AMBIENT – Max Richter, musicien et producteur germano-britannique, a composé une œuvre d'une durée de huit heures censée favoriser l'endormissement, baptisée "Sleep". A l'occasion de la sortie de sa version courte sur CD, Metronews a testé son efficacité chez Zzzen, un "bar à sieste" dans le 2e arrondissement de Paris.
Si on était mauvaise langue, on qualifierait sa musique de soporifique. Sauf que pour découvrir son dernier album, Max Richter en a fait un atout. Ce musicien multi-étiquettes est une figure de l'ambient, genre musical planant popularisé par Brian Eno dans les années 70. Richter s'inspire aussi bien de Bach que des Beatles, de la musique minimaliste américaine que de l'électro de sa ville d'adoption, Berlin. Il compose pour l'opéra, les installations d'art contemporain, la télévision, le cinéma... et pour les chambres à coucher.
Sa dernière œuvre, Sleep, dure pas moins de huit heures . Pour découvrir un généreux extrait de cette longue plage mélodique, douce et ouatée, son label, le prestigieux Deutsche Grammophon, nous a invité au Bar à sieste Zzzen . Situé passage Choiseul, à Paris, ce petit salon propose notamment des siestes sur fauteuils massants et des soins. Nous nous installons donc sur un énorme fauteuil gris, casque sur les oreilles. On presse un bouton, on ferme les yeux et on se détend.
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Quelques accords de piano résonnent, répétitifs – la répétition favorise les états hypnotiques. Pendant que le fauteuil nous pétrit les mollets, un fredonnement s'élève. Une mélodie à l'orgue résonne par-dessus les petits coups qui nous martèlent le dos. On devient vite poupée de chiffon dans cette bulle massante et auditive, et même si on ne s'endort pas, l'esprit s'évade et les tensions musculaires disparaissent. Quand la dernière note s'évanouit dans la brume, on ouvre les yeux avec un sourire idiot sur le visage, prêt à remettre ça une heure ou deux.
Rien n'empêche de télécharger la version intégrale de Sleep sur le site de Deutsche Grammophon pour une bonne nuit de sommeil, ou d'acheter le CD pour accompagner sa sieste d'une heure. En attendant de s'endormir béatement pour sa première version en concert (en projet), on pourra découvrir Max Richter en janvier 2016 à la Philharmonie de Paris, pour un programme où il revisite les Quatre Saisons de Vivaldi "aux sons du XXIe siècle". Planant, on vous dit.