Hélène de Fougerolles dans "Trop jeune pour moi" sur TF1 : "C'était ma dernière chance de jouer dans une comédie romantique"

Changement de décor pour Hélène de Fougerolles. La comédienne délaisse temporairement son rôle de flic dans la série Balthazar pour une comédie romantique à l’Île Maurice. Dans Trop jeune pour moi, diffusé ce lundi 31 août sur TF1, elle incarne Doria, une quadra au bout du rouleau qui, après avoir découvert que son mari la trompe, décide de partir se ressourcer chez sa mère (Arielle Dombasle) à l’Île Maurice. C'est là qu'elle fait la connaissance de Théo (Loyan Pons de Vier), un beau jeune homme qui ne va pas la laisser indifférente. Un rôle parfait pour la sympathique comédienne qui revient sur ce tournage de rêve. 

LCI : "Trop jeune pour moi" est une comédie romantique sur la différence d'âge. Avez-vous hésité avant d'accepter ?  

Hélène de Fougerolles : Pas du tout. Franchement, on se demande si Dieu existe quand on nous propose de tourner une histoire d'amour à l’Île Maurice ! Même si c'est une histoire de cougar, on ne va pas se mentir (rires). Et en plus, c'est la même production que Balthazar, donc j'étais en confiance. 

Comment avez-vous abordé la fiction, d'un point de vue personnel ?  

On ne va pas se mentir : mon métier est très axé sur le physique, du coup je me suis préparée pour me sentir bien dans mon corps. J'ai fait une heure de yoga et un repas par jour ! Physiquement et moralement, j'étais très bien dans ma tête et dans mon corps. Quand j'entendais un personnage dire "Oh mais t'as vu la vieille", je ne me sentais pas mal.  

Dans le film, on parle de Milf, n'est-ce pas une expression que vous trouvez péjorative ? 

Oui, surtout quand on connait la traduction exacte ! (Mother I'd Like to Fuck, soit une mère de famille sexuellement attirante pour rester polis, ndlr). Mais moi je n'utilise pas trop ce mot-là. Cougar non plus. Moi j'ai 47 ans et je me suis dit que c'était
peut-être ma dernière chance de jouer dans une comédie romantique. Après, ça me plairait bien de lâcher l'affaire et de me détendre sur la question de l'âge ! 

Vous donnez la réplique à Loyan Pons de Vier, un comédien débutant. Comment s'est passé le tournage avec lui ? 

Très bien. C'est vrai qu'on a moins l'habitude de voir des femmes avec des hommes plus jeunes. J'avais peur que mon partenaire se sente mal à l'aise, en plus c'était son premier film. Mais pour lui notre différence âge n'était absolument pas un sujet qui le dérangeait. Il a été très cool, très travailleur, très sûr de lui d'une certaine façon. Et puis on dirait Leonardo di Caprio en brun, il a une petite tête d'ange. C'était un bon pari de prendre quelqu'un qui n'est pas connu.  

Pourquoi, à votre avis, ça dérange autant qu'une femme âgée soit avec un homme plus jeune ?  

Je ne sais pas trop. Je sais qu'il y a des jeunes femmes qui aiment être avec des hommes plus âgés car elle ont un sentiment de protection. Ça a d'ailleurs été mon cas , puisque le père de ma fille, que j'ai rencontré à 23 ans,  avait 13 ans de plus que moi. A l'époque, j'avais besoin de sécurité et de stabilité. En ce qui concerne les hommes, on m'a souvent dit que le fait d'être avec une femme plus âgée leur enlevait une certaine pression. Une femme de plus de 40 ans, en général, elle est accomplie, elle peut payer son loyer et avec un peu de chance, elle est divorcée ! Donc il n'y a pas la pression de la construction à tout prix. Après, est-ce que l'âge va continuer à poser un problème ? Je ne sais pas. Je suis très contente que Brigitte Macron ait ouvert la brèche (rires). Quand ce ne sera plus un sujet, on aura gagné quelque chose.  

On dit toujours que l'âge ne compte pas. Mais au fond, ça compte un peu quand même, non ?  

En réalité je pense que c'est une question de maturité, pas d'âge. Je ne pourrais pas être avec un gamin qui joue aux jeux vidéo tout le week-end et qui ne pense qu'à se mettre des races, par exemple. Mais il y a aussi des hommes de 50 ans qui n'ont pas cette maturité non plus. C'est une question d'ouverture d'esprit, d'envie et d'intérêts en commun. 

Dans la vie, êtes-vous plutôt tendue comme Doria ou relax comme sa mère ?  

Je peux être les deux. Tout à l'heure en voiture j'étais hyper tendue car je déteste conduire ! Mais j'ai une maman comme Arielle Dombasle qui a toujours été dans le plaisir, sans se soucier des conséquences de ses actes. Ça a été merveilleux d'avoir une personne aussi libre comme modèle car aujourd'hui, j'ai pu reconstruire ma vie vingt fois. Je ne suis jamais restée avec quelqu'un pour les mauvaises raisons. Mais à côté de ça, j'ai aussi besoin de beaucoup de sécurité, avec ma fille notamment. Je mets de l'argent de côté, je ne fais pas n'importe quoi. Je suis quelqu'un sur qui on peut compter.  

Passer de Balthazar à d'une comédie romantique, c'est grisant ?  

Oui absolument. C'est surtout de plus en plus fort parce que je n'avais jamais eu de rôle comme dans Baltazar où je suis présente sur trois saisons. Et alors là, je suis vraiment dans une schizophrénie totale car j'ai des réactions qui ne sont pas les miennes mais celles du personnage, ça me dépasse ! Mais c'est extraordinaire, je vis des émotions fortes. J'ai une chance folle de faire ce métier.  

Où en êtes-vous de Balthazar ?  

On tourne en ce moment et jusqu'au 15 septembre la troisième saison qui sera composée de 8 épisodes. Et c'est jubilatoire, c'est extraordinaire. Cette nouvelle saison va être explosive entre Balthazar et le capitaine Hélène Bach. J'ai aussi tourné cet été Mention particulière : Bienvenue dans l'âge adulte, la suite du téléfilm sur la trisomie dans lequel je joue avec Bruno Salomone et Marie Dal Zotto. C'est un projet formidable. C'est très chouette ce qu'on me propose de faire en ce moment. Dans un an je vous rappellerai peut-être en pleurant parce que je serai au chômage, mais là je savoure !