"Sauvez-nous tant qu’il est encore temps" : cyberharcelée, Hoshi en appelle au gouvernement

Publié le 13 janvier 2023 à 11h39, mis à jour le 13 janvier 2023 à 21h54

Source : Sujet TF1 Info

Depuis qu'elle a embrassé une danseuse sur scène en 2020, la chanteuse subit une vague de cyberharcèlement.
Ce jeudi, elle a publié sur Instagram un texte bouleversant accompagné de messages de haine qu'elle reçoit en continu.
L'artiste de 26 ans lance un appel au gouvernement pour prendre les choses en main.

Elle est à bout. Depuis qu'elle a embrassé une de ses danseuses sur la scène des Victoires de la musique en mars 2020, la chanteuse Hoshi subit une vague de cyberharcèlement sans fin. Ce jeudi, l'interprète du titre Amour censure – qui dénonce l'homophobie et la "Manif pour tous" en France – a publié sur son compte Instagram un long texte dans lequel elle partage son désarroi face aux insultes misogynes, homophobes ou encore grossophobes qu'elle reçoit tous les jours. 

"Vous voyez ça ? Ça vous choque ? J'en ai reçu des milliers, assure-t-elle. Ça m'a empêché de vivre pleinement depuis trois ans", explique Hoshi qui accompagne son texte de captures d'écran de messages extrêmement violents. "J'ai vécu un enfer psychologique et physique : 28 jours d'ITT. J'ai eu peur à chaque fois que je suis montée sur scène, peur de me faire agresser, je ne suis jamais ressortie seule dans la rue depuis, j'ai perdu 10 kilos, j'ai stressé en permanence", poursuit l'artiste de 26 ans victime de crises de Ménière [des crises de vertige accompagnées d'une perte progressive de l'audition, NDLR.]. 

Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice
Hoshi

Forcée de déménager car elle ne se sentait pas en sécurité, elle confie que désormais elle ne parvient plus à dormir "paisiblement". Après avoir porté plainte pour harcèlement et menaces de mort en mars 2020, un homme avait été interpellé, puis relâché malgré ses aveux. "Je viens de raccrocher avec mon avocate qui s’est battue à mes côtés de toutes ses forces et elle vient de m’annoncer que sur les milliers de messages reçus, et que sur toutes les personnes retrouvées, une seule personne sera potentiellement convoquée à un 'procès' au mois de juin. Une seule personne. En 2023. En France. Moi qui aime tant mon pays, je viens de perdre foi en sa justice", se désole-t-elle. 

Alors que l'actualité est marquée par la mort de Lucas, un jeune collégien victime de harcèlement scolaire et d’homophobie, qui s'est donné la mort le samedi 7 janvier, Hoshi interpelle le gouvernement. "J’ai un message pour l’État : sauvez-nous tant qu’il est encore temps, n’attendez pas que ça finisse mal avant de vous intéresser aux dossiers. La justice manque sûrement de moyens mais j’ai l’impression que l’État la laisse mourir". 


Rania HOBALLAH

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