Guillaume Perret, le saxophoniste qui électrise le jazz

Publié le 27 janvier 2015 à 19h12
Guillaume Perret, le saxophoniste qui électrise le jazz

PORTRAIT - Look de rockeur et technique virtuose, le saxophoniste français Guillaume Perret secoue les codes du jazz avec son deuxième album, "Open Me". Metronews l'a rencontré à l'occasion de ses deux concerts, cette semaine, au Théâtre de la Cité Internationale à Paris.

"Je suis un électron libre, je n'en fais qu'à ma tête", sourit le saxophoniste Guillaume Perret. Avec le superbe Open Me (Kakoom Records !), paru fin 2014, ce trentenaire originaire d'Annecy confirme son statut d'OVNI du jazz, de ses allures de rockeur ténébreux à ses performances ébouriffantes aux côtés de son groupe, le bien nommé The Electric Epic. "Je ne suis pas le premier à utiliser des effets sur un instrument à vent", explique l'intéressé. "Mais j'ai un peu poussé le bouchon à fond en développant un dispositif spécifique avec des ingénieurs. D'où ce traitement de son qui donne l'impression que je joue plusieurs instruments différents avec un seul. Mais attention, les effets ne sont pas un cache-misère. Ils sont là pour emmener l'auditeur ailleurs".

Envoûtante, accrocheuse, ambitieuse et rêveuse... la musique de Guillaume Perret fusionne les genres et défie les catégories, sans jamais verser dans l'expérimentation barbante. Au contraire. "Je n'ai jamais voulu faire un truc radical pour les initiés", assure-t-il, mais au contraire attraper tout le monde, aussi bien les enfants que les personnes âgées, les gens qui écoutent du rock, les puristes du jazz comme les fans de house". Cette semaine, il se produit au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris, deux concerts événements mercredi et jeudi avant une série de dates dans toute la France. Et la création prochaine d'un spectacle inspiré de L'Atlantide, dans le cadre du Festival d'Ile-de-France.

"Dès le Conservatoire, j'étais en décalage"

C'est à l'adolescence que Guillaume Perret choisit l'instrument qui ne va plus le quitter. "Le saxophone, ça a toujours été sûr et certain", dit-il. "A la maison, j'avais un piano, des percussions aussi. Mon père jouait deux morceaux à la guitare, mais je n'y ai jamais touché." Reste que dès le Conservatoire, son envie d'autre chose éclate au grand jour. "J'étais toujours un peu en décalage", se souvient le jeune musicien. "Mon prof m'aimait bien, mais je l'agaçais aussi. En fait je me suis toujours nourri ce qui m'entourait. Le jazz, le classique, et aussi le rock psychédélique des seventies que mes parents écoutaient. Ce n'est pas conscient. J'écris, et je me rends compte ensuite des influences."

Diplôme en poche, il enchaîne les concerts et les collaborations diverses, en Suisse notamment. Avant de monter à Paris au début des années 2000. Où là encore sa différence interpelle. "Au début, j'avais l'impression que tout était cloisonné. Qu'il y avait un lieu pour le jazz, un autre pour le funk, un autre pour la musique brésilienne. Je me sentais un peu exclu mais j'ai toujours eu confiance". Dix ans plus tard, Guillaume Perret fourmille désormais de projets, entre ses propres disques et les commandes diverses, pour le théâtre ou la danse. Son rêve ? "Composer une bande originale de film, j'adorerai", avoue ce fan de David Lynch, Tim Burton et autre Terry Gilliam. "J'aime les univers. Les films où il y a de la texture, des mondes parallèles." La porte du sien est d'ores et déjà grande ouverte.

Guillaume Perret & The Electric Epic, mercredi et jeudi à 20h30 au Théâtre de la Cité Internationale. 17 boulevard Jourdan Paris XIV.

Et aussi >> Le clip de "Shoebox", extrait de l'album Open Me...


Jérôme VERMELIN

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