-même" à "vérifier leurs sources". "Si vous êtes russes, vos leaders sont pourris et ils vous mentent", insiste-t-il. Il en est persuadé, le conflit "ne s’arrêtera pas ce soir". Alors il explique qu’il va "se procurer un gilet pare-balles". Et promet à ses abonnés de les tenir informés autant que possible.