Après 148 jours de grève, les scénaristes hollywoodiens ont officiellement repris le travail ce mercredi matin.Du recours à l'intelligence artificielle aux revenus du streaming, leur accord avec les studios vient d'être dévoilé.Une sortie de crise partielle puisque les acteurs, à l'arrêt depuis mi-juillet, n'ont pas encore repris les négociations.
Hollywood respire. Après avoir annoncé dimanche un accord avec les majors, les membres de la Writer’s Guid of America (WGA), le principal syndicat des scénaristes, ont repris le travail ce mercredi matin à 9h. L’épilogue d’un bras de fer de 148 jours qui a paralysé l’industrie audiovisuelle, mais qui ne signifie pas la fin de la crise puisque le SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs qui a rejoint le mouvement le 15 juillet dernier, n’est toujours pas revenu à la table des négociations.
À l’arrêt depuis le 2 mai, les scénaristes ont-ils obtenu ce qu’ils réclamaient de la part de l'AMPTP, l'organisation qui regroupe les majors traditionnelles et les grosses plateformes de streaming ? Plus ou moins comme on peut le découvrir dans un document de 94 pages, disponible en ligne, qui adresse leurs principales revendications….
Sur l’intelligence artificielle
Les studios s’engagent à ne pas faire appel à un logiciel comme ChatGPT à la place d’un scénariste. En revanche un scénariste pourra l’utiliser avec l’accord de son producteur. Pour développer ses propres idées… ou retravailler une idée générée par l’intelligence artificielle. Dans un cas, comme dans l’autre, le scénariste sera considéré comme l’unique bénéficiaire des droits d’auteurs. En revanche l’accord interdit aux studios d’entraîner les machines avec des scénarios qui existent déjà, sous peine de poursuites judiciaires.
Sur le streaming
Dans ce domaine, il était beaucoup question de transparence, Netflix, Prime & co. ne livrant jusque-là les performances de leurs programmes qu'au compte-goutte. Selon l'accord, elles acceptent de donner à la WGA un accès confidentiel à l’ensemble des heures vues sur leurs programmes originaux aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Concernant l’intéressement aux revenus générés par streaming, l’accord prévoit le déclenchement d’une prime pour les scénaristes lorsque "20% ou plus des abonnés nationaux du service" visionnent un film ou une série "dans les 90 premiers jours de sa sortie". Reste à en connaître les montants exacts.
Sur les conditions de travail
C’est sur ce point que les scénaristes ont fait le plus de concessions. Face à la croissance exponentielle des tournages de séries, et des saisons de plus en plus en courtes, le syndicat réclamait des pools » d’écriture de six scénaristes minimum, afin de s’assurer que les producteurs n’aient pas recours à l’intelligence artificielle pour élaborer de nouvelles intrigues. L’accord en prévoit un minimum de trois scénaristes pour une première saison, avec des renforts si elle est prolongée. Cet accord prévoit une hausse de la contribution des employeurs à l’assurance maladie dont bénéficient les membres de la WGA.
Et maintenant ?
D’une durée de trois ans, cet accord doit être soumis au vote des membres de la WGA entre le 2 et le 9 octobre. S’il n’obtient pas la majorité, le syndicat devra retourner à la table des négociations avec les studios. D’ici là, les scénaristes auront donc repris le travail, sans visibilité sur la reprise des tournages puisque le SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs, n’a pas encore repris les discussions. Elles pourraient toutefois reprendre au début du mois prochain.