Harcèlement sexuel : la série "Esprits Criminels" dans le viseur de la justice

Publié le 27 mai 2020 à 13h34, mis à jour le 27 mai 2020 à 13h49
Harcèlement sexuel : la série "Esprits Criminels" dans le viseur de la justice
Source : CBS

SCANDALE - Le département californien de la justice a décidé de porter plainte contre le chaîne CBS et la major Disney à travers sa filiale ABC, co-producteurs de la série "Esprits Criminels". Elle accuse l’équipe du programme d’avoir couvert les faits de harcèlement sexuel commis par l’un de ses membres et d’avoir licencié une dizaine d’hommes qui y auraient résisté.

C’est une série qui a ravi les amateurs de séries policières durant 15 saisons. Diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne CBS, et en France sur TF1, "Esprits Criminels" a tiré sa révérence en février dernier après 324 épisodes, minée par des audiences en déclin, trois ans après le départ retentissant de sa vedette, l’acteur Thomas Gibson, suite à une violente altercation avec l’un des producteurs.

En octobre 2018, une autre affaire était venue ternir l’image du programme. Dans un article publié par le magazine "Variety", plusieurs membres de l’équipe accusaient la production d’avoir fermé les yeux pendant 14 ans sur des faits de harcèlement sexuel commis par le chef opérateur Gregory St. Johns, toujours au générique à l'époque.

Après ouvert une enquête au printemps 2019, le département californien de la justice vient d’annoncer sa décision de porter plainte contre les producteurs de la série, la chaîne CBS et la major Disney à travers sa filiale ABC, afin d’obtenir des dommages et intérêts pour les victimes présumées.

Selon les documents révélés à la presse, Gregory St. Johns aurait abusé de sa position pour procéder à des attouchements sur des hommes membres de l'équipe et pris des mesures de représailles contre ceux qui refusaient ses avances. Le chef opérateur aurait ainsi "touché les parties génitales de plusieurs hommes" et "embrassé ou caressé leur cou, leurs épaules et leurs oreilles". Ce comportement était "fréquent" et se faisait "ouvertement".

On apprend également que "l'équipe de production exécutive était au courant de ce comportement illégal et le tolérait", et qu'elle a "licencié une dizaine d'hommes qui ont résisté au harcèlement de St. Johns". Ce dernier sera finalement écarté suite à la parution de l’article de "Variety".

La chaîne ABC entend se défendre

ABC a réagi dans la nuit de mardi à mercredi. "Notre entreprise travaille dur pour maintenir un environnement de travail dénué de discrimination, de harcèlement et de menaces", écrit son porte-parole dans un communiqué. "C’est pourquoi nous avons engagé les mesures nécessaires", ajoute-t-il au sujet du renvoi tardif de Gregory St. Johns.

La chaîne semble en revanche nier avec fermé les yeux sur les agissements de son ex-employé. "Nous avons coopéré avec le département chargé de faire respecter des pratiques de travail équitables dans l'Etat de Californie durant l’enquête et nous regrettons de ne pas avoir trouvé un accord satisfaisant. Nous allons désormais nous défendre vigoureusement contre les accusations dont nous faisons l’objet." La chaîne CBS n’a de son côté toujours pas réagi.


Jérôme VERMELIN

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